02.01.04
- Ce voile qui divise.
En parlant du voile islamique, le président allemand a soulevé
toute une polémique. Au Caire, les "Frères musulmans
ont dénoncé l'appui de l'imam d'Alhzar au point de vue
français. A Paris, le Docteur Boubakeur attend la loi.
Le parallèle établi par le président allemand, le social-démocrate Johannes
Rau, entre le voile islamique et les autres symboles religieux, suscite
une polémique et de virulentes critiques de la part des Eglises et de
l'opposition conservatrice. "Si le foulard est considéré comme une expression
de la foi, comme un vêtement à caractère missionnaire, cela doit également
valoir pour l'habit monacal ou le crucifix", avait déclaré le président
de la République dimanche dans un entretien télévisé.
Se prononçant pour un traitement égal des différentes religions à l'école,
le président déclarait : "L'école publique doit respecter chacun,
qu'il soit chrétien ou païen, agnostique, musulman ou juif". Il en tirait
la conclusion qu'en cas d'interdiction du foulard à l'école, les autres
symboles religieux devaient également être interdits. M. Rau ne doit
pas "remettre en question notre identité de pays marqué par la religion
chrétienne", s'est élevé le chef du gouvernement régional de Bavière,
le chrétien-social (CSU) Edmund Stoiber.
Le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine
de la foi au Vatican, de son côté, dénonçait les
"étranges leçons" du président Rau : "Je n'interdirai à aucune musulmane
le port du foulard, mais nous acceptons encore moins qu'on nous interdise
le port de la Croix".
Au Caire, les Frères musulmans dénonçait le 25 décembre
l'appui apporté par l'imam d'Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam
sunnite, à la décision de la France d'interdire le voile islamique à
l'école publique. "Les déclarations du cheikh d'Al-Azhar", Mohamed Sayyed
Tantaoui, "ont frappé les enfants de la nation musulmane comme la foudre,
causant tristesse et colère", a indiqué un communiqué du bloc parlementaire
du mouvement. Il a appelé les autres oulémas à "s'unir contre ces propos"
qui ont "porté un coup aux principes de l'islam".
Le mouvement des Frères musulmans, interdit en Egypte mais toléré,
dispose de 16 députés, élus sans étiquette, dans une Assemblée nationale
qui compte 454 députés. Ils militent pour l'avènement
d'un régime islamiste et sont connus pour leurs oeuvres sociales. Olm
A Paris, le recteur de la mosquée de Paris, le Dr Dalil Boubakeur, estime
que l'avis de l'imam d'Al-Azhar, selon lequel la France avait "le droit"
d'interdir le voile islamique, n'est pas un quitus. "C'est un avis
très important, mais s'il doit y avoir un quitus, ce ne peut être que
le CFCM (conseil français du culte musulman) qui le donnera."
Comme président du CFCM, Conseil Français du Culte musulman,
il a rappelé que le CFCM avait demandé aux pouvoirs publics de
participer à l'élaboration de la loi: "les musulmans de France, en tant
que citoyens, estiment avoir leur mot à dire."... "Entre sensible et
ostentatoire, il y a une marge que l'on pourra utiliser, on peut espérer
obtenir un voile plus ou moins symbolique, dans le respect de la laïcité,
le terme ostensible ne ferme pas la porte aux discussions."
Fouad Alaooui, secrétaire général de l'UOIF, l'Union des organisations
islamiques de France, a estimé que "nos responsables politiques ont
tout intérêt à privilégier le dialogue avec les instances religieuses
françaises, notamment le CFCM, au lieu de se référer à des autorités
religieuses étrangères". L'avis de Cheikh Tantaoui "confirme, a-t-il
dit, que notre défense des femmes (portant le voile) ne relève pas d'une
lecture intégriste de l'islam, mais tout simplement d'une défense d'une
liberté fondamentale de nos citoyens, la liberté religieuse". (sources
diverses)
Pour plus d'informations : Mosquée
de Paris
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