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2007-09-05 - Rwanda
IL DÉFEND LE PRÊTRE ACCUSÉ DE GÉNOCIDE

Le colonel Tharcisse Renzaho, ex-préfet de Kigali pendant le génocide rwandais de 1994, affirme que le P. Munyeshyaka, exilé en France et poursuivi par le TPIR pour génocide, avait plutôt "fait des choses admirables" pendant ces massacres.

Selon l'acte d'accusation du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), le P. Wenceslas Munyeshyaka, 49 ans, ancien vicaire de la paroisse de la Sainte-Famille à Kigali, est accusé d'avoir tué et violé plusieurs Tutsis en 1994, et d'avoir aidé et encouragé des Interahamwe (miliciens extrémistes hutus) à commettre des viols.

"Ce prêtre a fait des choses admirables pour les réfugiés (tutsis). Son absence aurait plutôt constitué une catastrophe; il a bravé la menace et le danger" pour porter des vivres à ces réfugiés, a de son côté déclaré mercredi le colonel Renzaho. Lui-même poursuivi, il témoigne pour sa défense dans son procès ouvert lundi devant le TPIR, basé à Arusha (Tanzanie).

Selon M. Renzaho, le P. Munyeshyaka a porté à manger aux Tutsis réfugiés à la Sainte-Famille et dans d'autres établissements appartenant à l'Eglise catholique à Kigali. Le colonel Renzaho a dit avoir "la certitude" que le prêtre est victime d'une campagne de "diabolisation de l'Eglise catholique".

Le P. Munyeshyaka, inculpé et recherché par le TPIR pour génocide et crimes contre l'humanité, a été arrêté en France le 20 juillet puis remis en liberté définitive. Il demeure sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une instruction menée contre lui en France pour "génocide et crimes contre l'humanité".

Il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité par un tribunal rwandais en novembre 2006. La justice française a donné son accord de principe pour juger le prêtre catholique. Une chambre du TPIR doit statuer sur une requête du procureur du tribunal visant à renvoyer son dossier en France.

Le TPIR est chargé de rechercher et juger les principaux responsables présumés du génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait, selon l'ONU, environ 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie. (information : Misna)

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