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du 27 au 30 septembre 2009 (semaine 40)
 

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2009-09-30 - Guinée
QUELQUES JOURS AVANT LA RÉPRESSION DES ÉMEUTES

Plus de 550 participants étaient venus à la rencontre pour la paix organisée par la Communauté de Sant’Egidio, à Conakry, la capitale qui, quelques jours après, a connu une répression sanglante des autorités contre des manifestants pacifiques.

" Il est rare dans notre pays de voir ce genre de rencontre en présence des leaders religieux et de toutes les catégories sociales. Nous souhaitons que la paix soit un comportement qui reflète la volonté de tous”, affirmait le 19 septembre le commandant Moussa Keita, Ministre Secrétaire permanent du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), la commission militaire qui a pris le pouvoir en Guinée au lendemain de la mort du président Presidente Lansana Conté, à une rencontre promue par la communauté de Sant’Egidio.

Le lundi 28 septembre, la répression sanglante par les forces de la junte au pouvoir faisait 157 victimes parmi les opposants rassemblés par dizaines de milliers au plus grand stade de Conakry .

"Il y a eu aussi un fait inédit : des militaires sont allés enlever les blessés en traitement à l'hôpital Donka (de Conakry) pour les emmener vers une destination inconnue ainsi que des femmes violées qui étaient en traitement au centre de santé communal de Ratoma" (banlieue de Conakry), a déclaré Thierno Maadjou Sow, responsable de l'OGDH, organisation guinéenne des Droits de l'Homme. , a-t-il ajouté.

Mais en soirée, la télévision nationale a affirmé qu'il s'agissait d'évacuations sanitaires, probablement vers l'étranger, décidées par la junte.

La conférence organisée 10 jours auparavant par la Communauté de Sant'Egidio était intitulée “Religion et culture en dialogue pour un humanisme de paix”. Plus de 550 personnes, dont 150 officiels et 400 frères et sœurs de la Communauté de Sant’Egidio s'étaient réunis "pour partager des moments très favorables pour notre pays qui est en train de traverser une période difficile de son histoire politique" avait déclaré le communiqué final.

Parmi les participants : Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry, le P. Armel Duteil, Président de la Commission épiscopale “Justice et Paix”, l’archevêque anglican de Conakry, Mgr Albert David Gomez, ainsi que Ibrahim Bah, premier imam de la Mosquée Faysal de Conakry.

Les différents orateurs y ont souligné le caractère exceptionnel de la rencontre. Mgr Coulibaly a loué le courage de la communauté de Sant’Egidio qui a réuni à la même table les leaders religieux et les hommes de culture pour réfléchir sur la paix à travers le dialogue, défini comme “exigence cruciale pour notre pays en cette période de transition”.

Le représentant de la communauté de Sant’Egidio a invité les participants à faire en sorte que la période de transition soit perçue comme une possibilité qui permette de poser les bases pour un développement social durable et démocratique : “Il y a eu trop de morts en janvier et février 2007, pour négliger cette occasion. Des frères et des sœurs ont perdu la vie pour la recherche d’une nouvelle orientation de la gestion politique et économique. Ne l’oublions pas. Chaque jour, le fossé entre riches et pauvres s’élargit dans notre pays”.

La Guinée a été gouvernée de 1984 à 2008, par le régime du président Conté, qui n’a pas su ou voulu exploiter les ressources naturelles considérables du pays (en particulier bauxite et autres minéraux en plus du bois précieux) pour lancer un réel développement économique et pour améliorer les conditions de vie de la population. A la mort de Conté, une commission militaire a pris le pouvoir par un coup d’État cruel, pour éviter que le clan du président défunt continue de gouverner le pays. Mais les tensions entre une partie de la population et le nouveau gouvernement, ont augmenté depuis quelques mois. (source : AFP et Agence Fides)


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