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Du 3 au 5 décembre 2004 (semaine 49-2)
 

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04-11-05 - France
LES MUTATIONS DE LA VIE RELIGIEUSE CONSACRÉE.

Une
Assemblée Générale commune de la Conférence des Supérieures Majeures (C.S.M.) et de la Conférence des Supérieurs Majeurs de France (C.S.M.F.) s'est tenue à Lourdes les 1er et 2 décembre. 500 religieuses et religieux y ont réfléchis autour du thème "Qu'est-ce qui bouge? Changement de mondes. Déplacements pour la vie religieuse."

Ces journées souhaitaient donner des outils d'analyse pour permettre aux supérieur(e)s de faire leur propre analyse et d'entendre ce qu'il en est des jeunes et ce qui est de la globalité sociale. Des problèmes tels que le vieillissement de la population au sein des congrégations et la diminution des vocations, en particulier, ont été soulevés.

" Nous connaissons un peu, grâce aux nombreuses études, ce qui bouge dans le monde, dans la modernité... mais qu'est-ce qui bouge dans nos congrégations ? Cela est moins connu ... Soit parce que nous ne voulons pas le savoir, soit parce que nous n'avons pas les outils, soit encore parce que nous confondons ce qui bouge avec la présence ou non de jeunes dans nos congrégations."

"Notre monde change vite. La vie de l'Église elle aussi change, se transforme, s'internationalise de plus en plus, rencontre de nouveaux défis", a rappelé dans son discours d'ouverture, le P. Luc Crepy, eudiste, président de la Conférence des supérieurs majeurs de France (CSMF).

A part quelques fondations récentes, toutes les congrégations déplorent la diminution dramatique de leurs effectifs. De 1973 à 2003, le nombre des religieuses est passé de 93.000 à 44.000 ; de 1983 à 2003, celui des religieux est passé quant à lui de 13.300 à 9.250. Cette baisse s'accompagne d'un vieillissement important.

La moyenne d'âge est actuellement de 79 ans pour les religieuses, d'un peu plus de 70 ans pour les hommes, ce qui n'est pas sans incidence sur la vie des instituts : prise en compte des religieux âgés, fermeture de maisons et de communautés, manque de personnel pour les œuvres et pour la formation.

De plus, les vocations se font rares et viennent pour plus de la moitié d'entre elles d'Afrique et d'Asie : en France, au 1er janvier dernier, les congrégations de religieuses comptaient 213 novices (88 Françaises, 125 étrangères) et les religieux 188 (93 Français, 95 étrangers).

Cette phase d'une impressionnante mutation n'est pas une raison pour baisser les bras : "Il nous faut prendre acte de ces changements, les comprendre, les intégrer dans notre vision du monde et de l'Église. Il nous faut aussi, sans doute, nous laisser interroger par ces mutations", a insisté le P. Crepy.

Les participants ont bénéficié de trois regards complémentaires : celui de l'anthropologue Pierre Diarra, originaire du Mali, du sociologue Jean-Marie Donegani, professeur à l'IEP, l'Institut des Études Politiques de Paris, et de la théologienne Geneviève Médevielle, moraliste, vice-recteur de l'Institut catholique de Paris. De jeunes religieux ont aussi apporté leur éclairage sur "les changements du monde et leurs incidences pour la vie consacrée".

Mgr François Blondel, président de la Commission épiscopale de la vie consacrée, a donné lui aussi son point de vue : "Les religieux et les religieuses sont, paraît-il, des spécialistes de l'eschatologie, Le temps de l'Avent est donc votre temps. Et l'eschatologie, c'est le secret de la libération des hommes. C'est dire si votre présence et votre témoignage sont nécessaires dans ce temps de fractures, de bouleversements et de tempêtes". (source : La Croix - Information : CSMF)

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