Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 22 au 25 juin 2007 (semaine 25)
 

-
2007-06-25 -
LE CARDINAL TAURAN AU DIALOGUE INTERRELIGIEUX

Le lundi 26 juin, le Pape a nommé le cardinal français Jean-Louis Tauran, à la tête du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Sa connaissance du Moyen Orient en fait un interlocuteur avisé des relations avec le monde musulman.

Le cardinal Tauran, un Bordelais de 64 ans, succèdera le 1er septembre à ce poste à un autre Français, le cardinal Paul Poupard, 77 ans, qui cumulait depuis février 2006 cette fonction avec celle de président du Conseil pontifical pour la culture.

Avec la nomination du cardinal Tauran, Benoît XVI réoriente le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Il a a derrière lui une longue carrière de diplomate au service de l'Eglise catholique et a notamment été "ministre des Affaires étrangères" du Vatican de 1990 à 2003.toute son autorité et corrige ainsi cette réorganisation qui s'est avérée lourde de conséquences dans les rapports de l'Eglise avec le monde musulman.

Jean-Louis Tauran, que Jean Paul II avait fait cardinal en octobre 2004, a derrière lui une longue carrière de diplomate au service de l'Eglise catholique et a notamment été secrétaire pour les relations du Saint Siège avec les États de 1991à 2003. A ce poste, ce conservateur pragmatique s'est rendu sur tous les points chauds du monde.

Auparavant, il avait été en poste au Liban de 1979 à 1983. Il a suivi la crise du Golfe au nom de Jean Paul II en 1990. "La guerre défensive ne saurait être que l'ultime recours, une fois épuisés tous les efforts en vue de résoudre pacifiquement les différends existants avec l'aide d'alliés et d'instances internationales", avait-il alors déclaré.

Avec la même vigueur, il a défendu l'opposition de Jean Paul II à une nouvelle guerre contre l'Irak en 2003.
A la demande de Jean Paul II, il a sillonné le Proche-Orient, se rendant dans les pays arabes et ceux du Golfe les plus fermés à l'Eglise catholique. Une expérience qui va lui être particulièrement utile à un moment où le Vatican se préoccupe du sort des minorités chrétiennes dans la région.

Mgr Tauran a également suivi les différentes réunions de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe, et a été négociateur de la déclaration de Vienne sur la liberté religieuse.

Il était depuis quatre ans en charge des archives et de la bibliothèque du Vatican, un des postes les plus prestigieux de la Curie.

La fusion du service en charge du dialogue interreligieux avec celui de la culture avait coïncidé avec le départ de son président, Mgr Michael Fitzgerald, bon connaisseur de l'islam et très apprécié de ses interlocuteurs, nommé nonce apostolique en Egypte et délégué auprès de la Ligue arabe, un poste-clef pour un dialogue discret et direct avec le monde musulman.

Le départ de Mgr Fitzgerald avait été interprété comme une mise à l'écart et le signe de la volonté du Pape d'avoir une autre approche, plus exigeante et plus méfiante, du dialogue avec le monde musulman engagé sous son prédécesseur Jean Paul II.

En mai dernier, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Saint-Siège, avait déjà annoncé que le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux redeviendrait un service distinct de la curie romaine. Le profil de diplomate du cardinal Tauran, très différent de celui de Mgr Fitzgerald, plus attiré par les échanges théologiques, laisse cependant imaginer que Benoît XVI ne veut pas retourner au "statu quo ante". (source : VIS)

Retour aux dépèches