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du 01 au 03 septembre 2009 (semaine 36)
 

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2009-09-03 -
IL FAUT ÉVITER LES EXTRAVAGANCES DU GRÉGORIEN DE SOLESMES


Mgr Bartolucci, maître émérite à la chapelle Sixtine depuis 1952, se sent concerné par le retour liturgique qu'il espère mais cette longue expérience pastorale lui fait dire que le grégorien de Solesmes est extravagant.

Mgr Domenico Bartolucci est un expert en musique sacrée depuis 60 ans, et maître à la chapelle Sixtine, où sa personnalité pastorale s'est épanouie depuis 1952

Il se sent concerné par la réforme liturgique qu'il espère et par le retour du chant grégorien. Passionné de Palestrina, dont il a édité les oeuvres, cet expert en liturgie comme aucun autre, a parcouru les campagnes toscanes et leurs immanquables processions populaires accompagnées par la fanfare, tout autant qu'il a vécu les fastes et les splendeurs de la « chapelle papale » dans les Palais apostoliques. Agé de 92 ans, il mérite d'être entendu.

Que n'a-t-il pas vu depuis Vatican II : " Hélas, je ne sais pas si vous avez déjà assisté à des funérailles : Alléluias, applaudissements, des phrases loufoques, au point de se demander si ces gens ont déjà lu l’évangile : Notre-Seigneur lui-même pleure sur Lazare et sur la mort… Avec ce fade sentimentalisme, on ne respecte même pas la douleur d’une mère. J’aurais voulu vous montrer comment autrefois le peuple assistait à une messe des morts, avec quelle componction et quelle dévotion on entonnait le magnifique et terrible Dies Irae !"

" Le dimanche à vêpres, le prêtre aurait pu se contenter d’entonner le « Deus in adjutorium meum intende », et puis se mettre à dormir sur la banquette jusqu’au capitule : les fidèles auraient continué tout seuls et les pères de famille auraient entonné, un par un, les antiennes !"

" Je répète que la continuité de la liturgie implique que, sauf cas particuliers, je puisse célébrer aujourd’hui avec le vieux missel poussiéreux pris sur une étagère, et qui, il y a quatre siècles, a servi à l’un de mes prédécesseurs dans le sacerdoce."

Après avoir évoqué " la corpulence éloquente et solide de Palestrina", il en vient aux "extravagances mal placées de Solesmes qui a cultivé un grégorien susurré, fruit lui aussi de cette pseudo restauration médiévalisante qui a eu tant de succès au XIXème siècle. C’était l’idée de l’opportunité d’une récupération archéologique, aussi bien en musique qu’en liturgie, d’un passé lointain dont nous auraient éloigné les « siècles obscurs » du Concile de Trente… De l’archéologisme, en somme, qui n’a rien à voir, absolument rien à voir avec la Tradition, car il veut récupérer ce qui finalement n’a peut-être jamais existé. Un peu comme certaines églises restaurées dans le style « pseudo roman » de Viollet-le-Duc."

Cette expérience d'un demi-siècle, qui se ressource sur quatre siècles précédents, mérite qu'on réfléchisse à son actualité. (source : Paix liturgique)


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