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du 3 au 5 septembre 2009 (semaine 36)
 

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2009-09-05 - Pakistan
L'UTILISATION ABUSIVE DE LA LOI DU BLASPHÈME


Le Comité central du COE, réuni du 26 août au 2 septembre à Genève, dénonce l´utilisation abusive de la loi sur le blasphème au Pakistan, et appelle le gouvernement à "garantir les droits de toute les minorités religieuses du pays".

Dans une déclaration publique sur "l´abus de la Loi sur le blasphème et la sécurité des minorités religieuses au Pakistan", le comité central du COE affirme que cette loi est "devenue une source importante de persécution" des minorités religieuses qui vivent "dans un état de peur et de terreur".

Il déclare que, depuis l´amendement du code pénal en 1986, "les chrétiens, en particulier, sont devenues la cible de harcèlements et de persécutions". Depuis lors, les attaques contre les minorités religieuses ont été exacerbées, et un climat de violences autour des questions religieuses est perceptible dans de nombreuses régions du pays.

La loi sur le blasphème établit que toute personne accusée est immédiatement placée en détention et peut être condamnée à mort. De 1988 à 2005, 647 personnes ont été accusées de violation de la loi, mais les cas sont en augmentation ces dernières années. Selon la déclaration du COE, le concept de "blasphème" n´est défini que de manière très vague dans la loi.

En particulier, le COE affirme avoir suivi "avec inquiétude les événements qui se sont déroulés ces dernières semaines à Gojra, dans la province du Pendjab". Plusieurs chrétiens y ont trouvé la mort - certains brûlés vivants - et leurs maisons incendiées "par des groupes militants islamistes qui n´ont cessé d´accuser les minorités chrétiennes d´allégations mensongères", ainsi que le mentionne une lettre du secrétaire général du COE au gouvernement Pakistanais rendue publique le 1er août 2009.

Les organisations des Droits de l´Homme, relève le COE, ont fait observer que les charges portées à l´encontre de personnes selon la loi sur le blasphème ne sont fondées que sur les convictions religieuses individuelles. Dans d´autres situations, les charges ont été portées de manière calomnieuse "souvent par motivation de voir tel ou tel emprisonné dans le but d´obtenir des avantages dans des conflits commerciaux ou fonciers".

Le COE presse le gouvernement du Pakistan de revoir la section du code pénal Pakistanais (295C) qui fixe la peine de condamnation à mort pour toute personne coupable de blasphème. Il demande également à ce que ses Églises membres appellent leurs gouvernements à exprimer leur inquiétude concernant la sécurité des minorités religieuses au Pakistan. (source : COE)

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