03.03.04
- Mozambique : Contre le trafic
d'organes.
Des responsables de l'Eglise catholique du Mozambique ont appelé
le président Joaquim Chissano à mettre un terme au trafic d'organes
humains qui sévit selon eux dans le pays.
Cette information a été diffusée le mardi 3 mars
par le quotidien portugais "Diario de Noticias". Ces dénonciations ont
été portées à la connaissance de la Conférence épiscopale du Mozambique
début février, qui a décidé de présenter le problème au président de
la République Joaquim Chissano.
"L'existence d'un réseau de trafic d'organes est indéniable", soulignent
les signataires de ce document qui dénoncent par ailleurs l'indifférence
des autorités devant les indices qui semblent mettre en évidence l'existence
d'un réseau de trafic d'organes. "C'est notre devoir d'interpeller les
autorités. Nous soutenons tous ceux qui ont parlé ouvertement en défense
de la vérité et de la justice et contre la disparition des enfants",
poursuit la lettre.
En février dernier, des religieuses espagnoles et brésiliennes dénonçaient
en effet un vaste trafic d'organes de mineurs au Mozambique, brisant
là le silence fait autour de ce scandale. Dans un appel répercuté par
les agences catholiques, ces religieuses demandaient à l'opinion internationale
de se mobiliser.
Face au laxisme des autorités, ces religieuses avaint pris la décision
d'alerter la communauté internationale, afin que celle-ci fasse pression
sur le gouvernement de Maputo. Elles indiquaient que le procureur général
de la République, Joaquim Madeira, avait reconnu l'existence du trafic
d'organes humains au Mozambique, "trafic très lucratif", a-t-il admis,
sur lequel "on ne dispose pas encore des données officielles".
Après une enquête diligentée à la suite de disparitions suspectes et
d'alerte lancée par des religieuses installées dans le nord, un récent
article sur la question rapportait le cas d'un couple d'étrangers soupçonnés
de tentative de rapt de mineurs afin de leur extraire des organes. Il
s'agit d'un Sud-africain et d'une Norvégienne. Ces derniers, qui bénéficient
d'une mise en liberté provisoire à Nampula, ont été dénoncés par une
religieuse brésilienne.
Les recherches entreprises par les religieuses remontent au mois d'octobre
2002, époque où fut constatée la disparition mystérieuse d'enfants de
la rue. Les religieuses, quatre espagnoles et une brésilienne, dont
le couvent se situe sur la route menant à l'aéroport, ont recueilli
des informations sur des disparitions et des assassinats de jeunes.
Sur la base d'informations livrées par des mineurs qui ont trouvé refuge
au couvent des Servantes de Marie, ces opérations étaient organisées
en fonction du trafic d'organes d'êtres humains, florissant dans la
région.
Quatre attentats contre ces religieuses ont été perpétrés, dans le but
de les intimider. Les promoteurs de cette initiative évoquent à ce propos
dans la lettre l'assassinat la semaine dernière d'une religieuse brésilienne
installée à Nampula. (source : apic/vd)
Pour plus d'informations s'adresser à : Agence
VID
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