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FlashPress - Infocatho
23 et 24 décembre 2004 (semaine 52)
 

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04-12-24 -
NOËL A JANINE : "NAHNU MA'AKUM".

“Nahnu ma’akum”, "nous sommes avec vous": c'est le vœu de Noël en arabe qui trône depuis le mardi 21 décembre sur une pancarte située à l'entrée de la petite paroisse catholique de Jénine, non loin de Bethléem.

"C'est la carte de vœux que nous a envoyée un ami musulman, avec des dessins de décorations et d'un arbre de Noël" explique Soeur Anna Maria Pastore. "Cela signifie que le dialogue entre chrétiens et musulmans continue malgré tout", ajoute la missionnaire.

Malgré quoi? Malgré quatre ans d'intifada, une économie locale en lambeaux, des familles divisées entre territoires israéliens et palestiniens et le "mur de la honte" voulu par le gouvernement d'Ariel Sharon, qui passe au milieu de cette partie du nord de la Cisjordanie.

"Depuis quelques semaines, les gens poussent un soupir de soulagement. Il n'y a pas d'incursions de militaires israéliens, ni de jour, ni de nuit" raconte la religieuse italienne, qui vit depuis 32 ans au Moyen-Orient et depuis 7 ans à Jénine, considérée par les Israéliens comme le bastion des extrémistes. "Pour ceux qui sont habitués à vivre avec la peur des raids des soldats d'Israël, ce calme relatif veut dire beaucoup".

La politique israélienne "touche non seulement les travailleurs palestiniens, mais elle sépare les familles" ajoute la religieuse. "De nombreux chrétiens de Jénine ont épousé des femmes israéliennes qui sont restées de l'autre côté, chez des parents pour survivre et pouvoir envoyer les enfants à l'école".

Au dur régime imposé par Ariel Sharon – "les soldats savent être gentils avec nous, Européens, mais pour les Palestiniens, c'est un calvaire à chaque fois" – s'ajoute la gigantesque barrière de séparation qui passe sur les collines au nord de Jénine. Des centaines d'oliviers y ont été déracinés pour laisser la place du mur. "Pour arriver dans certains villages, il faut emprunter un parcours alternatif très long et parfois, on n'arrive pas à destination".

"Dans la petite crèche que nous sommes en train de construite grâce au soutien d'un prêtre d'Italie: nous accueillerons des enfants chrétiens et musulmans". Il y aura de la place pour Laïla, 2 ans, qui, hier, a reçu un petit cadeau de Noël: "elle demande tous les jours à son papa de venir voir les travaux, et lui, il l'a inscrite. C'est la première". (source et information : Agence Misna) misna(propos recueillis par Emilano Bos)


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