Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
12, 13 et 14 décembre 2004 (semaine 51)
 

-
04-12-14 -
LES PRÉCAUTIONS DOCTRINALES DU DIALOGUE INTERRELIGIEUX.

Quelle réponse peuvent apporter ensemble, les trois communautés monothéistes, à l'actualité de notre temps ?La réponse est là, simple, claire et sereine, à condition d’en rester à un dialogue de société et d’éviter les précisions doctrinales qui ressortent du domaine de la foi essentielle de ces trois religions.

Le colloque international qui a été organisé à Tunis par la "Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions", en a été une belle expression, "un grand moment de convivance".

Lors du point de presse tenu conjointement par M. M'hamed Hassine Fantar, titulaire de la Chaire, le recteur de l'Université de la Zitouna, M. Salem Bouyahia, l'ancien Grand rabbin de France, René-Samuel Sirat, André Lemaire, directeur d'études à l'Ecole pratique de hautes études à la Sorbonne, et M. Edouard Lipinski, chargé de cours à l'Université de Louvain, il a été rappelé que les larges perspectives d'un dialogue enrichissant, fructueux et constructif pour ancrer la culture de la tolérance et de la paix, doivent tenir compte de cette exigence, non pas restrictive, mais respectueuse de la foi de chacun.

La Tunisie en était un cadre idéal. Car selon l'ensemble des participants, elle n'a pas cessé d'être, depuis Carthage, jusqu'à la Carthage d'aujourd'hui, en passant par Kairouan une terre de rencontre."

Le colloque, qui a rassemblée entre 150 et 200 personnalités dont plus de 30 conférenciers, a été "d'un haut niveau scientifique". M. Fantar a rappelé, dans ce cadre, la présence du judaïsme à l'époque carthaginoise et la contribution de la Tunisie à la formulation de la pensée chrétienne, ainsi que son apport irremplaçable à l'Islam. Pour combattre l'extrémisme, il est nécessaire de développer la connaissance de l'autre et de s'ouvrir à lui. "Il n'y a pas d'amour dans l'ignorance", a souligné M. Fantar.

Selon le Grand rabbin Sirat, le dialogue entre les religions et les civilisations est possible, nécessaire et urgent.

Abraham "figure symbolique" dans le judaïsme, le christianisme et l'Islam, est un "rassembleur", précisent les professeurs Lipinski et Lemaire, et il constitue une source intarissable de réflexion pour asseoir ce dialogue souhaité. Il ne faut pas oublier qu'Abraham, qui revêt une valeur historique et symbolique, est avant tout rassembleur des trois religions monothéistes qui doivent se respecter pour mieux se valoriser. Car l'autre ne me fait pas peur, il m'enrichit et me conforte.

Les participants ont, également, exprimé le souhait de voir se pérenniser ces initiatives et que le dialogue qui a été élargi désormais au judaïsme, puisse constituer le début d'un développement d'études et de rencontres en vue de formuler une action d'envergure pour éradiquer l'ignorance et promouvoir la connaissance entre les communautés monothéistes. Le colloque est allé, en ce sens, au-delà de l'utopie, comme l'ont souhaité ses organisateurs. (source et information : Allafrica)

Retour aux dépèches