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du 15 au 18 novembre 2009 (semaine 47)
 

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2009-11-18 - Honduras
CE REPORT N'EST PEUT-ÊTRE PAS SANS RAISON


Au centre d'une polémique politique, le cardinal hondurien Oscar Maradiaga a préféré ne pas venir à Paris pour la remise du titre de docteur honoris causa 2009 que devait lui décerner d'Institut catholique de Paris qui a pris acte de cette décision.

Cible de violentes critiques - également dans certaines instances de l´Eglise hondurienne et au plan international - pour avoir justifié le coup d´Etat du 28 juin qui a destitué le président élu démocratiquement Manuel Zelaya, le cardinal Maradiaga a fait savoir jeudi dernier 12 novembre à l´ICP "qu´il lui était impossible de se rendre physiquement à Paris à cette date".

Comme la remise de la distinction par l´IPC tendait à récompenser deux hommes, lui et Mr Michel Camdessus, pour leur rayonnement international - au sujet de la "globalisation de la charité", pour le cardinal Maradiaga, qui préside Caritas Internationalis, et de la "globalisation de la finance" pour Michel Camdessus -, l´absence du cardinal hondurien a provoqué le renvoi de l´événement. La cérémonie est reportée à la fin de l´année ou au début de l´an prochain.

Le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga devait être honoré par l´Institut Catholique de Paris le mardi 24 novembre. Il était prévu que le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, et le recteur Pierre Cahné, présideraient la séance solennelle de la rentrée universitaire de l´ICP, et que seraient à cette occasion remis les insignes de docteur honoris causa de l´ICP au cardinal Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa. La laudatio devait être prononcée par Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, vice-président de la Conférence des Evêques de France (CEF). Le même honneur devait également être rendu à Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI.

Si l´ICP se refuse à faire un quelconque commentaire en particulier sur la situation politique au Honduras suite au putsch civilo-militaire du 28 juin, les responsables chargés de la communication de l´IPC relèvent toutefois que l´invitation au cardinal hondurien avait été envoyée en janvier 2009 déjà. Donc bien avant les événements de cet été. Mais en privé, on admet que ce report a tout de même un rapport avec "la situation politique du Honduras que l´on connaît".

De vives critiques se sont en effet élevées en France contre l´attribution de cette distinction à un cardinal dont les positions sur le putsch au Honduras ont laissé perplexes, d'autant que le cardinal Maradiaga s´était en effet depuis longtemps distingué pour son engagement en faveur des laissés-pour-compte de la mondialisation.

Or, dans l´épiscopat hondurien, Mgr Luis Alfonso Santos, évêque de Santa Rosa de Copan, fut l´un des seuls évêques à avoir fermement dénoncé le coup d´Etat, suppliant dans une lettre pastorale "que l´on n´abandonne pas les cinq millions de pauvres et les deux millions et demi de Honduriens indigents, opprimés aujourd´hui par une dictature militaire qui vient de prendre le pouvoir. (source : ICP)

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