04.01.04
- Un mandat catholique pour Jérusalem.
Les choses ont bien changé en 50 ans, quand des pays catholiques
voulaient contrôler Jérusalem à la fin des années
40.
Avant 1948, la communauté juive en Palestine ne possédait que 6 à 7%
des terres, tandis qu'aujourd'hui, 93% des terres sont sous le contrôle
direct de l'Etat israélien. La prise de contrôle de ces terres s'est
faite par le biais de législations d'exception organisant la confiscation
des biens arabes, notamment "The Absentees' Property Law" prévoyant
de confier les biens des "absents" (terres, comptes en banque, biens
immobiliers) à un Conservateur de la propriété des absents.
Les réfugiés palestiniens ont été déclarés "absents", même ceux qui
avaient été déplacés de quelques kilomètres en zone juive. Les "absents"
citoyens israéliens peuvent toujours tenter de recouvrer leurs biens...
il y a longtemps qu'ils ont été distribués aux nouveaux immigrants juifs.
Selon des sources israéliennes citées par l'historien israélien Simha
Flapan, en 1952, Israël s'était déjà emparé de 73.000 pièces d'habitation
dans des maisons abandonnées, 7.800 boutiques, ateliers et entrepôts,
de 5 millions de livres palestiniennes sur des comptes en banque et
de 300.000 hectares de terres.
Or dans cette période de 1947, plusieurs pays à majorité catholique
comme l'Espagne, l'Italie, l'Irlande et le Portugal ont discuté de projets
visant le contrôle de la ville de Jérusalem, selon des documents secrets
publiés jeudi par les archives nationales irlandaises. L'Irlande a été
approchée d'abord par l'Espagne franquiste, après le vote en novembre
1947 par l'Assemblée générale de l'ONU d'un plan de partition de la
Palestine, qui prévoyait un statut à part pour Jérusalem, selon les
documents du ministère irlandais des Affaires étrangères de l'époque.
Contrarié par une proposition implicite du pape Pie XII en décembre
1948 en faveur d'un contrôle international confié à l'ONU, l'Espagne
avait proposé que "les représentants espagnols, portugais et irlandais
au Saint-Siège fassent des démarches séparées et concertées auprès du
Vatican", d'après ces documents. Les démarches étaient censées suggérer
que "si un mandat devait être établi sur Jérusalem, il devait être confié
aux pays catholiques".
Madrid pensait que cette solution serait préférable à un mandat dévolu
à l'ONU, "dont les principaux pays catholiques en Europe étaient, à
ce moment-là, exclus", toujours selon les documents irlandais de l'époque.
Après avoir consulté son ambassadeur au Vatican et le gouvernement portugais,
Dublin en était arrivé à la conclusion que la suggestion espagnole était
"mal conçue et irréaliste". "Le sujet avait donc été tranquillement
abandonné", selon les textes du ministère des Affaires étrangères.
La question est revenue à l'ordre du jour en avril 1949 "lorsque le
gouvernement italien nous a approché avec une proposition qui prévoyait
que toutes les nations catholiques non membres de l'ONU" devaient contacter
celles appartenant à cette institution internationale. Les quatre pays
concernés --Espagne, Portugal, Italie et Irlande-- ont eu des discussions
au Vatican mais le projet a été abandonné, le Saint-Siège étant réticent
à concrétiser tout projet "qui pourrait mener le Vatican à être désigné
comme fauteur de troubles en Palestine", d'après les documents irlandais.
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté le 22 novembre 1947 la résolution
181 pour le partage de la Palestine en un Etat arabe et un Etat juif,
par un vote de 33 contre 13, avec dix abstentions. (source : apic)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
Retour
|