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FlashPress - Infocatho
du 15 au 18 octobre 2009 (semaine 42)
 

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2009-10-18 - Le Synode
CARREFOUR DE LANGUE FRANÇAISE (B)

Rapporteur : Mgr Louis PORTELLA MBUYU, Évêque de Kinkala, Président de la Conférence Épiscopale (RÉPUBLIQUE DU CONGO)

Le Carrefour a beaucoup insisté sur la dimension universelle du Synode, qui implique la participation active de l’Église de chaque continent à toutes les phases du Synode, en particulier à travers la présence des responsables des dicastères de la Curie Romaine et des représentants de l’Église des autres continents. Même en Afrique la mobilisation a été importante: synode diocésain, réflexion-réponse aux questionnaires, rencontres de théologiens, emploi des médias et prières.

Il est aussi souhaitable que la communion ecclésiale soit plus réelle à tous les niveaux (national, régional et continental).

L’Afrique a connu de profondes blessures qui ont marqué lourdement son histoire. Toutefois, la nécessité d’un parcours de guérison de la mémoire s’impose. Il faut donc s’engager fermement dans une dynamique d’espérance et de résurrection comme le premier synode pour l’Afrique l’avait recommandé.

Le Carrefour a aussi souligné l’importance d’une spiritualité qui doit intégrer la dimension religieuse ou mystique avec les programmes d’action. Il faut donc développer une spiritualité de la vie.

Nos cultures sont riches d’éléments positifs qui peuvent contribuer à la réconciliation et à la paix comme la palabre, la Fiavana au Madagascar, la parenté comme mode de lien familial inébranlable, la médiation, le symbolisme de l’eau que les personnes boivent après avoir reconnu et avoué leurs différends. D’autres éléments constituent au contraire des obstacles (la haine, les accusations de sorcellerie, le système des castes, etc.). Une œuvre de profonde évangélisation permettra aussi de dépasser la contradiction qui existe parfois entre le lien ethnique et le lien ecclésial.

Mais plus que l’Église dans son fonctionnement interne, le problème de l’injustice concerne surtout les gouvernants et les sociétés qui exploitent nos ressources.

Les urgences sont donc nombreuses:

Former ceux qui ont un pouvoir de décision maintenant et à l’avenir (une formation spirituelle et doctrinale, mais également une formation technique, suivie également par des aumôniers formés eux aussi de façon adéquate);

Accorder aux femmes toute leur place; éduquer les personnes à la paix depuis leur plus jeune âge et les aider à changer leur façon de voir les autres; même chose pour l’éducation à l’état de droit et à l’ensemble des autres valeurs chrétiennes qui concernent la société.

La famille, cellule fondamentale de la société, mérite une mobilisation pastorale importante. La pastorale de la famille implique toutes les catégories: les enfants et les jeunes doivent recevoir une éducation soignée, les conjoints doivent progresser dans l’amour conjugal; les parents doivent assumer leur propre responsabilité de premiers éducateurs. Les valeurs chrétiennes du mariage et de la famille doivent donc être au centre d’initiatives pastorales appropriées.

La relation entre notre culture et les Sacrements de l’Eucharistie et de la Réconciliation nous oriente vers une catéchèse inculturée de tels Sacrements. Dans ce contexte, pourquoi ne pas penser à un congrès eucharistique continental conduit par une dynamique de recherche théologique, de catéchèse et de célébration inculturée?

La mission prophétique de l’Église exige un plan d’action pastorale centré sur les analyses des causes des conflits et des violences à la lumière de la parole de Dieu et de la doctrine sociale de l’Église, et exige également que soient interpellés les responsables.

Les ministres ordonnés doivent donc être de véritables témoins de la réconciliation, de la justice et de la paix, et aussi des maîtres, comme le dit Paul VI dans l’Exhortation apostolique “Evangelii nutiandi”.


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