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du 24 au 26 septembre 2009 (semaine 39)
 

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2009-09-26 - Inde
MESURES DE PRÉVENTION CONTRE LA TRAITE DES FEMMES

Une vaste campagne de sensibilisation et d’information sur le trafic des femmes, a été lancée par le
Forum d’Action Sociale Udayani, dans l’Etat du Bengale-Occidental, l’une des régions les plus touchées par le fléau de la prostitution.

Le P. Probal Gomes, à la tête d
une ONG catholique, mène un combat de prévention et de lutte contre la traite des femmes depuis trois ans déjà dans ces villages du Bengale. S’il espère effectuer prochainement une enquête afin d’évaluer l’ampleur du phénomène dans le district, il avoue "que cela prendra probablement six mois avant d’avoir des résultats probants".

Selon le prêtre jésuite, la meilleure technique pour contrer les organisations de trafiquants ne consiste pas à les affronter directement mais plutôt à agir au sein des villages, à travers des groupes de soutien et de sensibilisation pour les femmes, ou encore des équipes de jeunes ou des mouvements chrétiens. « Si nous ne déclenchons pas une prise de conscience parmi les populations de ce district, de nombreuses femmes disparaîtront pour toujours, et pas seulement dans les réseaux de prostitution mais aussi dans ceux de l’exploitation au travail », martèle-t-il.

Le Forum d’Action Sociale Udayani (USAF), travaille avec le service social du diocèse (Association des Collaborateurs au Développement du Bengale, ABCD), très au fait de ce phénomène qui affecte particulièrement la région. Son directeur, le P. Ignatius Philo Sarto, en est conscient : « Le trafic humain est l’un des plus graves problèmes auxquels nous sommes confrontés depuis 20-30 ans ».

Selon les statistiques du Bureau national des délits, l’Etat du Bengale-Occidental a enregistré 61 des 149 cas de trafics de femmes pour la seule année 2005. Mais les médias locaux assurent que ces chiffres officiels ne sont que le sommet de l’iceberg.

Les régions rurales du Bengale sont considérées comme l’un des plus importants viviers des réseaux asiatiques, fournissant jeunes filles, épouses ou même enfants, vendues par leurs parents ou leurs maris, écrasés par le poids des dettes ou ne pouvant payer leur dot. Les victimes de ce trafic se retrouvent prostituées dans les grandes villes de Calcutta, New Delhi ou Mumbai (Bombay), ou encore envoyées dans les pays du Golfe.

Sorodindu Biswas, un des hauts responsables de l’USAF, explique que les trafiquants recherchent généralement des femmes entre 15 et 30 ans, spécialement celles ayant charge de famille, ainsi que des problèmes financiers, afin de les appâter en leur promettant un emploi.

Face au manque d’information de la population, la prévention reste le meilleur moyen d’enrayer le fléau. « Chaque enfant entre 9 et 14 ans doit être pleinement informé de ce qui se passe ici », affirme le P. Probal Gomes qui a lancé une campagne de sensibilisation dans les écoles chrétiennes de la région.

Parallèlement, l’USAF implique les responsables locaux dans le travail de prévention, avec notamment la mise en place de « comités de vigilance » dans les quatre régions où travaille l'ONG. Mais si ces mesures semblent avoir porté leurs fruits ces dernières années, avec de nombreuses personnes arrachées aux réseaux de prostitution,
il faut reconnaitre que les efforts des ONG catholiques « ne pourront être réellement fructueux que lorsqu’[elles] auront le soutien et l’aide des forces de police et des hommes politiques ». (source : EDA)

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