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du 29 au 31 octobre 2009 (semaine 44)
 

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2009-10-31 -
COMMENT LIRE L'ÉCRITURE SAINTE ET LE CORAN


Aref Ali Nayed, le rédacteur de la "lettre des 138" adressée à Benoît XVI, a réagi aux affirmations de l'islamologue catholique Michel Cuypers concernant la lecture du Coran. Une polémique fondamentale que nous ne pouvons éluder.

L’un et l’autre sont des personnalités très représentatives. Cuypers, religieux de l’ordre des Petits Frères de Jésus, vit au Caire ; c’est un exégète estimé du Coran, qu’il lit notamment selon la méthode de l'analyse rhétorique. Nayed, libyen basé à Dubaï mais qui a aussi étudié et enseigné en Occident, est un théologien classique de l'islam et le principal rédacteur de la célèbre "lettre des 138" adressée à Benoît XVI en 2007, à la suite du discours pontifical de Ratisbonne.

Dernièrement Sandro Magister, sur le site Chiesa (texte en français) a repris deux textes de Cuypers : une longue interview dans "il Regno" à propos des méthodes de lecture du Coran et une communication sur le concept de Tradition dans l'islam, faite à un forum de la revue "Oasis" du patriarcat de Venise et publiée également par "L'Osservatore Romano".

Le professeur Nayed a répondu à ce second texte de Cuypers par une note adressée au site Chiesa qui l’a mise en ligne le 23 octobre dernier. Il y affirme que les exégètes musulmans utilisent depuis toujours, pour lire le Coran, toutes les bonnes méthodes d’analyse, théologiques, historiques ou littéraires et qu’ils n’ont donc rien à apprendre de l’Eglise catholique, qui n’utilise l'analyse historico-littéraire que depuis quelques décennies, après des siècles de fermeture.

Alors pourquoi les exégètes musulmans qui appliquent aujourd’hui au Coran les méthodes linguistiques et littéraires modernes rencontrent-ils tant d’opposition ? Parce qu’ils sont peu nombreux et marginalisés ? Dans sa réponse à Nayed, Cuypers cite le cas récent d’un théologien iranien, le professeur Muhammad Mujtahed-e Shabestari, interdit d'enseignement à l'Université de Téhéran pour avoir osé soutenir que le Coran, bien que d'origine divine, comprend aussi l'apport humain du Prophète qui l’a reçu et transmis.

Nayed et Cuypers partent tous deux de la présentation que Chiesa a donnée de leurs textes. Mais les passages les plus intéressants sont ceux où ils traitent le fond de la question : comment lire le Coran ou la Bible en croyants, c’est-à-dire en tant que parole de Dieu et en même temps œuvre humaine, et donc en explorant aussi toutes leurs composantes historiques, sociologiques, linguistiques, littéraires, selon les méthodes les plus récentes ?

Ce dialogue difficile ne peut ni se résumer, ni être abordé partiellement. Sinon nous n'irons pas au coeur d'une question qui est fondamentale dans ce dialogue islamo-chrétien.

Nous ne pouvons qu'aller aux sources de cette discussion dont tous les éléments se trouvent dans les textes eux-mêmes et dans la présentation qu'en fait Sandro Magister. (source : Chiesa)


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