26.05.04
- Philippines : Les fraudes électorales.
" Recours auprès des tribunaux, pas de révoltes dans les rues " : tel
est l'appel de Mgr Fernando Capalla, Président de la Conférence Episcopale
des Philippines, aux citoyens et aux groupes qui dénoncent les fraudes
électorales.
" Chaque recours pour des fraudes électorales doit être présenté auprès
des instances légales, et non pas par des manifestations dans les rues
"a déclaré le 23 mai par Mgr Fernando Capalla, Archevêque de
Davao et Président de la Conférence Episcopale des Philippines, au moment
où circulent dans le pays des rumeurs insistantes de protestations publiques
pour contester les résultats des élections. " S'il y a des irrégularités
ou des violations de la loi, quel que soit leur genre ou leur niveau,
la manière pour demander justice, dans un système démocratique, consiste
à suivre les itinéraires prévus par la loi, et ne pas descendre dans
la rue. "
Au moment où on procède au dépouillement du scrutin, et que l'on
attend les résultats définitifs des élections du 10 mai, des mouvements
et des groupes dénoncent des fraudes électorales. Le groupe " Patriots
" déclare qu'il y a des preuves de fraudes systématiques, avec témoins
et documents.
S'adressant aux fidèles et à tous les citoyens, l'archevêque déclare
: " J'invite chacun de vous à continuer à prier humblement et à faire
des sacrifices nécessaires, pour un dépouillement des bulletins légalement
honnête, correct, pacifique, transparent et rapide ". Il exprime sa
confiance et son appui au " National Movement for Free Election " en
soulignant que le Mouvement était appuyé officiellement par l'Eglise,
et que de nombreux prêtres, religieuses et volontaires catholiques avaient
pris part au mouvement et à ses activités. " Que le Seigneur bénisse
et guide nos dirigeants, et nous obtienne le don de la paix. "
Le candidat de l'opposition, M. Fernando Poe qui, d'après les sondages,
a un écart de 3 ou 4 points avec la Présidente sortante Mme Arroyo -
le dépouillement en est arrivé à 60% des bulletins-, a menacé de décréter
une grande manifestation populaire non violente comme celle qui destitua
en 1986 le dictateur Marcos, et qui contraignit en 2001 le Président
Estrada à démissionner, en amenant au gouvernement Mme Gloria Macapagal
Arroyo.
M. Fernando Poe peut compte sur sa popularité personnelle, mais aussi
sur l'appui politique de M. Estrada et d'une partie de l'électorat qui
lui est proche, qui comprend les couches les plus pauvres et les classes
les plus défavorisées. L'appui économique lui est assuré par le magnat
Eduardo Cojuango, étroitement lié et compromis avec la dictature de
Marcos, et qui figure parmi les personnages philippins les plus puissants
et les plus contestés.
D'après les observateurs, Mme Arroyo est en avantage parce qu'elle a
de son côté l'appui de l'Eglise, de la grande finance des Philippines,
des moyens de communication de masse. Mme Arroyo a mis en garde ses
opposants de fomenter des désordres ou des séditions, en déconseillant
à la population de suivre des attitudes " ennemies de la démocratie
". D'après la Constitution, c'est la Cour Suprême qui a le pouvoir de
contrôler, de légitimer ou d'invalider l'élection d'un président et
d'un Vice-président de la République. (source : fides)
Pour plus d'informations : Agence Fides
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