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du 3 au 5 septembre 2009 (semaine 36)
 

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2009-09-05 - Croatie
UNE INITIATIVE TRÈS CONTROVERSÉE


Une polémique grandit après la prise de position du président de la République croate qui, dans ce pays foncièrement catholique, demande que soient ôtés les symboles religieux et les crucifix des locaux publics.

Il invite l'Église catholique à accueillir favorablement son initiative : " Les symboles religieux, a affirmé Stjepan Mesic, ne devraient pas se trouver dans les ministères, dans les casernes, dans les hôpitaux, dans les écoles", », parce que "c'est en contradiction avec les principes d'un État laïque" et "avec l'égalité de tous les citoyens en ce qui concerne la religion.

Seuls l'emblème de la République et le drapeau, pour le président, devraient être affichés sur les murs.

L'intervention du chef de l'État, arrivé presque à la fin de son mandat, a fortement énervé les évêques croates qui, avec dans des déclarations pour l'instant individuelles, ont réaffirmé leur opposition à n'importe quelle décision allant dans tel sens. Quelques d'entre eux ont invité Mesic à la réflexion, à ne pas considérer la croix comme un « tabou » et à ne pas en diaboliser le sens.

L'archevêque de Split-Makarska, Mgr Marin Barisic, a relayé ce point de vue devant cent mille fidèles réunis en pèlerinage au sanctuaire marial de Sinj.

Pour l'instant, la Conférence episcopale n'a pas assumé quelque position officielle que ce soit, toutefois le hebdomadaire « Glas Koncila », publié par l'arcchévéché de Zagreb et considéré par beaucoup comme la voix de l'Église en Croazia, a consacré une série de ses éditoriaux à cette initiative : " La croix est le symbole d'une civilisation et pas d'une religion ou d'une Église", a expliqué le directeur de la revue, Ivan Miklenic, en soulignant que le crucifix « est une partie intégrante de l'identité croate ».

Le président Mesic en appelle à la Constitution (« toutes les comunnautés religieuses sont égales devant la loi et séparées de l'État ») et à la laicité des institutions mais aucune loi à ce sujet a jamais été approuvée. Il n'y a rien qui puisse empêcher que les crucifix ou autre symbole religieux soient affichés dans un ministère, dans un tribunal ou dans une école.

D'ailleurs la « sortie » du président de la République n'est pas du goût d'une grande partie des citoyens croates et pas seulement aux catholiques, qui représentent presque 90 % de la population.

L'intervention de Mesic a été vue comme l'intention de vouloir réintroduire des pratiques du passé, en se lançant contre la religion et ce qui la représente. La polémique s'est introduite dans Parlemente et les dirigeants du Parti de Peuple Croate, (centriste), ont même contattaqué, inaugurant ainsi de fait la campagne electorale pour les présidentielles prévue en janvier. (source :
KT)

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