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du 2 au 5 septembre 2007 (semaine 36)
 
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2007-09-05 -
PLUS D'UN DEMI-SIÈCLE AU VATICAN


Après 27 années
au Vatican dont 19 ans à la tête du Conseil pontifical pour la culture qu'il avait créé à la demande de Jean Paul II, le cardinal Poupard se retire et il est remplacé par Mgr Gianfranco Ravasi, préfet de la Bibliothèque ambrosienne.

Originaire de l'Anjou, dans l'Ouest de la France, le cardinal, docteur en théologie et en histoire, diplômé de l’Ecole pratique des hautes études (Paris) est ordonné prêtre en 1954. Il commence alors son ministère dans l’enseignement, devient aumônier d’étudiants en 1957. Mais en 1959, Paul VI l'appelle à Rome pour travailler à la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège, où il restera 2 ans.

Il est alors nommé recteur de l’Institut catholiquede Paris, poste qu’il occupe pendant près de 10 ans, jusqu’en 1981. C'est dans cette période qu'il établit avec le patriarcat orthodoxe de Moscou des rencontres durant lesquelles il poursuivra jusqu'aujourdhui des rapprochements amicaux.

Nommé évêque auxiliaire de Paris en 1979, c'est dans le cadre de cette fonction qu’il accueille le pape Jean Paul II lors de sa première visite en France, le 1er juin 1980. 15 jours après cette visite, Mgr Poupard est rappelé à Rome afin d’assumer, à la demande du Pape, la fonction de pro-président du Secrétariat pour les non-croyants.           

Toujours à la demande de Jean Paul II, il crée en mai 1982 le Conseil pontifical pour la Culture, qui fusionne avec le Secrétariat pour les non-croyants en 1993. Mgr Poupard en a été à la tête jusqu’à aujourd’hui. Il a, entre temps, été créé cardinal lors du consistoire du 25 mai 1985.           

En 2005, il présente sa démission à l’âge de 75 ans, comme le veut le droit canonique. Mais Benoît XVI le reconduit dans ses fonctions. En mars 2006, le Pape unifie temporairement les présidences des Conseils pontificaux pour le dialogue interreligieux et de la culture et nomme le cardinal Paul Poupard à leur tête.

Ce qui va permettre une mise en actualité du rôle de ces deux dicastères et en juin dernier, la présidence du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux est confiée au cardinal Jean-Louis Tauran, qui a pris ses fonctions le 1er septembre.           

Parmi les dossiers qu'il a su éclairer d'une manière magistrale, il y a celui de l'examen de l’affaire Galilée. Le 31 octobre 1992, il pouvait rendre compte devant le Pape de la recherche interdisciplinaire, menée durant 11 ans, sur les difficiles relations entre Galilée, chrétien sincère, et l’Eglise.

Cet homme affable, toujours disponible, plein de délicatesse et de discrétion, apparaît comme l’un des meilleurs connaisseurs de la Curie, des Papes, des évêques, de leur petite comme de leur grande histoire.

Sa fierté, à quoi il a consacré un quart de siècle, c’est la culture. Dans ce domaine, il promeut, raconte-t-il, « un changement radical de la manière avec laquelle l’Église considérait la culture. Non plus seulement à travers les grands chefs-d’œuvre classiques, dans une conception élitiste, mais, selon les perspectives tracées par Vatican II, dans une vision anthropologique de la culture comme âme d’un peuple. »

De toutes ces années, il lui reste aussi cette conviction, forgée au cours des rencontres aux quatre coins de la planète, « de la reconnaissance de la culture chrétienne partout dans le monde ». Aussi ne peut-il cacher un sentiment de « tristesse » quand il regarde l’Europe et la France où, constate-t-il, « la culture chrétienne est ébranlée » : des paroisses qui ferment, des congrégations qui meurent et surtout, s’inquiète-t-il, de nouvelles générations sans culture chrétienne.

Cette « crise de la transmission » est sans doute, conclut-il, l’un des principaux défis qui attend son successeur.

Il compte à son actif une quarantaine d'ouvrages sur l'Église, le Vatican et les religions, tous traduits en de multiples langues.

Avec le départ du cardinal Poupard, le seul cardinal français en charge au Vatican est le
cardinal Jean-Louis Tauran, 64 ans, nommé le 25 juin président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. (source : VIS)

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