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2009-11-22
C'EST UNE RÉPONSE PASTORALE QUI SEMBLE "INGÉNIEUSE"

"Le verre oecuménique" entre catholiques et anglicans est "à moitié plein", selon l´archevêque de Canterbury Rowan Williams, dont l´actuel séjour à Rome s'est achèvé par une rencontre très attendue avec Benoît XVI, le 21 novembre.

Intervenant dans la soirée du 19 novembre lors d´un colloque organisé en l´honneur du cardinal hollandais Johannes Willebrands, le primat de la Communion anglicane a émis quelques réserves concernant la Constitution apostolique Anglicanorum coetibus sur l´accueil par Rome de certains fidèles anglicans.

Le Dr Rowan Williams a ainsi considéré ce document pontifical comme "une réponse pastorale "ingénieuse" aux besoins de certains", qui "ne constitue aucun pas en avant du point de vue ecclésiologique".

Des propos que L´Osservatore Romano n´a pas rapportés dans ses colonnes, à la différence de la presse italienne.

Pour ce qui est de la rencontre avec le Pape, la discrétion la plus totale est de mise. Les échanges forcément ont été courtois. Certes elle était prévue de longue date, mais la parution rapide de cette Constitution a été incomprise quant aux raisons de sa rapidité dautant que le texte latin officiel n'existait pas encore.

Cet entretien, qui a duré plus de 25 minute, a été cordial dit le communiqué officiel. Ensemble,ils ont abordés les défis qui se présentent à toutes les communautés chrétiennes au début de ce millénaire. A été aussi abordée, la nécessité de promouvoir des modes durables communs de coopération et de témoignage.

Il a également été parlé des récents événements qui concernent les relations entre l'Eglise Catholique et la Communion anglicane. A été affirmée la volonté commune de poursuivre et de renforcer les relations œcuméniques entre les catholiques
et les anglicans, en rappelant que prochainement se réunira la Commission responsable de la préparation de la troisième phase du dialogue ARCIC.

La publication, le 9 novembre, d'un texte du Vatican permettant l'intégration au sein de l'Eglise catholique des prêtres, y compris les prêtres mariés, et des fidèles anglicans en désaccord avec leur Eglise, a soulevé des interrogations sur la nature même du dialogue oecuménique envisagé par Rome et agacé une partie de la Communion anglicane, déjà morcelée.

Par ailleurs, le caractère unilatéral de la décision a suscité des réserves, d'autant que l'instance romaine de la décision a fait intervenir, non pas un responsable de la Curie romaine, mais l'archevêque de Westminster, Mgr Nichols, qui n'appartient pas au collège cardinalice.

Même s'il a jugé qu'il ne s'agissait pas là d'un "acte d'agression", le chef des anglicans a laissé entendre qu'il n'avait été mis dans la confidence que tardivement, alimentant dans sa communauté l'impression d'être placé devant le fait accompli.

Côté catholique, en dépit de propos conciliants sur les vertus du dialogue oecuménique, le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, a admis, dans un texte publié par le journal du Vatican, l'Osservatore Romano : "Qu'il s'agisse de conversion individuelle ou collective, le dialogue oecuménique devrait se mener dans la plus grande transparence possible, avec tact et estime réciproque."

Pour autant, la démarche romaine ne fait pas l'unanimité chez les anglicans. Certes, la Traditional Anglican Communion (TAC) s'est réjouie d'une main tendue qu'elle réclamait depuis longtemps. En rupture avec Canterbury depuis l'ordination de femmes et d'homosexuels dans les années 1990, ce groupe, qui revendique 400 000 membres, s'est dit prêt à franchir le pas.

Mais d'autres se sont inquiétés que ces nouvelles divisions déstabilisent davantage leur Église, traversée de clivages irréconciliables entre libéraux et conservateurs.

Tout autant que le cardinal Kasper, le Pape se devait de recadrer avec franchise son souci ecclésial dans le cadre de la précipitation du cardinal Levada. (source : Service de presse du Vatican)

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