Pour vivre
au rythme de l'Eglise universelle.
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FlashPress - Infocatho |
du 05 au 07 octobre 2009 (semaine 41) |
- Nous avons commencé à présent notre rencontre synodale en invoquant le Saint-Esprit et en sachant bien que nous ne pouvons pas réaliser, en ce moment, ce qui est à faire pour l'Église et pour le monde: c'est seulement dans la force de l'Esprit Saint que nous pouvons trouver ce qui est droit et le mettre ensuite en pratique. Et tous les jours nous commencerons notre travail en invoquant le Saint-Esprit avec la prière de l'Heure Tierce "Nunc sancte nobis Spiritus". C'est pourquoi, je voudrais à présent méditer un peu avec vous cet hymne qui ouvre le travail de chaque jour, aussi bien maintenant durant le Synode, mais également après, dans notre vie quotidienne. " Nunc sancte nobis Spiritus". Nous prions pour que la Pentecôte ne soit pas seulement un événement du passé, le premier début de l'Église, mais qu'elle soit aujourd'hui, voire maintenant: "nunc sancte nobis Spiritus". Prions pour que le Seigneur réalise maintenant l'effusion de son Esprit et recrée de nouveau son Église et le monde. Nous nous rappelons que les apôtres après l'Ascension n'ont pas commencé - comme peut-être cela aurait été normal - à organiser, à créer l'Église future. Ils ont attendu l'action de Dieu, ils ont attendu l'Esprit Saint. Ils ont compris que l'Église ne peut pas se faire, qu'elle n'est pas le produit de notre organisation: l'Église doit naître de l'Esprit Saint. La seconde strophe de cet hymne - "Os, lingua, mens, sensus, vigor, / Confessionem personent: / Flammescat igne caritas, / accendat ardor proximos" - est le coeur de cette prière. Nous implorons de Dieu trois dons, les dons essentiels de la Pentecôte, de l'Esprit Saint: confessio, caritas, proximos. Confessio: c'est la langue de feu qui est "raisonnable", qui donne la juste parole et fait penser à l'obstacle surmonté par Babylone lors de la fête de la Pentecôte. La confusion née de l'égoïsme et de l'orgueil de l'homme, dont l'effet est celui de ne plus pouvoir se comprendre les uns les autres, doit être dépassée par la force de l'Esprit qui unit sans uniformiser, qui donne l'unité dans la pluralité: chacun peut comprendre l'autre, même dans les diversités des langues. Considérons un par un ces trois dons. Confessio: dans le langage de la Bible et de l'Église antique, cette parole a deux significations essentielles qui semblent s'opposer, mais qui constituent en effet une réalité unique. Confessio, c'est avant tout une confession des péchés: reconnaître notre faute et admettre que, devant Dieu, nous sommes insuffisants, nous sommes en faute, nous ne sommes pas dans la droite relation avec Lui. Ceci est le premier point: se connaître soi-même dans la lumière de Dieu. C'est seulement dans cette lumière que nous pouvons nous connaître nous-mêmes, que nous pouvons comprendre aussi combien il y a de mal en nous et voir ainsi ce qui doit être rénové, transformé. C'est seulement dans la lumière de Dieu que nous nous connaissons réciproquement et que nous voyons réellement toute la réalité. Il me semble que nous devons considérer tout ceci dans nos analyses sur la réconciliation, la justice, la paix. Les analyses empiriques sont importantes, il est important de connaître exactement la réalité de ce monde. Toutefois, ces analyses horizontales, faites avec tant d'exactitude et de compétence, sont insuffisantes. Elles n'indiquent pas les vrais problèmes parce qu'elles ne les situent pas à la lumière de Dieu. Confessio: comprendre les réalités du monde dans la lumière de Dieu, le primat de Dieu et enfin tout l'être humain et les réalités humaines qui tendent vers notre relation avec Dieu. Et, si cette dernière n'est pas correcte, si elle n'arrive pas au point voulu par Dieu, si elle n'entre pas dans sa vérité, tout le reste aussi ne peut être corrigé, car de nouveau naissent tous les vices qui détruisent le tissu social, la paix dans le monde. Confessio: voir la réalité dans la lumière de Dieu, comprendre qu'au fond nos réalités dépendent de notre relation avec notre Créateur et Rédempteur, et aller ainsi à la vérité, à la vérité qui sauve. Saint Augustin, en se référant au chapitre 3 de l'Évangile selon saint Jean, définit l'acte de la confession chrétienne comme "faire la vérité, aller à la lumière". C'est seulement en voyant nos fautes dans la lumière de Dieu, l'insuffisance de notre relation avec Lui, que nous marchons à la lumière de la vérité. Et seule la vérité sauve. Œuvrons finalement dans la vérité: confesser réellement dans cette profondeur de la lumière de Dieu, c'est faire la vérité. C'est la première signification de la parole confessio, confession des péchés, reconnaissance de la culpabilité qui résulte de notre relation manquée avec Dieu. Mais une seconde signification du mot confession c'est celle de remercier Dieu, glorifier Dieu, témoigner Dieu. Nous pouvons reconnaître la vérité de notre être parce qu'il y a la réponse divine. Dieu ne nous a pas laissés seuls avec nos péchés; même lorsque notre relation avec Sa majesté est entravée, Il ne se retire pas, mais Il vient et nous prend par la main. La parole confessio nous rappelle aussi un autre élément. Dans le chapitre 10 de l'Épitre aux Romains, saint Paul interprète la confession du chapitre 30 du Deutéronome. Dans ce dernier texte, il semble que les Hébreux, en entrant dans la forme définitive de l'alliance, dans la Terre Sainte, aient peur et ne puissent pas réellement répondre à Dieu comme ils le devraient. Le Seigneur leur dit: n'ayez pas peur, Dieu n'est pas loin. Pour arriver à Dieu, il n'est pas nécessaire de traverser un océan inconnu, il n'y a pas besoin de voyages spatiaux dans le ciel, de choses compliquées ou impossibles. Dieu n'est pas loin, il n'est pas de l'autre côté de l'océan, dans ces espaces immenses de l'univers. Dieu est proche. Il est dans ton cœur et sur tes lèvres, avec la parole de la Torah qui entre dans ton coeur et s'annonce sur tes lèvres. Dieu est en toi et avec toi, Il est proche. Saint Paul remplace, dans son interprétation, la parole Torah avec la parole confession et foi. Il dit: réellement Dieu est proche, aucune expédition compliquée n'est nécessaire pour arriver à Lui, ni aucune aventure spirituelle ou matérielle. Dieu est proche avec la foi, Il est dans ton cœur, et avec la confession, Il est sur tes lèvres. Il est en toi et avec toi. Jésus Christ, réellement nous donne, avec sa présence, la parole de la vie. Ainsi Il entre, avec la foi, dans notre cœur. Il habite dans notre cœur et dans la confession, nous apportons la réalité du Seigneur au monde, à notre temps. Ceci me semble être un élément important: le Dieu proche. Et, ensuite, brièvement deux autres dons. La charité: il est important que le christianisme ne soit pas une somme d'idées, une philosophie, une théologie, mais une manière de vivre, le christianisme est charité, il est amour. C'est seulement ainsi que nous devenons chrétiens: si la foi se transforme en charité, si elle est charité. Nous pouvons dire également que lógos et la charité vont ensemble. Notre Dieu est, d'une part, lógos, raison éternelle. Mais cette raison est aussi amour, il ne s'agit pas froidement d'un fait mathématique qui construit l'univers, ce n'est pas un démiurge; cette raison éternelle est un feu, elle est charité. Enfin, le prochain. La charité, ce n'est pas quelque chose d'individuel, mais d'universel et de concret. Aujourd'hui, au cours de la Messe nous avons proclamé la page évangélique du bon samaritain, où nous voyons la double réalité de la charité chrétienne, qui est universelle et concrète. Ce samaritain rencontre un juif, donc quelqu'un qui se trouve au-delà des confins de sa tribu et de sa religion. Mais la charité est universelle, c'est pourquoi cet étranger, dans tous les sens du mot, est pour lui son prochain. L'universalité ouvre les limites qui enferment le monde et créent les diversités et les conflits. En même temps, le fait que l'on doive faire quelque chose pour l'universalité n'est pas philosophie, mais action concrète. Nous devons aspirer à cette unification d'universalité et de concret, nous devons ouvrir réellement ces confins entre tribus, ethnies, religions à l'universalité de l'amour de Dieu. Et non pas en théorie, mais dans nos lieux de vie, avec tout ce qui est concrètement nécessaire. Nous prions le Seigneur pour qu'Il nous donne tout ceci, dans la force de l'Esprit Saint. À la fin, l'hymne est une glorification du Dieu trine et unique et une prière pour connaître et croire. Ainsi la fin retourne au début. Nous prions afin que nous puissions connaître, connaître devient croire et croire devient aimer, action. Nous prions le Seigneur afin qu'Il nous donne l'Esprit Saint, qu'Il suscite une nouvelle Pentecôte, qu'Il nous aide à être ses serviteurs en ce moment actuel du monde. |