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du 26 août au 1 septembre 2007 (semaine 35)
 

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2007-09-01 - Ile Maurice
RELIRE L'HISTOIRE POUR EN TIRER LES LECONS

L'homélie de l'évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat, pour la fête de saint Louis, a pris une direction inhabituelle : "Pourquoi l'Eglise officielle, à l'époque où s'élevait cette cathédrale, n'a jamais élevé la voix contre le système esclavagiste."

Mgr Piat explique la position de l'Eglise par le fait qu'en France à cette époque, l'Eglise catholique était la seule religion reconnue par l'Etat "et que tous les sujets de Sa Majesté devaient être chrétiens et catholiques et les responsables de l'Eglise étaient très proches des gouvernants".

"Cette imbrication des pouvoirs explique en grande partie pourquoi l'Eglise officielle de l'époque n'a jamais élevé la voix contre le système esclavagiste qui prévalait alors à l'île de France, même si des prêtres individuels eurent envers les esclaves une approche pastorale qui tranchait avec le traitement inhumain qu'ils recevaient ailleurs."

Le prétexte à ce mea-culpa de l'Eglise était, "une relecture sélective de l'histoire de la cathédrale" dont la troisième rénovation vient d'être complétée, une rénovation financée à moitié par l'Etat.

Mgr Piat rappelle alors comment aux élections de 1967, "la majorité des catholiques avaient voté contre l'Indépendance" et comment Jean Margéot avait eu le courage de prendre l'opinion catholique à contre-pied en faisant chanter un Te Deum "pour rendre grâce à Dieu pour l'Indépendance du pays, affirmant ainsi de manière solennelle que l'Eglise respectait le verdict des urnes".

L'évêque de Port-Louis dit reconnaître "les séquelles des blessures laissées par les coups durs" de l'histoire. "Une des leçons que l'Eglise retiendra de l'histoire, c'est que trop de proximité entre l'Eglise et les différents pouvoirs politiques, culturels, économiques ( ) limite considérablement la liberté de l'Eglise".

Il en tire cette conclusion : "que nous sachions relire notre histoire pour apprendre les leçons de l'histoire".

La messe de la Saint Louis avait attiré plusieurs personnalités dont le président de la République et son épouse, le Premier ministre et son épouse, le chef juge, le ministre des Finances, le ministre du Tourisme et le leader de l'opposition. (source : Allafrica)

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