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08.03.04 - Controverses sur deux béatifications.

La béatification annoncée de Charles Ier de Habsbourg (1887-1922), dernier empereur d'Autriche-Hongrie, soulève une controverse en Autriche.

En décembre dernier, le pape Jean Paul II avait ouvert la voie à une béatification en promulguant un décret lui attribuant un miracle. Une religieuse brésilienne, condamnée par la médecine, aurait été guérie grâce à l'intercession de l'empereur Charles Ier, mort en exil à Funchal sur l'île portugaise de Madère.

Monté sur le trône en 1916 à la mort de son grand-oncle François-Joseph alors que la Première guerre mondiale faisait rage, il "a servi son peuple avec justice et charité, recherché la paix, aidé les pauvres et cultivé avec engagement sa vie spirituelle", précisait seulement la brève note biographique accompagnant le décret.

"Derrière cette élévation au statut de "bienheureux", première marche de la reconnaissance de la sainteté, et la métamorphose d'un monarque falot en une figure héroïque, il faut voir l'influence de la "Ligue de prière de l'empereur Charles", présidée par l'évêque de Sankt Pölten, Mgr Kurt Krenn", selon l'hebdomadaire autrichien "Profil".

"Ce prélat, écrit l'hebdomadaire, est, depuis la fin des années 80, le fer de lance de la droite catholique et le principal artisan de la reprise en main de l'Eglise autrichienne". Pour l'historienne Brigitte Hamann, Charles est d'abord entré dans l'Histoire "pour avoir menti". "En 1917, il a cherché à conclure une paix séparée en chargeant son beau-frère, Sixte de Bourbon-Parme, de nouer des contacts secrets avec la France", explique-t-elle.

"Lorsque ces pourparlers s'ébruitèrent, Charles commença par nier avant avant que le Premier ministre français, Georges Clemenceau, ne confirme que les contacts avaient bien eu lieu". "Inspiré par sa foi chrétienne, mon père s'est battu de toutes ses forces pour faire cesser cette boucherie", a répondu Otto de Habsbourg, 91 ans et fils aîné de l'empereur défunt.

D'autres spécialistes cités par "Profil" reprochent au monarque de ne pas s'être opposé à l'emploi de gaz de combat contre les troupes italiennes dans les combats de l'Isonzo, à la frontière austro-italienne d'alors. "Il a été établi que les troupes autrichiennes faisaient partie de la 14è armée allemande qui était placée sous le commandement du général d'infanterie allemand Otto von Below", a rétorqué l'historienne Elisabeth Kovacs interrogée par l'agence de presse catholique Kathpress.

Un autre projet de béatification rencontre aussi quelques réticences, même si 35 cardinaux, dont le cardinal Ruini, et 200 évêques de 55 pays se sont prononcés pour la béatification de Mgr Portillo, successeur de saint Maria Escriva de Balaguer, fondateur de l'Opus Dei. Notons que les causes de béatification de sept fidèles de la prélature de l'Opus Dei sont actuellement ouvertes.

Un an après la canonisation de ce dernier, l'ouverture du procès diocésain étonne par la hâte dont il témoigne. Il n'y a pas dix ans que Mgr Portillo a rejoint la Maison du Père, n'y aurait-il pas d'autres saints plus aptes à donner en témoignage aux simples fidèles. (source : presse/kathpress)

Pour plus d'informations concernant des béatifications : s'adresser à : Service de presse du Vatican

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