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FlashPress - Infocatho
du 9 au 13 septembre 2007 (semaine 37)
 

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2007-09-13 - France
APRÈS QUATRE MOIS DE PATIENCE

L'évêque d'Evry en Ile-de-France, Mgr Michel Dubost, a demandé à la justice de faire évacuer les sans-papiers qui occupent depuis plus de quatre mois l'église Saint-Paul à Massy après leur avoir demandé de quitter le lieu, à l'amiable.

Le 21 avril, après la messe, environ 150 étrangers sans papiers, venus du Maghreb et d’Afrique noire, avaient investi l’église Saint-Paul à Massy, un lieu symbolique choisi lors d’une assemblée générale organisée avec le soutien d’une union locale de la CGT.

Mgr Dubost avait demandé aux sans-papiers de quitter l’église dès le lendemain de leur installation, leur proposant d'autres lieux. Ils refusaient les locaux de leurs communautés musulmanes : "Ce sont de lieux de prière ..."

Ces sans-papiers voulaient obtenir la régularisation de 506 personnes. Et depuis, 300 environ se relaient chaque jour dans l’église.

La préfecture n’avait pas souhaité les expulser, en raison du contexte électoral semble-t-il. "Comprenant vos difficultés et la nécessité pour vous d’avoir le temps de chercher des solutions à vos problèmes, leur avait dit l'évêque, j’ai accepté de différer une demande d’expulsion légitime."

Par ailleurs, l'évêque avait demandé aux paroissiens « d’entretenir de bonnes relations » avec eux.  Une rencontre était ainsi organisée chaque semaine à l’évêché et un petit groupe de paroissiens formait une équipe de liaison pour dialoguer. Sans papiers et quelques paroissiens se sont retrouvés également en juin pour un pique-nique et une prière interreligieuse. Mais près de la moitié des paroissiens ne fréquente plus l’église depuis avril. 

 Le 31 août, le préfet du département avait précisé aux sans-papiers que l’occupation devait prendre fin pour que leurs dossiers soient étudiés. Ils refusèrent de quitter l’église sans avoir obtenu les 506 régularisations, arguant même qu'ils ne gênaient pas la vie religieuse puisqu'ils ont mis en place des équipes de nettoyage et quittent l’église lors des offices.

La situation est bloquée. L'évêque avait compris leur situation et dialogué avec eux, mais il n’y a plus aucun espoir raisonnable de voir la situation évoluer. Or il souhaite que les activités paroissiale et cultuelle puissent reprendre. Car, rappelle-t-il, "une église est et doit rester un lieu uniquement destiné à la prière." Et puis même les paroissiens de l’équipe de liaison commencent à se lasser.

"Comprenant vos difficultés et la nécessité, pour vous, d'avoir le temps de chercher des solutions à vos problèmes, leur a écrit l'évêque, j'ai demandé aux chrétiens de Saint-Paul d'entretenir de bonnes relations avec vous et j'ai accepté de différer une demande d'expulsion légitime, tout en vous invitant à trouver un lieu différent pour votre action", écrit l'évêque.

"J'ai toujours dit que je n'irai pas plus loin que le 1er septembre. La communauté chrétienne souhaite majoritairement votre départ. Beaucoup de voisins sont excédés", poursuit-il. (source : diocèse d'Évry)

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