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du 20 au 23 septembre 2009 (semaine 39)
 

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2009-09-23
LE SAINT-SIÈGE AVAIT ÉTÉ AVERTI

L´évêque de Stockholm et le Nonce Apostolique en Suède soutiennent que l´information concernant le négationnisme de Mgr Williamson avait été transmise au Saint-Siège.
Qui l'a retenue ? Et pourquoi elle n'a pas été transmise au Pape ?

Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a affirmé, ce 23 septembre, qu´il était "absolument infondé d´affirmer ou même d´insinuer" que Benoît XVI avait eu connaissance des positions négationnistes de Mgr Richard Williamson avant de lever l´excommunication qui pesait sur lui et les 3 autres évêques de la Fraternité Saint-Pie X. A l'époque, le P. Lombardi avait mis en cause explicitement le cardinal Castrillon Hoyos, le président de la Commission pontificale ‘Ecclesia Dei´ et principal négociateur dans cette affaire.

Dans une note communiquée le 23 septembre aux journalistes, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a tenu à réagir "à propos d´informations qui circulent sur une nouvelle émission de la télévision suédoise consacrée à ‘l´affaire Williamson´".

"Il est absolument infondé d´affirmer ou même d´insinuer que le pape était préalablement au courant des positions de Williamson (sans Mgr, ndlr)", a ainsi déclaré le père Lombardi, rappelant que ceci avait déjà était indiqué dans une note de la Secrétairerie d´Etat, le 4 février dernier. La chaîne suédoise SVT a annoncé la diffusion d´une émission révélant, entre autres, qu´un évêque suédois avait transmis au Saint-Siège l´information concernant les positions négationnistes de Mgr Williamson, quelques jours avant la levée de son excommunication.

Une fois encore, le Père Lombardi a tenu à réaffirmer "la dissociation radicale du pape et de l´Eglise catholique à l´égard des positions antisémites ou négationnistes vis-à-vis de l´Holocauste". Il a en outre soutenu que, dans sa lettre aux évêques du monde entier, le 10 mars dernier, Benoît XVI "avait mis un terme à toute cette question" en expliquant "la signification de la levée de l´excommunication", en démontrant "le caractère totalement infondé des accusations de manque de respect à l´égard du peuple juif qui lui étaient faites", et en reconnaissant aussi "les limites de la communication interne et externe du Vatican".

"Relancer ‘l´affaire Williamson´, a encore confié le ‘porte-parole´ du Vatican, ne peut que servir à continuer de créer la confusion". Cette nouvelle émission devrait révéler que l´évêque de Stockholm, Mgr Anders Arborelius, avait averti le Saint-Siège des prises de position négationnistes de Mgr Williamson.

L´évêque lui-même, dans un communiqué publié dans la matinée du 23 septembre, a ensuite confirmé que son diocèse avait transmis "aux responsables du Vatican" les informations en sa possession sur la Fraternité Saint-Pie X et Mgr Williamson, y compris "le contenu de l´interview" réalisée dans le cadre de l´émission télévisée suédoise ‘Uppdrag granskning´.

L´attachée de presse du diocèse de Stockholm, Maria Hesselgren, a précisé le 22 septembre à l´Apic que l´évêché avait transmis fin novembre 2008 au nonce apostolique en Suède la position de l´évêque Williamson. Le nonce, Mgr Emil Paul Tscherrig, a transmis rapidement cette information à Rome, selon ses propres dires. Maria Hesselgren a précisé à l´Apic qu´elle avait été elle-même avisée des propos de Williamson par des représentants de l´Eglise luthérienne, lesquels les ont obtenus de collaborateurs de la chaîne de TV suédoise.

Pour de nombreux observateurs, cette dernière déclaration du Père Federico Lombardi et les propos de l´évêque de Stockholm font apparaître au grand jour les dysfonctionnements internes du Saint-Siège, au sein de la curie, et en particulier de l´appareil qui est au service du Pape, la Secrétairerie d´Etat.

Dans une interview accordée en février dernier au quotidien catholique français La Croix, le ‘porte-parole´ du Vatican avait confié que ceux qui avaient géré cette affaire au Vatican n´avaient pas conscience de la gravité des propos de Mgr Williamson. Il avait surtout reconnu qu´il manquait "une culture de la communication" au sein du Vatican, expliquant que "chaque dicastère communique de manière autonome, ne pense pas forcément à passer par le Bureau de presse du Saint-Siège, ni, lorsque l´information est trop complexe, à rédiger une note explicative". Il avait enfin mis en cause explicitement le cardinal Castrillon Hoyos, le président de la Commission pontificale ‘Ecclesia Dei´ et principal négociateur dans cette affaire.

En outre, dans l´émission de la télévision suédoise diffusée dans la soirée du 23 septembre, le président du Conseil pontifical pour la promotion de l´unité des chrétiens devrait confier avoir eu une "connaissance générale" des opinions de Mgr Richard Williamson. Dans une interview accordée à la chaîne SVT, le cardinal Walter Kasper s'étonne devant le fait que la Commission pontificale ‘Ecclesia Dei´ et le cardinal Castrillon Hoyos n´était pas informée des propos négationnistes de l´évêque intégriste britannique. (source :
Service de presse du Vatican - Apic et KNA)

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