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FlashPress - Infocatho
20 décembre 2004 (semaine 52)
 

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04-12-20 - Suisse
L'ESPRIT DE NOËL, C'EST TOUT CELA.


L'esprit de Noël, c'est quoi ? Dans la foire actuelle aux cadeaux et aux bons sentiments, on a parfois perdu de vue le message de la Nativité. Des pasteurs suisses nous invitent à des regards croisés sur le sens profond - et renversant! - de la fête.

" Noël, ça renverse la perspective : Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne véritablement humain, qu'il devienne Dieu !" dit le pasteur Virgile Rochat, aumônier à l'Université de Lausanne. A Noël tout particulièrement, il tient à en expliquer l'esprit et le sens profond, quand bien même dans son enfance, il ne fêtait pas Noël. "J'ai grandi à La Vallée de Joux dans un milieu darbyste qui combattait le «paganisme» de Noël et ne retenait pas le message de l'incarnation." Aujourd'hui pasteur de l'Eglise réformée vaudoise, il s'attache à rappeler que le message de Jésus n'est pas un passeport pour l'au-delà, mais une Parole pour vivre.

Le sens profond de la fête s'est parfois un peu perdu, noyé par la vague de bons sentiments éphémères qui engluent Noël. Et pourtant le message originel, lui, n'est pas évanescent, estime Philippe Morel, pasteur à Echallens. "C'est le moment où le chrétien peut se montrer tel qu'il est, dans sa fragilité et sa faiblesse, car il est rejoint dans son humanité, reconnu tel qu'il est par la présence de Dieu qui s'est manifestée à travers Jésus".

Sylvie Dépraz, elle, a choisi la crèche comme point de ralliement pour tous ceux qui ont envie de prendre un temps pour méditer le message d'amour qui est au coeur de Noël. Elle a créé dans le temple d'Echallens une crèche géante où chaque soir, un personnage est apporté par un paroissien et fait l'objet d'une présentation. Un soir on y a même amené un chien et lu pour l'accompagner la prière des chiens d'aveugle. Une façon de se rappeler ceux qui souffrent, qui sont mis à l'écart, précarisés ou exclus.

Hélène Küng, aumônier au Centre d'enregistrement pour requérants d'asile de Vallorbe (CERA) connaît bien le contraste qu'il y a entre la fête censée rapprocher les gens et l'exacerbation de la réalité douloureuse de ceux qui souffrent, ravivée par les insolentes lumières de la fête. Hélène Küng dit avoir ressenti très tôt que « Dieu promet son Fils dans un monde tourmenté », selon la parole d'Esaïe. « Noël est pour moi un moment de tiraillement. Petite fille, je sentais déjà que si certains se réjouissaient, d'autres vivaient la fête comme un mauvais moment à passer. Le bonheur des uns s'opposait au malheur des autres ». Si Hélène Küng fête le Christ à Noël, c'est parce qu'Il nous apprend la résistance aux injustices et qu'Il se manifeste là où on s'y attend le moins ». Cette perspective est pour la pasteure un beau signe d'espoir. Elle passera la veillée de Noël au CERA, en compagnie des requérants d'asile et d'une poignée de bénévoles.

Pour le temps de Noël, la « liturgie familiale », comme l'appelle François Dermange, professeur d'éthique à la Faculté de théologie protestante à Genève, est importante à bien des familles pour structurer la vie : elle est faite de mille et un préparatifs, la confection de la couronne de l'Avent et des biscuits, l'installation de la crèche et du sapin, que les petits, chez les Dermange, ne peuvent pas découvrir au salon avant le jour J. « Ce sont des souvenirs qui restent, quoi qu'il advienne, c'est une expérience de chaleur, d'intimité, de stabilité, jalonné par la musique de Bach, qui se répète d'année en année et qui sert de point fixe à chacun. (source : protesinfo)

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