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du 29 au 31 mars 2007 (semaine 13)
 

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2007-03-31 -
L'ÉVOLUTION INDIVIDUALISTE DE LA PRIÈRE

Si intéressant qu'il soit, le sondage sur la prière publié par l'hebdomadaire "Pèlerin" ne peut être analysé sans tenir compte de beaucoup de nuances, ne serait-ce que dans le sens des termes qu'utilisent les fidèles pour traduire leur démarche vers Dieu.

Le commentateur du quotidien "La Croix" constate plusieurs faits importants et remarquables.
Même si elle est de plus en plus marquée par l'individualisme, la prière a toujours la cote. En témoigne ce sondage TNS-Sofres à paraître jeudi 29 mars pour le compte de Pèlerin, qui révèle qu’un Français sur deux déclare « prier ou méditer ».

L'on voit déjà la difficulté, car ces deux termes expriment une attitude fort différente devant la présence de Dieu, devant la personne du Christ, devant les paroles de la révélation.

Quel qu'en soit le sens, ces deux expressions sont marquées par un chiffre remarquablement stable depuis 2001, date de la dernière enquête du genre où, déjà, 50 % des Français se disaient adeptes de la prière ou de la méditation.

Cependant
cette nouvelle enquête montre que la prière n’est pas épargnée par la sécularisation et l’individualisation de la pratique religieuse. Ainsi, si l’on interroge les Français sur la seule prière – excluant ainsi la « méditation » –, 57 % reconnaissent ne jamais prier, et 13 % disent ne prier que rarement.

Plus profondément, le sondage de Pèlerin souligne à quel point la prière change, devenant plus personnelle, moins reliée à une institution religieuse ou à une tradition. Encore qu'il faudrait nuancer à propos des temps de prière initiés par des groupes charismatiques qui sont, en fait et à leur manière, de véritables institutions.

Si 59 % de ceux qui prient disent toujours adresser leur prière « à Dieu », ce chiffre est en recul de 6 points par rapport à 2001. Même chose pour Marie, à qui s’adressent 29 % de ceux qui prient (– 6 points).

Le coeur de la foi, le Christ, n’est pas épargné, puisque seuls 15 % de ceux qui prient affirment s’adresser « au Christ » (– 10 points). Un chiffre encore plus sensible chez les jeunes : seuls 5 % des 25-34 ans adressent leur prière à Jésus, proportion qui, chez les 18-24 ans, tombe à. . .  0 % ! Autre indice d’une spiritualité plus diffuse qu’incarnée : 18 % de ceux qui prient n’adressent leur prière « à personne en particulier » (+ 3 points par rapport à 2001), une proportion qui double (36 %) chez les 18-24 ans.

La forme de la prière n’échappe pas à ce mouvement. Ceux qui prient privilégient la prière personnelle (89 %) plutôt qu’en groupe (11 %), même si les catholiques pratiquants réguliers se singularisent ici par leur dimension plus communautaire : 29 % déclarent prier en groupe plutôt que seul.

Mais c’est surtout le lieu de la prière qui souligne la désinstitutionnalisation de cette pratique : 80 % de ceux qui prient le font ainsi chez eux, et seulement 38 % dans un lieu de culte. Un dernier chiffre encore en baisse depuis 2001 (– 10 points), même si les catholiques pratiquants réguliers résistent mieux, puisque 79 % d’entre eux prient dans un lieu de culte (ils sont 77 % à le faire aussi chez eux).

D’une manière générale, le sondage de Pèlerin souligne que prier change peu à peu de sens dans l’esprit des Français. Comme le résume la journaliste Marie-Christine Vidal, « leur quête d’intériorité se traduit par un attrait pour des formes de méditation parfois fort éloignées des traditions de l’Église ». Un véritable défi pour les chrétiens, dont la foi en un Dieu incarné donne un sens si particulier à la prière.

Le résumé que nous donnons ici ne peut rendre compte de la richesse de cette étude, à laquelle il est préférable de se référer. (information : Pèlerin)

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