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FlashPress - Infocatho
du 4 au 7 décembre 2009 (semaine 49)
 

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2009-12-07 - Honduras
LA VIOLENCE NE CONDUIT A RIEN

" Malheureusement, certains continuent de penser que la violence est l’unique solution. Mais la violence ne conduit à rien, et il est de notre devoir de toujours la repousser” affirme le cardinal Oscar Maradiaga, condamné à mort par les mafias.

" Sur sa tête, une condamnation à mort a été prononcée. Les trafiquants de drogue de l’Amérique Centrale, la mafia internationale qui gère le plus important business illégal au monde, ont décidé que le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa, au Honduras, et président de Caritas internationalis, doit mourir, car il a parlé clairement et il a dit que le trafic de drogue et le plus grand fléau d’Amérique centrale et d’Amérique Latine”.

C’est ainsi que commence l’interview du Cardinal que la Caritas Italienne avait réalisée en juillet dernier, avant la réunion du G8 et après que, le 28 juin, le président Zelaya est été déposé de ses fonctions. A la demande sur la crise économique, le cardinal répond : “C’est tout le système économique qui ne fonctionne plus et la responsabilité vient surtout des Gouvernants, qui le savaient. Aujourd’hui nous devrions tous avoir la sagesse d’élire des gouvernants qui se différencient en solutionnant les problèmes de la plus grande partie des gens, c’est-à-dire des pauvres”.

Aujourd’hui la voix de l’archevêque de Tegucigalpa est retransmise sur un site internet à caractère missionnaire, pour commenter le rôle de l’Église dans ce pays de l’Amérique Centrale, dominé par la pauvreté. “Quelques jours après le 28 juin – écrit le cardinal Maradiaga – au nom des onze évêques du Honduras, j’ai fait une déclaration publique qui invitait à la compréhension et à la réconciliation, au-delà des intérêts de partie ou de groupe."

" On a pensé que moi-même et la majorité des autres évêques nous prenions parti pour Micheletti. Mais il n’en est pas ainsi… La déclaration des évêques ne soutenait rien de politique, elle cherchait seulement à instruire les gens sur comment apprendre à partir des erreurs du passé. Cependant, cinq minutes après avoir lu les considérations des Évêques à la télévision, j’ai été menacé de mort… dans notre pays, il est nécessaire de réaliser des changements fondamentaux"

… " Par rapport à Zelaya, je peux dire que personnellement j’ai perdu confiance en lui après avoir appris qu’il était coupable de corruption, pour avoir volé de l’argent destiné à des programmes en faveur des pauvres… Malheureusement, certains continuent à penser que la violence soit l’unique solution. Mais la violence ne conduit à rien, et il est de notre devoir de toujours la repousser”.

L’’Eglise du Honduras a toujours dit que dans le pays les trois pouvoirs de l’État – exécutif, législatif et judiciaire – doivent agir dans la légalité et dans la démocratie, en accord avec la Constitution de la République du Honduras. Benoît XVI, à l’angélus du 12 juillet, a lancé un appel au dialogue et à la réconciliation qui a été très écouté au Honduras, et il a notamment touché par le fait que le Pape n’a pas parlé de putsch et n’a pas cité Zelaya.

Le dimanche 29 novembre, ont eu des élections présidentielles discutées et le 2 décembre le Congrès a voté pour un éventuel retour de Zelaya. D’après certaines agences de presse, la majorité du Congrès a exprimé un vote contraire à la réintégration du président sortant, Manuel Zelaya, empêchant ainsi définitivement son retour au pouvoir. (source : Fides)

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