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du 5 au 8 novembre 2009 (semaine 45)
 

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2009-11-08
LA CHÛTE DU MUR DE BERLIN, SIGNE POUR L'OECUMÉNISME

La chûte du mur de Berlin a surpris les personnes directement touchées, mais encore plus le reste du monde. Le mouvement œcuménique n'y a pas fait exception , affirme le pasteur Konrad Raiser, ancien secrétaire général du COE.

" Les événements de 1989 ont des répercussions importantes et durables sur le mouvement oecuménique...

" Pendant l'été 1989 déjà, beaucoup de citoyens de la République démocratique allemande (RDA) quittaient le pays grâce à l'ouverture de la frontière entre la Hongrie et l'Autriche. En outre, un réseau d'organisations civiles luttant pour un changement social et politique radical dans le pays était apparu et gagnait en importance. Ces organisations bénéficiaient de la protection des Eglises et s'inspiraient des assemblées œcuméniques qui s'étaient tenues au cours de l'année à Magdebourg et Dresde dans le cadre du processus conciliaire de "Justice, paix et sauvegarde de la création".

" Depuis quelque temps déjà, des organisations et mouvements similaires s'étaient constitués dans les pays voisins. Tout ceci avait généré une dynamique de changement, en particulier après la grande manifestation volontairement non violente de Leipzig le lundi 9 octobre 1989.

" Mais même alors, peu de gens s'attendaient à ce que le mur ne tombe bientôt, ouvrant la voie à la fin du régime communiste non seulement en Allemagne de l'Est, mais aussi dans toute la région d'Europe centrale et orientale, et mettant enfin un terme à la division de l'Allemagne et à celle de l'Europe.

" La série d'événements qui se sont déroulés en Europe à partir de l'été 1989 jusque dans l'année 1990, ainsi que les changements radicaux qu'ont connus l'Afrique du Sud et d'autres régions du monde, ont eu de profondes répercussions sur le mouvement œcuménique.

" Les organisations œcuméniques, en particulier le COE et la Conférence des Eglises européennes (KEK) s'efforçaient alors de maintenir les liens avec les Eglises dans les pays communistes. Voici qu'enfin leur témoignage pour la paix sous la menace de la confrontation nucléaire avait porté ses fruits. En 1990, la Charte de Paris pour une nouvelle Europe semblait annoncer un nouvel ordre mondial de paix et de justice et un processus de désarmement véritable a commencé à prendre forme.

" Les transformations en Europe et dans d'autres parties du monde s'étaient pourtant produites si soudainement, que ni les Etats, ni les Eglises n'étaient suffisamment préparées à cette nouvelle situation. Libérés des contraintes idéologiques et politiques oppressives, les pays et les Eglises devaient se trouver une nouvelle identité. Cela a souvent conduit à de dures luttes internes, en particulier entre les personnes qui faisaient partie ou étaient complices de l'ancien système et celles qui avaient lutté pour la liberté, la justice et les droits de la personne.

" On a également commencé à mettre en cause les organisations œcuméniques, en raison de leurs liens avec les représentants de l'ancien système et de leur manque de soutien concret aux combats des mouvements dissidents. Dans certains cas, "œcuménisme" est même devenu un terme à éviter. Les tensions internes se sont notamment intensifiées dans beaucoup d'Eglises orthodoxes, ce qui a conduit les Eglises orthodoxes de Géorgie et de Bulgarie à se retirer du COE.

" Peu après la chute du mur de Berlin, la deuxième guerre du Golfe, en 1991, les conflits en ex-Yougoslavie, ainsi que la progression rapide du processus de mondialisation ont créé des défis sans précédent pour le témoignage œcuménique de la justice et de la paix. L'ordre fragile des années de guerre froide venait d'être remplacé par un nouveau désordre mondial.

" En reconnaissance de la contribution importante - et parfois même décisive - des Eglises à la révolution pacifique en Europe centrale et orientale, ainsi qu'à la chute du régime d'apartheid en Afrique du Sud, le pasteur Konrad Raiser conclut, le mouvement œcuménique a relevé le défi de se vouer à vaincre la violence. Le fait que la Décennie "vaincre la violence" a été officiellement lancée en février 2001 devant la Porte de Brandebourg à Berlin était donc un hommage symbolique à la révolution pacifique qui a abattu le mur de Berlin. (source : COE)


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