22.05.04
- Au sein de la Communion anglicane.
L'Eglise épiscopalienne des Etats-Unis, l'ECUSA, est menacée
d'exclusion par 18
archevêques, qui représentent près de 80% des anglicans dans le monde,
principalement des archevêques d'Afrique.
Cette menace plane sur l'ECUSA depuis novembre
dernier, date de l'ordination comme évêque anglican du New Hampshire
de Gene Robinson, un ecclésiastique ouvertement homosexuel. Ces 18 archevêques,
qui représentent près de 80% des anglicans dans le monde, menacent d'exclure
l'ECUSA de la Communion anglicane. Ils ont fixé un ultimatum de trois
mois pour qu'elle se "repente" et révoque l'évêque "gay".
Les 18 prélats, la plupart d'Afrique et d'Asie, emmenés par l'archevêque
Peter Akinola, du Nigeria, exigent que l'Eglise épiscopalienne américaine,
forte de 2, 3 millions de fidèles, renonce dans un délai de trois
mois, sous peine d'exclusion, à sa politique favorable aux homosexuels.
Les Eglises africaines ont déjà commencé à refuser les dollars en provenance
de leur Eglise sœur aux Etats-Unis.
Les archevêques signataires d'une lettre datée du 16 avril mais rendue
publique seulement cette semaine, déplorent que l'ECUSA "désobéisse
de façon délibérée à la volonté de Dieu révélée dans les Saintes Ecritures".
Ils estiment que l'acte posé par cette Eglise la met "en dehors de l'opinion
et de la volonté consensuelle et clairement connue de la Communion anglicane".
Si l'Eglise épiscopalienne refusait de suivre cette injonction, elle
courrait le risque d'être suspendue puis expulsée de la Communion anglicane.
Un porte-parole de l'ECUSA a minimisé la portée de cette lettre, rappelant
que personne ne peut annuler une décision de la Convention Générale
de cette Eglise, si ce n'est la Convention elle-même. C'est en effet
la Convention, l'organe législatif de l'ECUSA, qui a approuvé en août
dernier la proposition d'ordonner Gene Robinson. "Aux Etats-Unis, les
évêques sont élus, mais dans de nombreuses autres parties du monde,
y compris l'Angleterre et l'Afrique, ils sont nommés", a déclaré le
porte-parole de Dan England, au siège de l'Eglise à New York. "Si un
évêque est nommé, il peut être révoqué, mais s'il est élu, c'est autre
chose."
Dans leur lettre, les archevêques signataires suggèrent également de
prendre des mesures disciplinaires contre le diocèse anglican de New
Westminster, à Vancouver, au Canada, pour avoir permis de bénir des
unions du même sexe. Un certain nombre de diocèses épiscopaliens américains,
notamment celui de Washington, ont également mis en place des rites
liturgiques pour de telles unions entre gays et lesbiennes.
Les relations entre anglicans africains et épiscopaliens américains
sont au plus bas depuis novembre dernier. En janvier dernier, l'ECUSA
a reçu une lettre signifiant qu'une délégation américaine pour l'installation
de l'évêque Henry Orombi, en Ouganda, ne serait pas la bienvenue à la
cérémonie et qu'elle ne serait de toute façon pas reçue. Tout cela à
cause de l'ordination de Gene Robinson.
Le boycott incluait le président de l'Eglise américaine, l'évêque Frank
Griswold. Pour bien enfoncer le clou, l'Eglise ougandaise a invité deux
évêques du Conseil anglican américain, un groupe conservateur qui fait
campagne pour affilier les paroisses restées fidèles à "la doctrine
ecclésiale de toujours". Il les incite à se dissocier des enseignements
de la hiérarchie épiscopalienne "qui a rejeté l'orthodoxie biblique".
Selon divers interlocuteurs, la Communion anglicane risque de se déchirer
encore plus profondément si l'ECUSA ne revient pas sur "le bon chemin".
(source : apic/kna)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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