29.03.04
- Il ne revient pas sur ses déclarations.
Le 25 mars, à Rome, l'ancien archevêque de Canterbury, George Carey,
avait notamment reproché aux dirigeants musulmans de ne pas condamner
"clairement" le terrorisme "au nom d'Allah".
Dans son discours dans la capitale italienne, il avait également stigmatisé
le manque de démocratie dans le monde musulman, la "forte résistance
à la modernité" parmi les érudits de cette religion et l'absence d'inventions
majeures de ces civilisations depuis des siècles.
Lord Carey avait regretté que trop peu de responsables modérés condamnent
les attentats menés "au nom d'Allah". "Il est triste qu'à l'exception
de quelques exemples courageux, très peu de dirigeants musulmans condamnent
clairement et sans réserve le fléau des attentats-suicide qui tuent
des innocents", a-t-il déclaré
Il ajoutait par ailleurs qu'"au Proche-Orient et en Afrique du Nord,
il y a des régimes autoritaires sous la coupe de dirigeants inflexibles,
dont certains sont arrivés au pouvoir par la force et s'y maintiennent
grâce à des investissements importants en matière de sécurité."
Il a également affirmé que le prophète Mahomet, "dont tout le monde
reconnaît que malgré ses qualités religieuses il était illettré, aurait
reçu la parole divine directement de Dieu, mot par mot par l'intermédiaire
d'anges". "On dit ainsi aux croyants que comme elles (ces paroles) viennent
directement d'Allah, on ne peut pas les remettre en question ou les
réviser".
"Dans les premiers siècles de l'ère islamique, les théologiens islamiques
ont essayé de relever le défi que cela impliquait", a-t-il poursuivi.
"Mais lors des 500 dernières années, l'exégèse critique a décliné, entraînant
une forte résistance à la modernité".
Plusieurs responsables musulmans de Grande-Bretagne ont exprimé leur
déception et leur colère vendredi après les propos tenus par l'ancien
chef de l'Eglise anglicane. Iqbal Sacranie, secrétaire général du Conseil
musulman de Grande-Bretagne, s'était dit "consterné".
"On est surpris de voir que Lord Carey recycle ces vieux préjugés religieux
au 21e siècle", avait alors déploré le responsable de cette organisation
qui fédère plus de 400 associations musulmanes. "C'est une déclaration
catastrophique", avait, de son côté, renchéri le président de la Fédération
des organisations musulmanes de Leicester, Manzoor Moghal. "L'ancien
archevêque est tombé dans la tactique des racistes de ce pays".
Vendredi soir 26 mars, lors du bulletin d'informations de la soirée
de la BBC TV, Lord Carey a refusé de faire amende honorable après
ce discours. "Je ne m'excuse pas pour les propos que j'ai tenu", a déclaré
l'ancien archevêque de Canterbury, estimant à la télévision britannique
que les médias s'étaient focalisés sur les passages les plus controversés
de son discours. "Je me range du côté d'eux (les Musulmans) en attaquant
et condamnant toute forme d'abus commis contre eux personnellement et
contre leur foi", a-t-il affirmé, en ajoutant: "je les honore en tant
que peuple. Je respecte la foi musulmane". (source : bbc)
Pour plus d'informations s'adresser à : BBC-TV
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