Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 3 au 5 septembre 2009 (semaine 36)
 

-
2009-09-05 - Suisse
UNE INJUSTICE NE PEUT ÊTRE LA RÉPONSE A UNE INJUSTICE

Les Suisses trancheront le sort de l'initiative populaire contre les minarets le 29 novembre prochain. Déjà le Conseil suisse des religions (CSR) rejette vigoureusement cette initiative, lancée par la droite nationaliste.

C’est la première fois qu’un organe national composé de juifs, de chrétiens et de musulmans publie un document commun sur un projet de votation, a indiqué le CSR à l'issue d'une conférence de presse le mercredi 2 septembre à Berne.

L´initiative "contre la construction de minarets"
a été lancée au printemps 2007 par des membres de l´UDC (Union démocratique du Centre) et de l´UDF (Union démocratique fédérale) regroupés au sein du "Comité d´Egerkingen", mais de nombreux membres de l´UDC sont "plutôt mal à l´aise" avec cette initiative qui a un arrière-plan "très idéologique".


Lors d´une conférence de presse le 2 septembre à Berne, les représentants de la Conférence des évêques suisses (CES), du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) et de la Coordination des Organisations islamiques suisses (COIS) ont été unanimes: cette initiative populaire, qui sera soumise au vote du peuple suisse le 29 novembre prochain, "instrumentalise la religion à des fins politiques".

" Plutôt que de miser sur l´exclusion, le
CSR appelle à promouvoir activement l´intégration des communautés islamiques en Suisse par des mesures concrètes", a souligné son président, Thomas Wipf. Président du Conseil de la FEPS. "Tous ont, dans ce pays, le droit de vivre leur foi au grand jour, dans les limites de l´ordre public. Ce droit inclut aussi la construction des édifices religieux propres à chaque religion. Ces constructions requièrent une planification à long terme à laquelle la population locale est associée."

" Certes
, reconnaît Thomas Wipf, la situation des minorités chrétiennes et juives est préoccupante dans certains pays musulmans, a reconnu Thomas Wipf, et elle préoccupe également les Eglises et les communautés religieuses en Suisse. Le CSR est cependant fermement convaincu que l´injustice dans d´autres pays ne saurait être compensée par l´injustice en Suisse... La symétrie dans l´injustice n´est nullement une solution, car la Suisse est un Etat de droit".

De son côté, le président de la FSCI dit aussi prendre au sérieux les craintes nourries par une partie de la population de voir apparaître des sociétés parallèles. "Mais une interdiction de construire des minarets ne saurait y apporter de réponse judicieuse... Une bonne intégration sur la durée est une solution beaucoup plus efficace".

Le
président de la Conférence des évêques suisses, Mgr Kurt Koch, est du même avis: les minarets doivent être compris comme des signes d´identité religieuse, et on ne doit pas y rattacher de messages politiques. "C´est pourquoi il faut exiger de toutes les communautés religieuses qu´elles reconnaissent la liberté de religion comme la base des droits de l´homme, et cela inclut forcément aussi le droit de chaque individu de se convertir sans subir de menace ni de préjudice".

Pour l´évêque de Bâle, l´initiative contre les minarets ne saurait résoudre les problèmes qui se posent, mais ne ferait que les aggraver, et mettrait en danger la paix religieuse en Suisse. (source :
CSR)

Retour aux dépêches