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du 3 au 5 septembre 2009 (semaine 36)
 

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2009-09-05 - Inde
LES ÉGLISES CHRÉTIENNES SONT EN DEUIL

Yedugiri Sandinti Rajasekhara Reddy, homme politique chrétien, ministre-président de l’Andhra Pradesh, Etat du sud de l’Inde, a trouvé la mort le 2 septembre, lors d’un crash d’hélicoptère, à l’âge de 60 ans.

Le chef du gouvernement de l’Andhra Pradesh était en tournée d’inspection dans la région forestière de Nallamalla, où il supervisait différents programmes de développement rural, lorsque le contact radio avec l’appareil a été perdu. Parmi les autres victimes, on compte également le secrétaire de Y. S. Rajasekhara Reddy et le chef de la Sécurité de l’Etat.
 
Y. S. Rajasekhara Reddy était une personnalité politique de premier plan dans son Etat aussi bien qu’au niveau de l’Union indienne. Né dans une famille chrétienne, ce protestant ne faisait pas mystère de sa foi ; il était connu pour son combat contre les discriminations, surtout celles fondées sur une appartenance de caste et de religion. Il était l’un des piliers du Parti du Congrès.
 
« C’est un moment de grande tristesse pour l’Eglise », a déclaré Mgr Marampudi Joji, archevêque de Hyderabad, à la tête de l’Eglise catholique de l’Etat. « Toute la communauté chrétienne est en deuil (...). Ici les chrétiens peuvent pratiquer leur foi. Y. S. Rajasekhara Reddy portait une attention toute particulière aux minorités (...), aux pauvres et aux marginalisés. Il n’acceptait aucune discrimination (...) et comprenait les souffrances et les injustices des opprimés ».
 
« J’ai perdu un ami », a ajouté le prélat avant d’évoquer sa longue collaboration avec le politicien. En mai dernier, Y. S. Rajasekhara Reddy et l’archevêque s’étaient rendus ensemble à New Delhi afin de convaincre le gouvernement fédéral d’étendre aux dalit chrétiens, le statut de Scheduled Castes (‘castes répertoriées’), qui, dans le cadre de la discrimination positive, procure certains avantages comme des quotas dans la fonction publique et l’éducation.

Il avait ainsi réussi, quelques jours avant sa mort, et malgré l’opposition des partis hindouistes dont le puissant Bharatiya Janata Party (BJP), à faire voter par l’organe législatif de son Etat une demande d’amendement de la Constitution indienne, qui sera présentée pour validation aux instances fédérales. Cette demande avait été formulée en vain par les chrétiens aux gouvernements précédents.

Membre du Congrès, à la tête du gouvernement de l’Andhra Pradesh depuis 2004, Y. S. Rajasekhara Reddy avait été réélu ministre-président en mai 2009. Sa politique réformatrice de chrétien « qui n’avait jamais peur de déclarer sa foi » et de « champion des opprimés » lui avait valu l’inimitié et l’opposition parfois violente des extrémistes hindouistes ou encore des groupes maoïstes dont l’Andhra Pradesh passe pour être l’un des plus importants bastions.

Ces derniers ont d’ailleurs été immédiatement soupçonnés d’avoir abattu l’hélicoptère dans lequel se trouvait le ministre-président, l’appareil s’étant écrasé alors qu’il survolait la jungle de Nallamalla, repaire de maoïstes naxalites. Coupant court aux rumeurs, les autorités indiennes ont affirmé, le 3 septembre, que les mauvaises conditions météorologiques pendant le vol – de fortes pluies de mousson – étaient seules à l’origine du crash.
 
L’homme politique chrétien a eu droit à des funérailles nationales, celles-ci étant célébrées à Pulivendula, son village natal. Auparavant, des foules considérables étaient venues rendre hommage à Y. S. Rajasekhara Reddy au Lal Bahudur Shastri, le stade de cricket de Hyderabad, où son corps recouvert de fleurs est resté exposé durant plusieurs heures. Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, et la présidente du Parti du Congrès, Sonia Gandhi, présents aux funérailles, ont salué « un ministre-président idéal » et « un leader exceptionnel » . (source : EDA)

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