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FlashPress - Infocatho
du 22 au 24 octobre 2009 (semaine 43)
 

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2009-10-24 - UNESCO
SON RÔLE EST D'ÊTRE UNE AGENCE PENSANTE


" Je voudrais exprimer les remerciements et l'appréciation du Saint-Siège pour les travaux du Secrétariat de l'UNESCO" a déclaré Mgr Francisco Follo, en lui proposant une orientation fondamentale pour l'avenir.

L' Observateur permanent du Saint-Siège auprès de cette instances internationales a tout d'abord analysé comme l'Église voyait l'action de cet organisme international, puis l'a éclairé à la lumière de la dernière encyclique de Benoît XVI, sur le développement de l'homme, Caritas in veritate.

" Les documents élaborés manifestent les réalisations et les défis majeurs que l'exercice de chacune des cinq fonctions de l'UNESCO a eu à étudier. Ils mettent, entre autre, l'accent sur le développement durable, comme le soulignent, par exemple, certains thèmes des Conférences sur l'Education, afin de tenter d'apporter une réponse à la gravité de la crise financière, économique et sociale qui touche notre monde. Le souci de répondre aux questions relatives à la gestion de la planète, c'est-à-dire de la cité, s'étend aussi à la gouvernance des océans."

Et d'ajouter : " Permettez-moi donc de vous soumettre une réflexion sur les principes fondamentaux qui soutiennent tout le projet de l'UNESCO. Il est possible d'en relever trois : la vérité, la culture et la cité. Une telle réflexion peut être utile pour toutes les initiatives dont l'UNESCO se fait promoteur ou partenaire."

"Quelle relation ces trois dimensions — la vérité, la culture et la cité — ont-elles entre elles ? La culture sert de terme médian, de lien entre la vérité et la cité. D'une part, elle permet aux hommes de vivre ensemble et elle cimente ce même « vivre ensemble ». En effet, il n'y a pas de communauté humaine sans culture, ni de culture sans communauté humaine — donc sans cité. D'autre part, les cultures ne mériteraient que l'attention des ethnologues si elles n'étaient pas porteuses que de ce qu'on appelle « des valeurs », ou mieux dit, des vérités. Il s'agit en fait de vérités sur l'homme, sur l'ensemble des hommes, et donc sur la cité."

..." La culture se trouve donc dans le lieu où les hommes se préoccupent de la vérité et la cherchent. Il serait possible d'en évoquer deux formes. La première semble évidente : c'est celle de l'enseignement, ou de l'éducation, que la cité doit prodiguer à ceux qui la constituent. La cité ne peut reposer sur des approximations ou des erreurs collectives. Si elle se veut éducatrice, elle doit nécessairement traiter le citoyen en homme, en personne raisonnable et respectable. La seconde forme que doit revêtir l'intérêt de la cité pour la vérité, est l'ouverture de l'esprit, qui est une forme de l'humilité car elle accepte, à travers sa disponibilité, la richesse de l'autre et des autres cultures.

" L'Église, pour sa part, s'est intéressée très rapidement au développement des sciences de manière particulière".... " Comme le dit le Pape Benoît XVI, « l'homme est toujours au-delà de ce que l'on en voit ou de ce que l'on en perçoit par l'expérience. Négliger le questionnement sur l'être de l'homme conduit inévitablement à refuser de rechercher la vérité objective sur l'être dans son intégralité et, de ce fait, à ne plus être capable de reconnaître le fondement sur lequel repose la dignité de l'homme, de tout homme ».

..." Cherchons, donc, à ne pas enfermer chaque culture en elle-même, comme si nous avions affaire à une entité autonome et autosuffisante. Si notre institution, l'UNESCO, a un sens, c'est bien pour manifester non seulement que les hommes cultivés peuvent converser ensemble — ce que nous faisons assurément —, mais bien plus pour faire comprendre qu'une culture vit toujours en interaction avec d'autres cultures, et que « la » culture est un événement plus qu'un fait établi et acquis.

" Nous sommes conscients non seulement que les grandes cultures ont une valeur universelle, mais aussi qu'elles dialoguent entre elles dans différents domaines où elles se rencontrent et se complètent. Les cultures, peu-à-peu, se ravivent lorsqu'elles acceptent une interpénétration réciproque basée sur le respect l'une de l'autre, et principalement sur le respect de l'homme qui est maître et sujet de la culture .

" En allant plus avant, il est possible de dire que l'inter-culturalité existe déjà, mais elle a aussi un devoir à réaliser davantage. L'inter-culturalité n'est authentique que si elle permet à l'avenir d'être fidèle au passé, dans ce qu'il a de meilleur, pour chercher à construire un futur positif pour l'homme et la cité.

" L'UNESCO pourrait, peut-être, miser davantage sur son rôle d'agence « pensante » à l'intérieur du système des Nations Unies, et ainsi renforcer les moyens et les outils qu'elle a pour être un véritable « laboratoire d'idées », ouvert à la contribution de tous.

" En ce sens, il est nécessaire de reconnaître, voire même de redécouvrir l'utilité et la nécessité de la réflexion philosophique, considérée malheureusement trop souvent comme la plus inutile des disciplines parce qu'elle est la plus libre des intérêts particuliers et parties. Elle est une discipline utile et indispensable parce qu'elle est particulièrement au service de l'homme, et donc du bien de l'humanité entière, de la cité. En promouvant tout ce qui contribue à faire grandir la dignité de l'homme, de son esprit et de son intelligence, l'UNESCO sera fidèle à sa vocation et à sa haute mission. " (source : CCIC-Unesco)


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