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du 11 au 14 octobre 2009 (semaine 42)
 

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2009-10-14 - Inde
UNE CAMPAGNE DE CONVERSION N'EST PAS A EXCLURE


Au Kerala, l'Église catholique et les autorités publiques s'inquiètent d'une possible campagne visant à convertir à l'islam des jeunes femmes de religion chrétienne ou hindoue.

L’affaire est arrivée devant la justice au mois de septembre dernier : depuis quelques semaines, un tribunal juge deux jeunes musulmans auxquels il est reproché d’avoir séduit pour les convertir deux jeunes femmes, l’une chrétienne et l’autre hindoue. Les deux jeunes femmes en question et leurs familles se sont portées parties civiles. Le cas est jugé suffisamment grave et non exceptionnel pour que les autorités publiques ordonnent une enquête approfondie sur ce phénomène et que l’Eglise catholique mette en garde ses fidèles contre de telles pratiques.
 
Devant les juges de la Haute Cour du Kerala, les deux jeunes femmes, étudiantes dans une école de commerce, ont raconté comment elles avaient été séduites par deux jeunes musulmans, qui, une fois assurés de la profondeur des sentiments des deux jeunes femmes envers eux, n’ont pas hésité à les demander en mariage, puis à les séquestrer pour tenter de les convertir de force à l’islam. La presse locale s’est emparée de l’affaire, qu’elle décrit comme « le djihad de l’amour », et multiplie les enquêtes sur le sujet.

Le 30 septembre, les juges ont demandé à la police du Kerala ainsi qu’aux autorités fédérales de pousser plus avant les investigations au sujet du « djihad de l’amour ». Le tribunal a ainsi demandé au ministère fédéral de l’Intérieur une estimation du nombre des jeunes femmes mariées ces trois dernières années au titre de ce « djihad de l’amour ». Une enquête au Kerala même a par ailleurs été diligentée afin d’évaluer l’ampleur du phénomène. Selon le Times of India, un des juges du tribunal, K. T. Shankaran, estime que l’affaire qu’il a à juger n’est que l’aspect émergé de l’iceberg.

Au Kerala, qui présente la particularité de compter de très fortes minorités chrétienne (19 % des 31,8 millions de Keralais) et musulmane (24 %) aux côtés de la majorité hindoue (56 %), les responsables religieux se sont saisi de l’affaire. Selon le Conseil mondial hindou (VHP, Vishwa Hindu Parishad), organisation nationaliste hindoue, 4 000 jeunes femmes sont tombées victimes de ce « djihad de l’amour » – la police va plus loin et évoque le chiffre de 8 000 victimes. Des organisations de l’extrême droite hindoue ont lancé des campagnes d’information pour dénoncer le phénomène.

Au sein de l’Eglise catholique au Kerala, le dossier est suivi avec une grande attention. « Il est très important que l’Eglise soit en alerte face à un tel mouvement, potentiellement porteur de menaces pour la paix et l’harmonie entre les communautés », déclare le P. Johny Kochuparambil, secrétaire de la Commission pour l’harmonie sociale des évêques catholiques du Kerala.

Avant même l’issue du procès, la commission épiscopale a fait distribuer dans toutes les paroisses et institutions éducatives catholiques une brochure afin d’informer parents et enseignants et de les inviter à « protéger » les étudiantes de sexe féminin. Tous sont invités à garder un œil sur l’activité de ces jeunes, notamment l’usage que les jeunes filles et femmes peuvent faire du téléphone portable et d’Internet.

Jusqu'à ces dernières années, le Kerala a été très largement épargné par les phénomènes d’extrémisme religieux tels qu’ils ont pu être constatés dans d’autres Etats de l’Union indienne, notamment dans sa moitié nord. (source : EDA)

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