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3, 4 et 5 novembre 2004 (semaine 4)
 

04-11-12 -
LA VOIE DE LA BEAUTÉ, CHEMIN D'ÉVANGÉLISATION.

C’était, le mardi 9 novembre, dans la salle du synode, au Vatican, le thème de la IXe session publique de 7 Académies pontificales.
Le thème de cette session, la "Via Pulchritudinis", la "Voie de la beauté", constitue, affirme le message du pape, une voie "de rencontre privilégiée entre la foi chrétienne et la culture contemporaine". Le pape rappelle que l'Eglise "a eu recours en deux millénaires à de nombreuses expressions de la beauté", et que plus que toute autre, elle a développé, inspiré, et accompagné l'art et les artistes dans l'architecture, la sculpture, la peinture, la miniature, la musique, la littérature ou le théâtre.

Jean-Paul II interroge : "Aujourd'hui, l'humanité pourrait-elle disposer d'un aussi vaste patrimoine artistique si la communauté chrétienne n'avait pas soutenu la créativité de tant d'artistes, en proposant pour modèle et source d'inspiration la beauté du Christ et la splendeur du Père?" C’est pourquoi le pape invite les artistes à favoriser aujourd’hui encore "un nouvel humanisme chrétien" qui soit "un espace de dialogue et de paix entre les hommes".

En tant que président du Conseil pontifical de la Culture, c’est le cardinal Paul Poupard qui préside le Conseil de coordination des Académies, créé en 1995. Le conseil réunit les présidents de l'Académie de Saint-Thomas d'Aquin, de l'Académie de Théologie, de l'Académie de l'Immaculée, de l'Académie mariale internationale, de l'Académie des Virtuoses du Panthéon, de l'Académie romaine d'archéologie et de l'Académie pour le Culte des martyrs.

A ce titre, il a déclaré à Radio-Vatican : ""Avec le soupçon qui pèse sur la vérité et la bonté, la "via pulchritudinis", la voie de la beauté s’affirme toujours davantage comme nécessaire. Elle l’est pour nourrir la foi des fidèles comme pour témoigner de leur foi et pas seulement, évidemment, à travers les célébrations liturgiques, mais aussi dans toute la vie".

"Evangéliser par l’art est-ce aujourd’hui encore d’actualité, dans une culture matérialiste ? "Evidemment, plus que jamais", répond le cardinal Poupard. "Plus une culture est matérialiste plus il apparaît nécessaire de donner notre témoignage. Récemment à Paris, après Vienne l’année dernière, et avant Lisbonne, Bruxelles et Budapest, j’ai affirmé ce besoin d’évangéliser par l’art. J’ai fait la même chose aussi en Afrique du Sud la semaine dernière".

Mais l’art a-t-il besoin de la foi ? "C’est précisément l’exigence proposée par le Saint-Père dans sa Lettre aux artistes, lorsqu’il affirme : "La foi a besoin de l’art". Il l’affirme très simplement et il poursuit : "Mais l’art a-t-il besoin de la foi ?" Il répond : "Oui, parce que la foi élargit l’horizon de façon étonnante, par la révélation de Dieu le Père, de Jésus, notre Dieu devenu notre frère et de l’Esprit Sanctificateur. Dans l’art, comme on le sait, tout artiste véritable dépasse le monde dans lequel il est immergé comme nous tous. Plus la culture est matérialiste et plus elle a besoin pour respirer, d’avoir l’oxygène que nous donne la foi. Elle en a besoin pour sa propre respiration".

Pour ce qui est de la relation entre la liberté de l’art et le respect des personnes, le cardinal Poupard rappelle : "Nous disons : “la liberté pour quoi faire?” La liberté esthétique n’est pas un but en soi. La liberté est au service et une composante de la dignité de la personne. Le rapport est, dirais-je, ontologique. Il n’y a absolument pas d’opposition. Au contraire, la dignité de la personne et la liberté de l’expression artistique se nourrissent réciproquement".

Enfin, pour ce qui est de la possibilité de "se convertir" devant une œuvre artistique, le Ministre de la Culture de Jean-Paul II souligne : "C’est le secret des consciences. La conversion est toujours l’œuvre de l’Esprit Saint qui se sert de tant de moyens, que personne, souvent, n’aurait pu imaginer. Les conversions qui semblent foudroyantes ont elles aussi une préparation et nous pouvons dire que la "via pulchritudinis", la voie de la beauté représente un de ces chemins privilégiés". (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

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