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FlashPress - Infocatho
du 1 au 3 septembre 2009 (semaine 36)
 

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2009-09-03 -
EST-CE UN RETOUR EN ARRIÈRE ?

Après les affaires ayant entraîné une vive crise au sein même de l´Eglise catholique ces derniers mois, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d´Etat du Saint-Siège, a vigoureusement pris la défense de Benoît XVI dans L´Osservatore Romano.

Dans les colonnes du quotidien du Vatican, le plus proche collaborateur du pape a ainsi rejeté les "élucubrations" concernant un quelconque "retour en arrière" de l´Eglise en y voyant une "pure invention". Il a aussi dénoncé l´absence de clarté, de fidélité et d´"amour de la vérité" des journalistes lorsqu´ils font état de l´action et de la pensée de Benoît XVI.

Quelques mois se sont passés depuis la crise suscitée à la fois par la levée de l´excommunication de 4 évêques lefebvristes dont le négationniste Mgr Williamson, l´affaire de Recife (Brésil) ou encore les propos du pape sur le préservatif lors de son voyage vers le continent africain.

Le cardinal Bertone explique les faits et défend tout particulièrement la ligne conciliaire suivie par Benoît XVI. "Les (...) élucubrations et médisances sur des soi-disant documents de retour en arrière sont une pure invention qui suit un cliché standardisé et resservi avec obstination".

... "Je voudrais simplement citer certains souhaits du Concile Vatican II que le pape a promus de façon constante avec intelligence et profondeur de pensée : les relations plus compréhensives établies avec les Eglises orthodoxes et les Eglises orientales, le dialogue avec le judaïsme et celui avec l´islam, avec une attraction réciproque, amenant à des réponses et à des approfondissements auxquels on n´était jamais arrivé, en purifiant la mémoire et en s´ouvrant aux richesses de l´autre".

"L´habitude s´est répandue, a encore regretté le cardinal Bertone, d´imputer au pape - ou, comme l´on dit, surtout en Italie, au Vatican - la responsabilité de tout ce qui se produit dans l´Eglise ou de tout ce que déclare tel ou tel représentant ou membre d´Eglises locales, d´institutions ou de groupes ecclésiaux". "Ce n´est pas correct".

Au fil de l´interview, le cardinal Bertone s´en est donc aussi largement pris au rôle des médias lors des récentes affaires qui ont secoué l´Eglise. "Sincèrement, a-t-il affirmé, je pense qu´il serait très facile pour les journalistes de raconter l´action et la pensée de Benoît XVI. (...) en parcourant les volumes de ses enseignements ou en lisant les textes publiés sur L´Osservatore Romano"... " Il suffirait d´être aussi limpide et fidèle (que le pape, ndlr) en rapportant ses paroles exactes et ses gestes de père du Peuple de Dieu sine glossa, c´est-à-dire sans ajouter d´interprétations alambiquées".

Au terme de cet entretien, le cardinal est encore plus direct : " les jacassements qui se propagent parfois dans certains milieux de la curie, malheureusement peu accueillants à l´égard du véritable amour de l´Eglise".

Soulignant que le pape avait déjà effectué 70 nominations de supérieurs au sein des différents dicastères, le cardinal Bertone a indiqué l´imminence de "grandes nominations" et de "surprises" dans ce domaine, "surtout concernant la représentation des nouvelles Eglises". "L´Afrique, a-t-il ajouté sans plus de précision, a déjà offert et offrira d´excellents candidats".

C´est la première fois depuis les différentes affaires qui ont secoué l´Eglise entre janvier et mars 2009 que le secrétaire d´Etat du Saint-Siège prend la défense du pape en des termes aussi vigoureux. Cette crise, fortement médiatisée à travers le monde, a aussi pesé sur le propre destin du cardinal Tarcisio Bertone dont certains observateurs n´hésitaient pas, au cours de l´été, à annoncer le départ. (source : Service de presse du Vatican et Apic)

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