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FlashPress - Infocatho
du 25 au 28 octobre 2009 (semaine 44)
 

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2009-10-28 -
C'EST LE DIALOGUE LE PLUS IMPORTANT


" Nous tous qui participons aux dialogues avec l'Église catholique, nous rendons témoignage de l’Orthodoxie avec franc-parler dans cette tâche difficile," souligne le métropolite de Pergame au terme de la rencontre qui s'est tenue à Chypre.

Pour cette 11ème rencontre de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église orthodoxe et catholique, le métropolite Jean de Pergame était délégué du Patriarcat œcuménique et coprésident de la commission du coté orthodoxe.

Dans un entretien avec l'agence grecque APA, il a clarifié la situation avec franchise devant les hésitations de certaines Églies orhodoxe. Tous ceux qui ne désirent pas le dialogue s’opposent en fait à la volonté commune de toutes les Églises orthodoxes, et par conséquent il est injuste qu’ils attaquent le Patriarcat oecuménique.

"Le Patriarcat œcuménique n’a qu’un rôle de coordination comme c’est le cas dans toutes les affaires entre-orthodoxes et moi, humblement, comme les autres membres de la Commission nous exécutons à notre conscience l’instruction de nos Eglises. Nous sommes, bien entendu, prêts à accepter toute critique sur la justesse de notre action puisque nous ne
sommes pas infaillibles (comme ils ne le sont non plus ceux qui nous jugent bien évidement)".

Pour lui, le dialogue théologique entre l’orthodoxie et le catholicisme est le plus important de tous les dialogues entrepris officiellement par l'Église orthodoxe avec les hétérodoxes, "mais, en même temps, le plus tourmenté par certains."

" Quand nous interrogeons dans le cadre de ce dialogue le sujet de la primauté de l'évêque de Rome, il s’agit d’examiner une différence dogmatique." Il a alors rappelé les remous causé par certaines Églises orthodoxes lors de la rencontre de Ravenne en 2007.

" Le texte de Ravenne ne cède à quoi que ce soit par rapport à ce qui était en vigueur pendant le premier millénaire de l'Église indivisible, tout en revanche ce texte adopte les principes de base de l'ecclésiologie de cette période justement. La question de la primauté est un problème ecclésiologique (comme l’est toute question de structure canonique et
d’administration de l'Église)."

" Et l'ecclésiologie fait partie de la dogmatique, est donc une question de foi. Quand nous examinons cette question dans ce
dialogue, nous examinons en conséquence, une différence dogmatique. Il n’y a ici aucune autre intention de ne pas aborder d’autres questions comme le filioque par exemple."

" Mais notre expérience par d’autres dialogues théologiques, avec les préchalcédoniens, les vieux-catholiques etc, nous a montré qu’un accord sur d’autres questions dogmatiques ne sert à rien si il n’y pas une concordance sur les sujets fondamentaux de l'ecclésiologie."

" En ce qui concerne les relations entre orthodoxes et catholiques, au juste, c’est la question de la primauté qui a joué le
rôle le plus tragique et qui a crée des problèmes majeurs avec les croisades, l’uniatisme etc.) Comment peut-on croire que ce problème sérieux n’est que secondaire ?"

"De très longues conversations ont été tenues sur ce sujet dans le cadre du dialogue. Il a été convenu que l’uniatisme ne doit pas être considéré comme un « exemple » d’union ni qu'il doit être utilisé comme un moyen de prosélytisme. Les orthodoxes insistent sur ces deux points, mais ils posent aussi la question de la position ecclésiologique de l’uniatisme."

A propos de la position du Patriarcat de Moscou qui s'était retiré de la rencontre de Ravenne en 2007 : " L'Église de la Russie participe aussi activement au dialogue actuel, à l’exception de la rencontre de Ravenne d'où elle s’est retirée à cause de la participation de l'Église d’Estonie qu’elle ne reconnait pas officiellement comme autonome. Cette matière a déjà été réglée et nous sommes en attente du rétablissement de sa participation complète. L'Église de Grèce n’a manqué
aucune assemblée de la Commission non plus. "

" Il reste encore tellement de questions à aborder et la voie est très longue. Ils n’ont pas à s’inquiéter alors ces malveillants ! L’union ne va pas être signée à Chypre non plus ! "

" Qui sommes-nous pour préjuger du futur ? Nous, nous sommes appelés à travailler sans aucune défaillance envers la foi qui nous a été léguée pour accomplir la prière quotidienne « pour l’union de nous tous ». Si nous ne le faisons pas ou si
nous le faisons au détriment de la foi de nos Pères, nous sommes redevables devant Dieu. Mais l’aboutissement final de nos efforts reste dans les mains de Dieu. Il va trouver le moyen pour que Sa volonté règne « que tous soient un ». Nous, nous sommes obligés d’œuvrer pour ceci." (source : Orthodoxie)


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