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du 5 au 10 avril 2007 (semaine 15)
 
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2007-04-10 - Liban
IL FAUT CRÉER LE TRIBUNAL INTERNATIONAL

Les évêques maronites, réunis le 5 avril sous l’égide du patriarche Nasrallah Boutros Sfeir au siège patriarcal, appuient le Tribunal international de l’ONU devant juger les assassins présumés de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.           

Ils relèvent que la création de ce Tribunal est "une question de principe liée au droit, à la justice et à la morale". Dans pratiquement tous les dossiers litigieux de l’heure, ils se rangent du côté de l’"Alliance du 14 Mars", à savoir la coalition politique libanaise regroupant les personnalités et mouvements politiques qui ont pris part à la "Révolution du Cèdre" suite à l’assassinat, le 14 février 2005, de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. A l’issue des élections législatives de 2005, l’Alliance du 14 Mars a remporté la majorité parlementaire avec 72 députés sur 128.            

L'Eglise maronite réclame la cessation de toutes les entraves retardant la création dudit "Tribunal international". Dénonçant la paralysie des institutions libanaises, qui augure de la chute du système démocratique et met en danger la stabilité du Liban et sa paix civile, les évêques demandent que le Parlement puisse se réunir, tout en exigeant l’arrêt des "agissements non démocratiques" de ceux qui l'entravent.             

Répondant à l’argumentation du "camp du 8 Mars" (les pro-syriens, à savoir le Hezbollah, coalisé avec le général Aoun et le mouvement chiite Amal), les évêques maronites  concèdent que le système libanais est consensuel, mais cela ne donne pas le droit à une secte religieuse ni à un parti de mettre son veto sur les décisions politiques.           

Exprimant leur vision des "raisons d’être du Liban", les évêques mettent en exergue son ouverture sur le monde et sa pluralité, rejoignant là aussi de façon claire le discours de l’"Alliance du 14 Mars", dans la mesure où ils dénoncent en même temps le "fanatisme" et le repli sur soi. Ils expriment la crainte que soient mis en danger le message et le mode de vie du Liban dès lors qu’une fraction "tente, de l’intérieur ou de l’extérieur, d’imposer son point de vue sur les autres pour limiter son ouverture ou modifier son patrimoine, sa culture et ses traditions".            

De tels agissements provoquent une crise économique aiguë,favorisent l’émigration d’un nouveau lot de forces vives libanaises, à la recherche d’un gagne-pain, et paralysent l’activité industrielle, commerciale et touristique, écrivent-ils. Les évêques font ici une allusion claire notamment au Hezbollah chiite.

"L’Eglise maronite, soucieuse de l’unité du Liban et de sa pérennité, ainsi que du rôle des chrétiens et des maronites dans cepays, peut-on lire dans ce communiqué élaboré après cinq heures de délibérations, ne saurait se permettre de rester les bras croisés face aux graves développements au Liban et dans la région, eu égard aux périls qui menacent le pays et son unité tout comme ils menacent le rôle des chrétiens". (source : patriacat maronite)            

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