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FlashPress - Infocatho
du 15 au 18 octobre 2009 (semaine 42)
 

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2009-10-18 -
LA BIBLE SOURCE DE LA MORALE


" Bible et Morale. Quels critères pour discerner ?" que vient d'éditer la Commission biblique pontificale est sans aucun doute un document majeur sur la morale chrétienne : faire le bonheur de l'homme doté du don de discernement.

Le concile Vatican II redonnait toute sa place à l'Ecriture, dans l'Eglise et le cœur des chrétiens, mettant fin à un certain conflit de vérités, entre celle de la tradition chrétienne et celle des sciences humaines. Le document « Bible et Morale. Quels critères pour discerner ? » se situe dans cette continuité. Avant de devenir Benoît XVI, le cardinal Ratzinger, avec l'intuition qu'il fallait entreprendre une lecture théologique et canonique de la Bible, avait confié à la commission la tâche d'examiner le rapport entre Bible et morale en se posant directement la question : quelle valeur et quelle signification a l'Écriture sainte pour la morale à une époque comme la nôtre ?

Les conclusions des travaux, déjà publiés en anglais et en italien, viennent d'être publiées et ont été présentées en français.
Olivier Artus, l'un des deux Français membres de la Commission biblique pontificale, aux côtés de Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque d'Albi, président de la commission doctrinale, l'ont comenté lors d'une conférence de presse.

Pour le P. Olivier Artus trois difficultés justifient une aide à la lecture de la Bible pour ne pécher ni par simplisme ni par fondamentalisme : sa grande complexité, sa distance historico-culturelle (au moins 1900 ans) et surtout son absence de réponses toutes faites.

La première partie, la plus longue, intitulée « Une morale révélée : don divin et réponse humaine », rappelle avant tout que Dieu se révèle comme créateur et comme sauveur de son peuple en exil en Egypte, signant avec lui une alliance particulière. «Il donne un monde et en même temps des règles d'usage », a commenté Olivier Artus en insistant sur le Décalogue et les Béatitudes « sommet de la révélation morale de l'Ecriture sainte, texte de loi donné en vue du bonheur de l'homme pour sa libération, notamment des idoles ».


La deuxième partie du document, relativement originale, fournit « non pas des recettes morales mais des éléments pour un discernement ». Deux critères moraux sont fondamentaux : l'imitation de Jésus et la conformité à la vision biblique de l'être humain, image de Dieu.

Six autres critères sont énoncés : la convergence (la Bible donne une série d'éclairages qu'il faut faire résonner les uns avec les autres ; elle n'est pas un réservoir de citations disparates qui servent de preuves),
- l'opposition (le texte biblique reconnaît des aspects positifs de la culture dans laquelle il s'enracine mais s'érige parfois clairement contre certaines de ses normes ou habitudes),
- la progression (la réponse que nous apportons est toujours à affiner et non pas à enfermer dans des formulations de notre temps), la dimension communautaire (on n'est pas chrétien tout seul),
- la finalité (l'homme tend à une vie future avec Dieu et cette espérance relativise les réalités terrestres)
- et enfin le discernement (toutes les règles morales énoncées par la Bible ne se valent pas).

" Le moralisme, a commenté Olivier Artus, se réduit à établir une liste d'interdits. Or le christianisme n'est pas un moralisme, c'est une présence intérieure, celle du Christ. Le sujet croyant, éclairé par l'Esprit Saint, cherche en communauté à discerner. Il faut donc recevoir la morale comme un don qui enrichit l'homme et le fait grandir."

" Bible et morale" ne s'adresse pas qu'aux pasteurs des communautés chrétiennes pour leur donner des clés dans leur travail quotidien et notamment des pistes pour la prédication, mais aussi à tous les agents de pastorale, aux catéchètes, aux enseignants de l'école catholique, aux parents chrétiens, aux multiples groupes qui réfléchissent sur ces questions, dans le cadre d'aumôneries ou de mouvements de cadres ou de dirigeants chrétiens.

Le souci de pédagogie de l'ouvrage, présenté comme une « semence de réflexion » autorise sa lecture au-delà de ces cercles. A tout chrétien qui veut bien se mettre en route sur ce sujet ainsi qu'à tout croyant d'une autre confession ou d'une autre religion qui cherche un sens à sa vie et accepte de rentrer en dialogue. (source : CEF)


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