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du 15 au 18 novembre 2009 (semaine 47)
 

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2009-11-18 - Chine
AUX PRÊTRES DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE

Dans une lettre aux prêtres de Chine, accessible par internet, le cardinal Bertone leur dit sa confiance : " En dépit de difficultés persistantes, il ressort que des signes d’espérance existent dans la plupart des régions de Chine."

Le cardinal, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, leur a adressée cette lettre le 10 novembre dernier et elle a été rendue publique, le 16 novembre, en italien, en anglais et en chinois.

Inscrite dans l’Année du prêtre, la lettre est adressée « à tous les prêtres de l’Eglise catholique en République populaire de Chine ». Le document réitère l’importance de la réconciliation au sein de la communauté catholique chinoise et de la conduite d’un dialogue constructif et respectueux avec les autorités chinoises « sans renoncer aux principes de la foi catholique ».

Bien que le Saint-Siège n’ait pas donné d’indications sur les raisons de la publication de cette lettre, on peut penser qu’elle est le fruit du travail de la Commission pour l’Eglise catholique en Chine, qui était réunie du 30 mars au 1er avril dernier à Rome afin d’étudier « des questions d’importance majeure relatives à la vie de l’Eglise en Chine ».

A l’époque, l’arrestation par la police chinoise de l’évêque « clandestin » de Zhengding, Mgr Jia Zhiguo, avait amené le Saint-Siège à déplorer publiquement « les obstacles au climat de dialogue avec les autorités (chinoises) » que constituaient de telles arrestations, mais aucune information n’avait été publiée quant au travail lui-même de la Commission, destiné pourtant à « la formation des séminaristes et des personnes consacrées » et à « la formation permanente du clergé ».

Depuis, le contexte a évolué. Dans le diocèse de Baoding, bastion catholique du Hebei, l’évêque coadjuteur du lieu, Mgr An Shuxin, a choisi de quitter la clandestinité pour exercer son ministère pastoral au grand jour ; il a de plus expliqué avoir accepté de rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois.

Ce dernier point a amené, dans une démarché très inhabituelle, la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, chargée au Saint-Siège de suivre la vie des diocèses de l’Eglise en Chine, à publier un communiqué pour démentir être à l’origine des décisions prises par Mgr An Shuxin. En effet, des informations ont fait état de l’incompréhension ressentie au sein de certaines communautés « clandestines » face à l’attitude supposée de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples ; d’autres se sont interrogé sur les chemins que devait prendre l’unité de l’Eglise catholique en Chine.

Dans sa lettre, le cardinal Bertone apporte des éléments de réponses aux prêtres chinois. Deux ans seulement après la publication de la Lettre aux catholiques chinois du pape Benoît XVI, " il ne semble pas que le temps soit venu de tirer des conclusions définitives". Citant le missionnaire jésuite Matteo Ricci, il ajoute : "Je crois qu’on peut dire que nous sommes encore dans le temps des semailles et non dans celui de la récolte."

" Je vous assure que le Saint-Siège est conscient de la complexité et de la difficulté de la situation dans laquelle vous vous trouvez », écrit le cardinal Bertone, qui poursuit en mettant en perspective la particularité de l’Eglise de Chine : les défis du troisième millénaire sont les mêmes pour tous les prêtres, où qu’ils soient dans le monde."

Il encourage les prêtres chinois à persévérer dans leur ministère sacerdotal, même s’ils vivent "côte à côte auprès d’adeptes d’autres religions et de personnes qui sont indifférentes, voire hostiles à Dieu et aux religions. Ne pensez pas que vous êtes seuls à faire face à un tel problème. En réalité, vous partagez la même situation que nombre de vos frères dans d’autres parties du monde."

Le cardinal s’adresse également aux évêques pour leur rappeler que c’est à eux qu’a été confié le cheminement vers la sainteté de leurs prêtres. Les évêques sont appelés à veiller au danger de dispersion que les prêtres peuvent éprouver dans la société contemporaine chinoise, en voie de modernisation très rapide. Il évoque la nécessité de renforcer le travail sur les vocations, que ce soit la pastorale des vocations, le discernement et la formation des futurs prêtres. Il continue par l’importance de la formation continue.

" A l’école de Saint Jean-Marie Vianney, souligna le Cardinal Bertone, nous devons apprendre à nous identifier avec le ministère reçu, face aux divisions et aux misères qui persistent au sein même de la communauté catholique."

Le Cardinal Bertone conclut sa Lettre en confiant à la très Sainte Vierge le souhait que la vie sacerdotale du clergé chinois « soit guidée toujours plus par les idéaux de don total au Christ et à l’Eglise, qui inspirèrent la pensée et l’action du Saint Curé d’Ars." (Source : VIS)


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