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du 15 au 18 novembre 2009 (semaine 47)
 

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2009-11-18
BENOÎT XVI AU SOMMENT MONDIAL DE LA FAO

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La faim est le signe le plus cruel et le plus concret de la pauvreté. Il n’est pas possible de continuer à accepter l’opulence et le gaspillage, quand le drame de la faim prend des dimensions toujours plus grandes", déclare Benoît XVI.

Dans le discours qu’il a prononcé le 16 novembre au Siège de la FAO à Rome, à l’occasion de l’ouverture su Sommet Mondial sur la sécurité alimentaire, le Pape a rappelé que « les statistiques témoignent du caractère dramatique de la croissance du nombre de ceux qui souffrent de la faim", alors que des données confirment que la terre "peut nourrir en suffisance tous ses habitants".

En rappelant ce qu’il avait écrit dans l’Encyclique « Caritas in Veritate »,il déclare : "Le problème de l’insécurité alimentaire doit être abordé dans une perspective de longue durée, en éliminant les causes structurelles qui la provoquent, et en promouvant le développement agricole des Pays les plus pauvres", en combattant aussi "le recours à certaines formes de subventions qui perturbent gravement le secteur agricole, la persistance de modèles alimentaires orientés à la seule consommation et privés d’une perspective de rayon plus ample, et surtout l’égoïsme, qui permet à la spéculation d’entrer même dans les marchés de céréales, raison pour laquelle la nourriture est considérée à l’instar de toutes les autres marchandises."

... "La Communauté Internationale a le devoir de participer avec les instruments de la coopération, en se sentant coresponsable de leur développement…Dans cette perspective, la coopération doit devenir un instrument efficace, libre de liens et d’intérêts qui puissent absorber une partie non négligeable des ressources destinées à leur développement."

Il a invité à "redéfinir les concepts et les principes appliqués jusqu’à présent dans les relations internationales", étant donné que c’est "seulement au nom de l’appartenance commune à la famille humaine universelle, que l’on peut demander à chaque Peuple, et donc à chaque Pays, d’être solidaire, et donc disposé à prendre ses propres responsabilités concrètes pour aller au devant des besoins d’autrui, pour permettre un partage véritable fondé sur l’amour".

Dans la deuxième partie de son discours, le Saint-Père a indiqué les pas nécessaires pour combattre la faim, par la promotion d’un développement humain intégral : ne pas considérer le monde rural comme une réalité secondaire ; favoriser l’accès au marché international des produits provenant des régions les plus pauvres ; enlever les règles du commerce international de la logique du profit comme fin à lui-même.

" Et puis, on ne doit pas oublier les droits fondamentaux de la personne, parmi lesquels se détache le droit à une alimentation suffisante, saine et nourrissante, mais aussi de l’eau ; ceux-ci revêtent un rôle important pour obtenir d’autres droits, à commencer par ce droit, premier, à la vie."

..." Mais les règles ne suffisent pas, ni les législations, ni les plans de développement et les investissements ; il faut des changements dans les styles de vie personnels et communautaires, dans les consommations et dans les besoins effectifs, mais surtout, il est nécessaire de se souvenir de ce devoir morale qui consiste à distinguer dans les actions humaines le bien du mal, pour redécouvrir ainsi les liens de communio n qui unissent la personne et le monde créé" .

A la fin de son discours, Benoît XVI a rappelé l’engagement de l’Eglise, sans interférer dans les choix politiques : " L’Eglise, respectueuse du savoir et des résultats des sciences, mais aussi des choix déterminés par la raison quand ils sont éclairés de manière raisonnable par des valeurs authentiquement humaines, s’unit à l’effort pour éliminer la faim. C’est là le signe le plus immédiat et le plus concret de la solidarité animée par la charité, signe qui ne laisse pas de place à des retards et à des compromis". (source : VIS)


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