Infocatho - Mise à jour des informations des 28, 29 et 30 octobre (44)

RECONNUE OU PAS, LA CONTRIBUTION CHRÉTIENNE EST UN FAIT HISTORIQUE.
LE CONGRÈS MONDIAL DES ORGANISMES DE "JUSTICE ET PAIX".
L'EXPRESSION RELIGIEUSE NE PEUT RESTER CONFINÉE DANS LA SPHÈRE PRIVÉE.
LE CONSEIL OECUMÉNIQUE DES ÉGLISES ET LES GRANDES INSTANCES INTERNATIONALES.
DIEU, LES MONOTHÉISMES ET LE DÉSENCHANTEMENT DU MONDE.
LA TROISIÈME RENCONTRE DU CONSEIL EUROPÉEN DES LEADERS RELIGIEUX/RELIGIONS POUR LA PAIX .
LA SIGNATURE BOÎTEUSE DE LA CONSTITUTION EUROPÉENNE.
LE MINISTRE FRANCAIS SARKOZY ENTEND CERNER LE FAIT RELIGIEUX.
SUISSE : LES MÉDECINS CATHOLIQUES REJETTENT LE PROJET DE LOI RELATIF AUX SOUCHES EMBRYONNAIRES.
QUELLE SERAIT VOTRE RÉPONSE SI ON VOUS DEMANDAIT :"ÊTES-VOUS HEUREUX ?"
JEAN PAUL II LANCE UN NOUVEL APPEL EN FAVEUR DES CHRÉTIENS D'IRAK.
LE GRAND RABBIN D'ISRAËL RENCONTRE LES ÉGLISES CHRÉTIENNES.
INDE : LES ÉGLISES SALUENT LE RÉTABLISSEMENT DES CONGÉS DE NOËL DANS LES ÉCOLES FÉDÉRALES.
LES ÉGLISES SE POSITIONNENT EN POLYNÉSIE FRANCAISE.

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RECONNUE OU PAS, LA CONTRIBUTION CHRÉTIENNE EST UN FAIT HISTORIQUE.

Jean Paul II a reçu Romano Prodi, président sortant de la commission européenne, venu  à Rome pour la signature, vendredi 29 octobre, au Capitole, du "Traité constitutionnel européen" par les 25 Etats membres de l’Union européenne. La rencontre a duré une vingtaine de minutes et s’est déroulée dans un climat familial : M. Prodi était accompagné de sa femme Flavia, et de ses deux enfants et leurs conjoints, ainsi que leurs petits enfants.

"Le lieu choisi – celui-là même où, en 1957, est née la Communauté européenne, revêt une valeur symbolique claire, a déclaré Jean-Paul II. Qui dit Rome dit en effet rayonnement de valeurs juridiques et spirituelles universelles"... "Le Saint-Siège a favorisé la formation de l'Union européenne, même avant qu'elle se structure juridiquement, et en a ensuite suivi les différentes étapes avec un vif intérêt", a ensuite rappelé le pape dans son texte. "Il s'est aussi toujours senti le devoir d'exprimer ouvertement les attentes justes d'un grand nombre de citoyens chrétiens de l'Europe, qui demandaient son appui".

... "C'est pour cela que le Saint-Siège a rappelé à tous comment le christianisme, dans ses diverses expressions, a contribué à la formation d'une conscience commune des peuples européens, et a donné un grand apport pour modeler leur civilisation", a-t-il encore ajouté. "Reconnu ou non dans les documents officiels, c'est un fait indéniable qu'aucun historien ne pourra oublier. "Puisse l'Union européenne toujours exprimer le meilleur des grandes traditions de ses Etats membres, agir activement dans le domaine international pour la paix entre les peuples, et offrir une aide généreuse pour la croissance des peuples plus besogneux des autres continents".

"A vous qui nous avez fait voir l'Europe de haut", telle était la dédicace inscrite la photo satellitaire de l'Europe offerte en hommage à Jean-Paul II par Romano Prodi. M. Prodi a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano, et le secrétaire pour les Relations avec les Etats, Mgr Giovanni Lajolo, précise une déclaration du porte-parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls. Au cours de ces entretiens, ont été abordés "certains problèmes actuels, en rapport avec l’unité européenne et avec le rôle international de l’Europe, surtout pour la paix dans le monde, et pour le développement des peuples, en particulier en Afrique". (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

LE CONGRÈS MONDIAL DES ORGANISMES DE "JUSTICE ET PAIX".

"La doctrine sociale ‘fait partie essentielle du message chrétien’ et doit toujours être mieux connue, diffusée dans son intégrité, et témoignée par une action pastorale constante et cohérente. En particulier, dans un temps comme le nôtre, caractérisé par la globalisation de la question sociale, l’Eglise invite tous les hommes à reconnaître et à affirmer le caractère central de la personne humaine dans chaque milieu et manifestation de la vie sociale".

C’est ce qu’a rappelé le Saint-Père, ce matin 29 octobre 2004, dans son discours adressé lors de l’audience accordée aux membres de l’Assemblée Plénière de « Justice et Paix », et du Premier Congrès Mondial des Organismes ecclésiaux travaillant pour la justice et la paix, organisé par le Conseil Pontifical « Justice et Paix ».

"La doctrine sociale de l’Eglise vous demande à vous surtout, chrétiens laïcs, à vivre dans la société comme un ‘un témoignage au Christ Sauveur’ et vous ouvre aux horizons de la charité. C’est en effet l’heure de la charité, y compris de la charité sociale et politique, capable d’animer, avec la grâce de l’Evangile, les réalités humaines du travail, de l’économie, de la politique, en traçant les voies de la paix, de la justice et de l’amitié entre les peuples. C’est l’heure d’une nouvelle saison de sainteté sociale, de saints qui manifestent au monde et dans le monde, la fécondité éternelle et inépuisable de l’Evangile".

"Les injustices et les violences se sont multipliées" a déclaré le cardinal Sodano dans son discours d'ouverture. "Il suffit de penser aux lieux où l'humiliation est devenue un système de vie, aux régions du monde où se répandent la guerre, la guérilla et le terrorisme". Cette situation demande "un sérieux engagement social de la part de tous". Et le cardinal de donner trois objectifs à cette action sociale de l'Eglise. Le premier vise la personne "car, sans un développement intérieur moral et religieux, le renouveau social sera peu durable". Le second concerne les institutions qui doivent faire l'objet d'une attention particulière pour ne "pas être trop facilement emportées par la culture dominante"; enfin la culture pour "défendre une mentalité juste et pacifique".

De la globalisation, "nous vient un défi qui a un sens plus large et plus profond que sa seule définition économique, car dans l'histoire s'est ouverte une nouvelle époque, qui concerne l'avenir de l'homme", a déclaré de son côté le cardinal Martino, président du Conseil pontifical "Justice et Paix". "Pour relancer l'action pastorale de l'Eglise dans la réalité sociale, on ne doit pas avoir peur de faire un examen de conscience approfondi". Le congrès se tient à huis clos. (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

L'EXPRESSION RELIGIEUSE NE PEUT RESTER CONFINÉE DANS LA SPHÈRE PRIVÉE.

Au cours de son intervention à New York, devant la Commission sur "l'élimination de toutes les formes d'intolérance religieuse", le 26 octobre, Mgr Celestino Migliore,observateur du Saint-Siège auprès de l'ONU, a relevé que le Vatican continuerait de "défendre fermement" la liberté de conscience et la liberté religieuse, aussi bien au niveau individuel qu'au niveau social. "D'un plus grand exercice des libertés individuelles peut résulter une plus grande intolérance et de plus fortes contraintes légales sur les expressions publiques des croyances des peuples".

En effet, à l'heure de la mondialisation, même si cela peut sembler "paradoxal", "de nouvelles formes d'intolérance religieuse ont émergé"... "L'attitude de ceux qui souhaiteraient confiner l'expression religieuse à la simple sphère privée ignore et nie la nature des convictions religieuses authentiques"..." Le droit des communautés religieuses à s'exprimer en public" est malheureusement trop souvent remis en cause, alors que "d'autres forces sociales" y sont autorisées. De plus, ces derniers temps, "l'approche juridique et légale de la liberté religieuse" tend de plus en plus souvent "à la vider de sa substance", a-t-il encore dénoncé.

... "La reconnaissance de la primauté de la conscience individuelle, ouverte à la vérité, est fondamentale pour la dignité de la personne humaine". Il faut défendre la liberté religieuse "alors que des sites religieux sont détruits, que du personnel religieux est maltraité et même tué, et que des communautés sont persécutées, et c'est l'est encore plus nécessaire aujourd'hui".

Il  a appelé les chefs religieux  "à créer et à répandre une sensibilité religieuse, culturelle et sociale" ne pouvant jamais mener à "des actes de terreur", véritables "profanation religieuse", car ils ont encore "entre leurs mains une ressource puissante et durable pour la lutte contre le terrorisme"..."De la même façon, les autorités publiques, les législateurs, les juges et les administrateurs ne doivent pas "étouffer l'identité des groupes religieux, ni les restreindre, notamment quand il s'agit de leurs efforts en faveur des plus pauvres". Tenter "de séculariser ou d'interférer dans les affaires
internes aux institutions religieuses", porterait atteinte à "leur raison d'être" et nierait "la réalité du tissu social". (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

LE CONSEIL OECUMÉNIQUE DES ÉGLISES ET LES GRANDES INSTANCES INTERNATIONALES.

Les représentants de la Banque mondiale (BM), du Fonds monétaire international (FMI) et du Conseil oecuménique des Eglises (COE) continueront de se rencontrer pour discuter de l'éradication de la pauvreté dans le monde, même s'ils ne sont pas encore parvenus à un accord sur les moyens de le faire. "Nous nous engageons profondément et passionnément à éradiquer la pauvreté", a déclaré James Wolfensohn, président de la Banque mondiale le 22 octobre au Centre oecuménique de Genève. "Nombreux sont ceux qui au sein de notre organisation ont un engagement ancré dans la foi", a-t-il dit, en soulignant qu'ils partageaient les mêmes valeurs que les responsables d'Eglise.

Dans le passé, le COE a critiqué la politique de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, qui ont leurs sièges à Washington. Pourtant, James Wolfensohn, le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE, et Agustin Carstens, directeur général adjoint du FMI ont déclaré qu'après une série de rencontres que leurs organisations tiennent depuis plus de deux ans, il y avait des points sur lesquels ils étaient d'accord dans le domaine de l'éradication de la pauvreté.

"Au centre de nos objectifs communs figure la lutte contre la pauvreté dans le monde - en particulier l'extrême pauvreté qui reste trop répandue dans une grande partie du monde", souligne la déclaration commune publiée à l'issue d'une rencontre du 22 octobre des trois organisations. "Nous sommes tous d'accord que la réduction de la pauvreté au rythme qui est nécessaire exige des politiques visant à renforcer la croissance économique et l'équité."

Le secrétaire général du COE, reconnaît que "la vision qu'a la banque mondiale d'un monde sans pauvreté correspond bien à une partie importante de l'analyse du Conseil". Mais il a exprimé la crainte que "la réduction de la pauvreté, et non son éradication, soit une théorie du développement dite du ruissellement qui implique que certains resteront pauvres". Dans son allocution, James Wolfensohn a averti que le monde était à "un point de crise" et déploré qu'il ne s'attaquait pas à des questions comme la prolifération d'armes, le commerce équitable et une paix solide. "Nous sommes forts en rhétorique mais avons du mal à exécuter."

Selon le pasteur Kobia, le COE est "aussi préoccupé par les hypothèses de croissance sans limites et le manque d'intérêt pour les ramifications de la croissance concernant les questions d'équité et l'écologie".. Le COE, a-t-il dit, reste "profondément concerné par les questions des droits de la personne et de la justice concernant la prise en compte et la répartition des votes au sein des instances dirigeantes des institutions de Bretton Woods [le FMI et la BM]". (source et information : ENI)

DIEU, LES MONOTHÉISMES ET LE DÉSENCHANTEMENT DU MONDE.

Les "Rencontres d’Averroès" veulent chaque année "penser la Méditerranée des deux rives". Cette année, elles se sont tenues en France, du 15 au 23 octobre, à Marseille et en Provence selon la localisation des projections de films, des rencontres littéraires, des concerts et de soirées-débats. Le thème choisi en 2004 portait sur "Dieu, les monothéismes et le désenchantement du monde". "Le pouvoir de forger une  communauté qu’ont les fois religieuses  d’Europe devrait être soutenu et déployé au nom de la cohésion de la nouvelle Europe."

Comme le suggèrent les intitulés des trois tables rondes - "Naissance de Dieu ?", "Mort de Dieu ?", "Renaissance de Dieu ?" - ce thème voulait provoquer les croyants et les athées, les premiers redoutant le blasphème et l’impiété, les seconds campés sur leur laïcité. Pourtant - l’actualité nous le démontre tous les jours - le sentiment religieux tracasse, et fracasse, le monde méditerranéen. D’un côté, une religiosité qui imprègne tous les actes de la vie et la montée parfois sanglante, toujours rétrograde, des intégrismes. De l’autre, des sociétés sécularisées faisant fi de toute spiritualité. Il y a quelques années, on disait que l’horizon indépassable de la modernité était le scepticisme. On s’aperçoit aujourd’hui que cette modernité a enfanté un fruit inattendu : le retour des fondamentalismes.

Pour l’historienne Esther Benbassa, la République a toujours eu du mal à accepter les religions minoritaires. "On retrouve dans la durée la même répétition d'un discours stigmatisant. Au XIXe siècle avec les juifs et aujourd'hui avec les musulmans. Cette crispation renverrait à une crise profonde de l'identité nationale, une incapacité chronique de la France à intégrer correctement les peuples qui la composent."

On agite, a-t-elle dit, l'étendard de la laïcité, comme un "ultime rempart" alors même que nos valeurs d'égalité et de fraternité sont en déliquescence. Au moins nous respectons la spiritualité de l'autre, au plus elle sera récupérée à des fins politiques par des clergés. Sortons de notre laïcisme pour revenir aux principes de la laïcité."… " La laïcité ne doit donc pas être abordée comme un dogme, mais comme un usage permettant de fixer les conditions de la coexistence, sans pour autant s'opposer à un fait religieux qu'il serait vain de nier."… "Les religions étaient peut-être illégitimes en Europe il y a 50 ans. Aujourd'hui, elles ne le sont plus. La laïcité n'est opérante politiquement que si elle nous permet de vivre avec des individus qui évoluent dans d'autres rapports au monde."

Pour le philosophe Jean-Claude Eslin, "on peut très bien penser la question de Dieu tout en niant son existence"… "On sent bien que dans nos sociétés européennes la visibilité religieuse dérange. Pourtant, il faut accepter de débattre de la foi. Il serait très pernicieux d'occulter cet état de fait. Il est intellectuellement insatisfaisant de ne pas débattre de la question de Dieu." D'autant plus que comme l’a souligné Danièle Sallenave : "L'aspiration à la spiritualité est présente en l'Homme même sans référence à Dieu. Les grandes aventures de l'art, de l'érotisme et même de la politique témoignent d'une exigence d'absolu qui ne renvoie pas à la pensée rationaliste sans pour autant déboucher forcément sur l'existence de Dieu."

Le P. Khalil Samir Khalil, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth : "Il faut être suffisamment libre intérieurement et maître de ses passions. Or l’athée n’est pas plus libre que le croyant et réciproquement." (source et information : Rencontres Averroès)

LA TROISIÈME RENCONTRE DU CONSEIL EUROPÉEN DES LEADERS RELIGIEUX/RELIGIONS POUR LA PAIX.

Bruxelles accueillera du 7 au 10 novembre la troisième rencontre du Conseil européen des chefs religieux/Religions pour la paix (ECRL), en présence du cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles. Le document de l'ECRL : "Appel au partenariat pour la paix et la stabilité en Europe" servira de toile de fond aux discussions. "Nous reconnaissons l'importance de l'Union européenne, du Conseil de l'Europe et de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération, institutions qui ont unis des pays qui, il y a peu de temps, encore étaient ennemies", peut-on lire dans ce document, rédigé par d'anciens leaders religieux des religions historiques d'Europe, christianisme, judaïsme, islam, et des représentants bouddhistes, hindouistes, sikhistes et zoroastriens qui résident sur le continent et coopèrent pour la prévention des conflits, la cohabitation pacifique et la réconciliation.

Toutefois, les signataires estiment que ces organisations ont besoin de partenaires: "Seule la coopération entre gouvernements, organisations, secteur privé, société civile et communautés religieuses peut faire face à ce défi". L'ECRL a été justement créé pour offrir cette collaboration, rappellent-ils. D'où leur souhait de pouvoir travailler en partenariat avec les institutions européennes. (source et information : Agence Apic)

LA SIGNATURE BOÎTEUSE DE LA CONSTITUTION EUROPÉENNE.

L'agence catholique missionnaire Asia News qualifie vendredi de "boiteuse" la signature de la constitution UE dans un éditorial de son directeur, le père Bernardo Cervellera, ancien directeur de l'agence vaticane Fides. "C'est un corps boiteux et qui aura du mal à marcher qui s'est doté d'une Constitution", estm-t-il. La raison, ajoute le religieux, est que "cette Europe qui prêche la tolérance, le dialogue avec tous et l'ouverture à toute contribution, s'est montrée profondément intolérante à l'égard d'un ministre proposé à la commission européenne". Il fait allusion au commissaire désigné italien Rocco Buttiglione, en butte à l'hostilité de la majorité des parlementaires européens en raison de ses propos homophobes, notamment.

La seule faute de Rocco Buttiglione, selon l'agence, est "d'être catholique et d'avoir des idées sur le mariage et l'homosexualité qui ne coïncident avec la mode du politiquement correct". "Les mises au point de Rocco Buttiglione sur la différence entre morale personnelle et obéissance aux lois de l'Union Européenne n'ont servi à rien. En réalité il a été mis à l'écart à cause de sa morale catholique". Le père Cervellera énumère les nombreux signes confirmant, selon lui, "l'intolérance de l'Union Européenne à l'égard de la vision chrétienne", dont la proposition d'interdir le port du voile de la part des religieuses en Allemagne, ou "la rage iconoclaste et pacifiste de Zapatero en Espagne". (source : Asia News)

LE MINISTRE FRANCAIS SARKOZY ENTEND CERNER LE FAIT RELIGIEUX.

Dans un livre d’entretiens qui vient de paraître sous le titre : "La République, les religions et l'espérance" (éd. Cerf) , Nicolas Sarkozy, l'ancien ministre de l'Intérieur et ministre des Cultes, se prononce pour une révision de la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État, en France. "Un débat que l’on pensait clos : même l’Église catholique ne s’aventure plus aujourd'hui à pareille requête !" (Henri Tincq). Contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy s’est passionné pour cette seconde attribution, le "ministère des cultes". Il suffit de l’avoir vu à l’ordination épiscopale de Mgr Philippe Barbarin, à Lyon, ou en bras de chemise, négocier pied à pied avec les musulmans pour s'en rendre compte.

Concernant la loi de 1905, il n'a certes n’a nulle envie de remettre en cause l’équilibre actuel d’une laïcité qu’il approuve. Mais, il veut revenir " à une laïcité active, et non passive ou honteuse". Les religions sont un facteur d’«enrichissement» pour la société, dit-il. "On trouve naturel que l’État finance un terrain de football, une bibliothèque, un théâtre, une crèche ; mais à partir du moment où les besoins sont cultuels, l’État ne devrait plus engager un centime!" Concrètement, donc, c’est sur le problème financier que portent ses propositions : assouplissement d’une part des conditions dans lesquelles les collectivités publiques peuvent aider au financement des édifices du culte, et même un engagement financier de l’État dans la formation des futurs ministres du culte, d’autre part.

La proposition d'un financement public du culte musulman laisse ainsi sceptique Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Le culte musulman peine à s'autofinancer et l'ancien ministre de l'intérieur le déplore dans son livre. Mais M. Boubakeur estime que "les inconvénients d'un financement public pour l'édification de mosquées et la formation des imams seraient supérieurs aux avantages".

Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante de France, qui se dit "ferme sur les principes de la laïcité", ne verrait aucun inconvénient à ce que l'Etat dise que pour une période de dix ou vingt ans, "il faut aider l'islam et lever l'interdiction de financement public du culte musulman". Il n'est pas sûr que cette proposition fasse toutefois l'unanimité dans son propre camp. Par contre les protestants redoutent que le législateur touche à la loi de séparation qui a garanti le retour à la paix religieuse.

Les juifs aussi préfèrent le statu quo. "La laïcité est un acquis de la République, la condition du progrès de la modernité", affirme Moïse Cohen, président du Consistoire israélite de Paris. Le grand rabbin de France, Joseph Sitruk, s'est toujours réjoui de la bonne intégration des juifs dans la République laïque.

L'écho est le même chez les catholiques. Après des décennies d'ignorance (officielle), la hiérarchie épiscopale et le gouvernement ont mis au point, sous Lionel Jospin d'abord, sous Jean-Pierre Raffarin ensuite, un "canal de dialogue" pour parer aux crises. Plutôt que de réveiller les démons du "laïcisme", le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, et Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la conférence épiscopale, souhaitent aussi que "le jeu soit calmé".

Que l'exercice de la laïcité doive être amélioré, tout le monde en convient. Le grand rabbin de France demande que soit respecté pour les élèves le repos du shabbat. L'épiscopat s'irrite d'attitudes anticatholiques. Quant à la Fédération protestante, elle souhaite un toilettage de l'article 19 de la loi de 1905 qui exige que les recettes des associations cultuelles soient "exclusivement affectées aux besoins du culte", toute action sociale ou humanitaire leur étant ainsi interdite. Mais les données présentées dans le livre du ministre français sont à étudier avec nuances, perspicacité et réalisme. (source : presse)

SUISSE : LES MÉDECINS CATHOLIQUES REJETTENT LE PROJET DE LOI RELATIF AUX SOUCHES EMBRYONNAIRES.

L'association de médecins catholiques suisses (VKAS) et la communauté des médecins évangéliques (AGEAS) rejettent le projet de loi relative à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Dans un communiqué commun diffusé le 28 octobre, Ces deux associations de médecins soulignent qu'elles prennent leurs distances face à la prise de position du conseil de la Fédération des Eglises protestantes de suisse (FEPS), dont nous avons fait connaître le point de vue dans une précédente dépêche. Celui-ci accepte la loi sur les cellules souches qui sera soumise en votation au peuple suisse le 28 novembre.

La FEPS passe sous silence le fait que, selon la conception chrétienne, l'être humain ne doit jamais être instrumentalisé, affirment la Vkas et l'Ageas. Tous deux estiment que l'embryon appelé "surnuméraire" est un être humain et jouit de la dignité humaine. La nouvelle loi soumise au peuple suisse règle la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines. Elle exige que tout projet de recherche soit examiné en fonction de critères éthiques et scientifiques, et vise à garantir une "protection efficace contre les abus".

La commission "bioéthique" de la Conférence des évêques suisses s'oppose également à cette loi qui, en fin de compte, autorise l'utilisation d'embryons à des fins de recherche, provoquant ainsi leur mort. Elle juge le projet "éthiquement inacceptable". Les évêques suisses trouvent suffisante la recherche à partir de cellules souches adultes. "Il est possible de prélever ces cellules souches sans porter atteinte à la personne", relèvent-ils. (source et information : Agence Apic)


QUELLE SERAIT VOTRE RÉPONSE SI ON VOUS DEMANDAIT :"ÊTES-VOUS HEUREUX ?"

L'hebdomadaire catholique français "Pèlerin" a réalisé, avec l'aide de la Sofres, un sondage sur le bonheur dont les réponses sont pour le moins inattendues et même stupéfiantes. A la question :"Si l'on vous demandait à brûle-pourpoint : êtes-vous heureux ?", 94 % répondent par l'affirmative et parmi eux, 29 % se disent même très heureux. L'analyse de cette enquête mérite qu'on s'attarde à en étudier les réponses. Les Français les plus heureux sont les plus jeunes : les 18-34 ans qui se disent heureux à 95 %.

49 % se déclarent "plus heureux par rapport à il y a cinq ans" et, là, les même 18-34 ans sont plus enclins à répondre "oui" à 70 % alors que les plus âgés ne sont que 23 % à le dire. Ce qui rend le plus heureux, c'est une famille unie : 52 % et les enfants : 48 %. Chez les 18-24 ans, ce qui rend le plus heureux sont, en ordre décroissant : les amis, l'amour, les loisirs.

Les questions religieuses rencontrent des réponses nuancées. Les pratiquants réguliers ne se disent plus heureux depuis 5 ans qu'à 38 % contre 52 % pour les "sans-religion". La foi et le fait de croire en Dieu ne vient qu'en 11ème position dans les réponses à la question :"quelles sont les choses qui vous rendent personnellement le plus heureux aujourd'hui ?" et dans un pourcentage relativement faible : 11 %.

Le "croisement" des diverses réponses est fort instructif. Le "Pèlerin" en donne déjà quelques aperçus, mais il faut encore que les spécialistes, médecins, philosophes, prêtres, psychologues, sociologues continuent à nous donner leur point de vue comme celà est déjà commencé dans ce numéro du 28 octobre. Et ce, avec l'analyse de ce qu'est la paix intérieure dans ce domaine du bonheur, le sens du service du prochain comme source de ce qui rend heureux aujourd'hui.

Ce sondage TNS-Sofrès a été effectué pour "Pèlerin" les 21 et 22 septembre auprès d'un échantillon national de 1.000 personnes, âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. (source et information :
Pèlerin)

JEAN PAUL II LANCE UN NOUVEL APPEL EN FAVEUR DES CHRÉTIENS D'IRAK.

Durant l’audience du mercredi 27 octobre, Jean Paul II a lancé un appel en faveur des chrétiens et des otages en Irak ainsi qu’en faveur  des victimes du terrorisme. 20.000 pèlerins étaient réunis sur la  Place Saint Pierre.

"J'accompagne chaque jour dans la prière la population irakienne, qui tente de reconstruire les institutions de son propre pays", a déclaré le pape, en forçant sa voix et en rythmant ses propos en frappant sur son pupitre. "Dans le même temps, j'encourage les chrétiens à continuer avec générosité d'offrir leur contribution fondamentale pour la réconciliation des cœurs", a dit le pape, avant de d'avoir un mot pour les familles des victimes, et face à la souffrance des otages et de tous les innocents frappés par la barbarie aveugle du terrorisme".

Le 20 octobre, Mgr Shlemon Warduni, évêque auxiliaire des chaldéens de Bagdad avait déclaré sur les ondes de Radio Vatican ne pas "s'expliquer ces violences contre l'Eglise, car la communauté chrétienne a toujours fait le bien pour tous et cherche toujours à collaborer à l'avenir du pays". (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)


LE GRAND RABBIN D'ISRAËL RENCONTRE LES ÉGLISES CHRÉTIENNES.

Le Grand Rabbin d'Israël, Yona Metzger, s'est entretenu le mardi 26 octobre à Jérusalem avec le clergé chrétien. Cette rencontre inédite avait pour but de désamorcer les tensions actuelles entre les deux communautés. Elle fait suite à une série d'incidents et de violences entre membres des communautés juives et chrétiennes de Jérusalem. Le 10 octobre dernier, un étudiant juif avait craché sur un archevêque arménien. Une rixe à coups de poings s'en était suivie, dans laquelle une ancienne croix chrétienne fut abîmée.

Yona Metzger a dénoncé, suite à la rencontre, "les attaques contre les représentants religieux en Israël". "Nous dénonçons tout acte visant à l'humiliation religieuse", a ajouté le rabbin. Plusieurs des 14 représentants des Eglises présents lors de la rencontre se sont plaints qu'ils avaient à subir au moins une douzaine d'agressions de ce genre chaque année. L'archevêque arménien Aris Shirvanian a demandé en outre que "les rabbins israéliens fassent un meilleur travail éducatif afin d'éviter que leurs fidèles ne participent à ce genre d'attaques". (source et information : Agence Apic)


INDE : LES ÉGLISES SALUENT LE RÉTABLISSEMENT DES CONGÉS DE NOËL DANS LES ÉCOLES FÉDÉRALES.

Les chrétiens indiens ont salué le rétablissement des congés de Noël dans les écoles contrôlées par le gouvernement fédéral, moins d'une année après leur suppression par le gouvernement de coalition dirigé par le Parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP). "Nous sommes extrêmement heureux", s'est réjoui Ipe Joseph, secrétaire général du Conseil national des Eglises de l'Inde, qui regroupe 29 Eglises orthodoxes et protestantes, en se félicitant de la décision prise par le nouveau gouvernement de coalition dirigé par le "Parti du Congrès". 

"Cette initiative a été prise pour permettre aux communautés minoritaires - entre autres aux chrétiens - de célébrer Noël durant cette période", a indiqué le Ministère du développement des ressources humaines, pour expliquer sa décision du 21 octobre de rétablir les congés de Noël dans les 933 écoles contrôlées par le gouvernement fédéral en Inde. 

La précédente coalition conduite par le BJP avait annulé les congés de Noël pour ces écoles l'an dernier en ordonnant que les vacances d'hiver soient déplacées au début janvier. Le gouvernement avait invoqué les conditions météorologiques hivernales difficiles - la première semaine de janvier est la plus froide dans les Etats du Nord - pour justifier le changement de dates. 

Cette décision avait provoqué des protestations de chrétiens. Sajan K. George, responsable du Conseil avait déclaré que "même les hindous avaient été irrités" par la suppression des congés de Noël. Dans une déclaration publiée le lundi 25 octobre, le Conseil des Églises a affirmé que la décision de rétablir les vacances était "un bon geste de la part du gouvernement" et allait promouvoir "une meilleure harmonie entre les différentes communautés". (source : apic - information : ENI)


LES ÉGLISES SE POSITIONNENT EN POLYNÉSIE FRANCAISE.

Dans la crise qui secoue actuellement ma Polynésie française, les Églises rappellent ses responsabilités au "pouvoir central". L'archevêque de Papeete, Mgr Hubert Coppenrath, a souhaité, le jeudi 28 octobre dans un communiqué, "que tous ceux qui sont concernés" par la crise politique en Polynésie Française, "y compris le pouvoir central, soient conscients de leurs responsabilités". "Il n'appartient pas à l'Église de proposer une solution politique pour sortir de l'impasse, a-t-il déclaré. Son souci est plutôt de rester proche de chacune des parties et de demeurer un ultime lien entre elles".

Mgr Coppenrath avait rencontré mercredi le président Gaston Flosse à l'archevêché, en compagnie du président de l'Église protestante Maohi, le pasteur Taaroanui Maraea, L'archevêque s'était déjà entretenu, mardi, avec l'ex-président Oscar Temaru (indépendantiste) toujours en compagnie du pasteur protestant. Avec le président Flosse, ils ont évoqué toute une série d'options pour sortir de cette crise, dont la dissolution de l'assemblée de Polynésie française et la tenue de nouvelles élections. Mgr Coppenrath a assuré que M. Flosse les avait écoutés, avec "beaucoup de dignité et de sérieux", et leur avait expliqué les raisons pour lesquelles il prendrait une décision dont le prélat n'a pas révélé la teneur.

Le jeudi 28 octobre, l'Eglise évangélique en Polynésie française a solennellement appelé le président Jacques Chirac à prononcer la dissolution de l'assemblée de Polynésie, en estimant que "la voie des urnes reste la seule issue vers une solution pacifique pour un retour au calme et à la sérénité". "En accordant aux Polynésiens de nouvelles élections territoriales, vous leur donnez la possibilité de choisir des femmes et des hommes pour gouverner avec la légitimité nécessaire pour une telle responsabilité", a déclaré le pasteur Taaroanui Maraea, dans un communiqué, au nom de la commission permanente de l'Eglise protestante Maohi.

Évoquant une "situation de crise", le pasteur Maraea exhorte "les responsables politiques de notre pays à prendre toutes les mesures pour éviter les débordements de part et d'autre".
S'adressant aux "responsables politiques", les Églises leur "rappellent qu'en recevant le mandat d'élu que les Polynésiens vous ont accordé, vous avez aussi accepté la responsabilité et le devoir de leur garantir le droit de décider librement par le vote de leur avenir et l'espoir de vivre dans une Polynésie en paix". (source et information : Archevêché de Papeete)

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