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29.03.04 - France : Les laïcs resserrent leurs rangs.

Les responsables des mouvements de laïcs de l'Eglise catholique sont invités par leurs évêques à resserrer leurs liens dans un contexte de profonds bouleversements de la société comme de l'Eglise.

300 délégués de 90 mouvements, associations et services d'Eglise, représentant la centaine de diocèses français, se sont retrouvés les 27 et 28 mars à Paris pour la session nationale de l'Apostolat des laïcs. Ils ont travaillé ensemble sur le thème : "Dans un monde en mutation, témoins d'espérance".

La rencontre s'est caractérisée par une grande diversité des groupes et des sensibilités, dont les incontournables et toujours actifs mouvements d'Action Catholique, les mouvements et services caritatifs ou missionnaires, les représentants des milieux indépendants, de la santé, les mouvements familiaux, mariaux, les mouvements dits éducatifs, les communautés 'classiques' et nouvelles, etc.

Un ensemble qui exprime bien le paysage actuel de l'Eglise de France. La session a vu notamment la présence des présidents (entrant et sortant) de la Commission épiscopale des mouvements apostoliques et associations de fidèles : Mgr Jean-Louis Papin, et Mgr Jacques Fihey.

Ces deux journées intenses de réflexion et de travail ont montré la vivacité des ferments à l'œuvre aujourd'hui dans l'Eglise en France, bien au-delà des difficultés rencontrées par les acteurs de la mission.

Dans un message vidéo, Mgr Gérard Defois, interpellait les participants sur leur manière de se situer : comme "mouvements dans l'Eglise ou mouvements d'Eglise", qui "sont l'Eglise ou se placent en vis à vis de l'Eglise". Mgr Papin a parlé le premier jour d'un "décloisonnement" qui est en train de se réaliser à l'intérieur de l'Eglise, s'interrogeant : "L'Eglise croit-elle à l'importance des mouvements et associations de fidèles pour la mission ?", ou "Comment mieux articuler la vie des paroisses et des mouvements ?"

Ressortait également de manière vive, des différentes interventions et des impressions des participants, la volonté de ne plus se placer en concurrents, indifférents les uns aux autres ou les uns à côté des autres, mais de mieux se connaître et s'apprécier. L'urgence, implicite mais vitale, de devenir, chacun et ensemble, des témoins plus crédibles de l'Eglise et de l'éspérance qui est en elle.

Tous acteurs de "l'Eglise communion" dont parle Jean Paul II Une demi douzaine d'évêques représentant plusieurs "secteurs"de la mission. étaient présents, tout comme une cinquantaine de délégués diocésains de l'apostolat des laïcs. Figuraient également quelques invités spéciaux : Lucienne Sallé, du Conseil Pontifical pour les Laïcs, des représentants de l'Aposotolat des laïcs 'hors France', du Bénin, de Centrafrique, et une présence suisse avec Andrea Wassmer, Présidente de la Communauté Romande de l'Apostolat des Laïcs, qui accompagnait l'évêque auxiliaire de Lausanne et Fribourg, Mgr Pierre Farine. (apic/abz/bb)

Cette réunion, cinq ans après la précédente "session nationale de l'apostolat des laïcs", a également permis de répondre à l'inquiétude de nombreux mouvements qui ne savent plus quelle est leur place dans l'Eglise catholique. "Beaucoup ont le sentiment d'être abandonnés, à tout le moins oubliés", a reconnu Mgr Jean-Louis Papin, car actuellement "l'Eglise paraît surtout préoccupée par la réorganisation et la prise en charge des paroisses".

En France, deux millions de personnes sont engagées dans une centaine de mouvements et associations catholiques : Secours catholique, CCFD, Renouveau charismatique, Action catholique, scoutisme, Mouvement eucharistique des jeunes, associations familiales, etc. Nés à des époques différentes, pour répondre à des besoins très divers, et parfois concurrents, ils ont aujourd'hui conscience de la nécessité de resserrer les rangs, dans une période de "traversée du désert" pour l'Eglise catholique.

Dans la plupart des mouvements, la génération des 35-50 ans fait largement défaut et les plus jeunes répugnent à s'engager sur le long terme. Par ailleurs, alors que la famille est présentée par l'Eglise catholique comme un lieu privilégié de vie chrétienne et d'évangélisation, beaucoup s'interrogent sur la place à donner dans ces mouvements aux couples non mariés, aux divorcés, aux familles monoparentales ou recomposées, aux couples homosexuels. "Il faut prendre les gens là où ils sont, une famille monoparentale peut être une famille chrétienne", a souligné un témoin.

Quoi qu'il en soit, la majorité des mouvements catholiques refusent la tentation du "repli frileux" et veulent témoigner dans la société, y compris dans les médias. Alors que les générations précédentes avaient bâti leur idéal sur un "enfouissement" dans la société, celle d'aujourd'hui n'hésite pas à parler de "visibilité". (source : cef)

Pour plus d'informations s'adresser à : Conférence épiscopale de France

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