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24.03.04 - Les Eglises orientales au XXème siècle .

Le 23 mars, a été présenté le volume "Foi et martyre. Les Eglises orientales catholiques dans l'Europe du XX siècle", un livre douloureux dans sa franchise.

Ce volume contient les Actes du Symposium d'histoire ecclésiastique contemporaine, tenu au Vatican 22-24 octobre 1998. La conférence de presse a été présidée par le cardinal Ignace Moussa Ier Daoud, Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, qui a signalé que le livre proposait "le récit des suppressions de diverses Eglises orientales catholiques, en Ukraine, Roumanie, Slovaquie et Ruthénie. Effacées pendant un certain temps, elles sont toutes ressuscitées. Aujourd'hui, elles s'appliquent à ne pas perdre la mémoire des persécutions subies".

Après avoir souligné que l'ouvrage "ne passe pas sous silence les responsables de toutes ces souffrances", le cardinal a dit qu'il "n'y a pas de rancoeur. Malgré des rapports traditionnellement difficiles, souvent au cours du Siècle des Martyrs, les catholiques orientaux et les fidèles d'autres confessions ont souffert ensemble, dans les prisons, les camps de déportation ou de travaux forcés".

Le Professeur Riccardi a indiqué que "le martyr des catholiques orientaux est à rattacher au fait qu'ils appartenaient à deux mondes, au monde oriental et à celui de l'Eglise catholique". "Les catholiques orientaux étaient une catégorie que la politique communiste n'a admise dans aucun pays de l'Europe de l'Est, de la Tchécoslovaquie à la Roumanie, à l'exception des minuscules communautés bulgare et hongroise. Ce livre -a-t-il ajouté- explique le projet soviétique de disparition du catholicisme oriental".

A propos du terme martyre, le fondateur de Sant'Egidio, M.Riccardi a précisé qu'on "en abuse aujourd'hui, puisqu'on parle même de martyre laïque". Puis il a évoqué le "martyre-suicide, tellement différent du martyre chrétien. Le martyr chrétien ne se tue pas pour tuer les autres. Il offre sa vie pour épargner celle des autres, pour ne pas trahir sa foi, pour soutenir celle d'autres croyants, par amour."

Ensuite, Mgr. Tertulian Ioan Langa (82 ans) a évoqué ses 16 années passées dans les prisons communistes, décrivant "l'influence massive de l'athéisme soviétique en Roumanie…l'effet atroce et violent produit par le communisme athée…la présence brutale et humiliante des troupes soviétiques ayant occupé près d'un tiers du pays".

Ce prêtre du diocèse de Cluj-Gherla a raconté ses multiples interrogatoires, les années scandées par la torture, les humiliations et la souffrance, les pratiques diaboliques utilisées sur les prisonniers pour les contraindre à avouer. Mgr.Langa a dit que la prière, la récitation des litanies et des psaumes, l'ont largement aidé à survivre.

L'évêque ukrainien Vasylyk (77 ans) fut pour sa part emprisonné de multiples fois par les autorités soviétiques. C'est au cours de sa première incarcération (1947-1956) qu'il fut ordonné diacre et qu'il entama son activité pastorale. "J'ignore d'où j'ai tiré la force de supporter tout cela -a-t-il reconnu- mais ce qui est impossible à l'homme l'est à Dieu. Nos conditions de vie dans les camps étaient détestables, pires que dans ceux de l'Allemagne nazie… L'Evangile fut certainement pour nous une source d'eau vive grâce à laquelle nous fûmes des êtres humains mais aussi des chrétiens". (source : vis)

Pour plus d'informations s'adresser à : Service de presse du Vatican

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