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FlashPress - Infocatho |
du 1 au 4 novembre 2009 (semaine 45) |
- Cette fois-ci, le Pape a donné en guise de catéchèse une leçon d’histoire de la théologie. Il la consacre entièrement à la description de la théologie latine du XIIème siècle, celle qui s’épanouissait dans les abbayes et les cathédrales et allait donner au siècle suivant des fruits mûrs : les chefs d’œuvre de saint Thomas d'Aquin et de saint Bonaventure de Bagnoregio. Généralement, la base écrite des catéchèses pontificales du mercredi est préparée par des experts de confiance, compétents dans le domaine traité. Benoît XVI étudie préalablement ce texte et les explications, y fait des coupes, l’intègre, en un mot le fait sien. Et quand enfin il le lit aux fidèles, souvent il s’en écarte encore et improvise. L'hiver dernier,le site <www.chiesa> a mis en ligne les cinq catéchèses consacrées par Benoit XVI à saint Augustin et souligné les nombreux passages dans lesquels le Pape s'était éloigné du texte écrit. Pour cette nouvelle période des catéchèses, l'expert principal est Inos Biffi, spécialiste de la théologie médiévale, à la profondeur rare et au style limpide, comme le montre son œuvre imposante publiée intégralement par l'éditeur Jaca Book en très beaux volumes. Avec lui, il est plus rare que Benoît XVI s’écarte du texte écrit quand il s’adresse aux fidèles. On a l'impression d’une grande harmonie entre le Pape et sa "plume" actuelle, tant pour la pensée que pour la formulation. Dans la catéchèse consacrée à la floraison théologique du XIIème siècle, il y a eu une citation particulièrement révélatrice. tirée d’un essai d’un chercheur bénédictin du siècle dernier, Jean Leclercq, consacré à la théologie médiévale monastique et intitulé : "L’amour des lettres et le désir de Dieu". Un ouvrage très cher au théologien Ratzinger. Comme pape, il l'avait déjà cité précédemment, dans l’un des principaux discours de son pontificat, celui qu’il a prononcé le 12 septembre 2008 au Collège des Bernardins, à Paris, s’adressant au monde de la culture. Selon l'interprétation de Leclercq, Biffi et Ratzinger, la grandeur de la théologie monastique médiévale, tient au fait qu’elle lie la recherche de Dieu aux sciences de la parole, de la langue, des lettres. La recherche de Dieu et la culture de la parole ne font qu’un, non seulement en matière de théologie mais aussi d'élévation spirituelle. Et elles fondent la civilisation européenne. Mais, à côté de la théologie monastique, le XIIème siècle a vu la floraison de la théologie scolastique, celle des écoles des cathédrales, avec une empreinte puissamment rationnelle de dialogue fructueux entre "fides et ratio", foi et raison. Aux Bernardins, c’est comme si Benoît XVI avait voulu tracer, par cette allocution sur la grande théologie médiévale, une ligne directrice pour la théologie d'aujourd’hui, en pape théologien qu’il est. |