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du 14 au 16 septembre 2007 (semaine 37)
 

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2007-09-16 - France
QU'EN EST-IL DU PATRIMOINE RELIGIEUX.


Un colloque vient de se tenir auprès du Sénat français concernant l'avenir des bâtiments du culte catholique, un extraordinaire patrimoine cultuel qui résiste mal à la situation des communes et des diocèses, une question difficile à entendre.

"Cela, tout d'abord, dépend des concertations et des coopérations entre l'Eglise et l'Etat", a déclaré le 11 septembre Mgr Claude Dagens, évêque d'Angoulême, au cours de ce colloque, où il était invité à répondre à la question de savoir si l'Eglise "veut encore de ses églises".

Il a répondu "avec rigueur" et décrivant quelle était la situation des bâtiments de culte et dit que la plupart des communes assuraient de plus en plus la protection de ce patrimoine. "L'Eglise ne veut pas être considérée comme défaillante dans la protection du patrimoine religieux", a-t-il insisté.

Il a rappelé que du fait de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'Etat, l'entretien et la préservation de la grande majorité des bâtiments cultuels étaient à la charge de la collectivité qu'elle soit municipale ou de l'Etat.

De nombreuses petites églises de campagne, sans intérêt architectural et à peu près désertées par les fidèles, sont maintenues à flot par les municipalités, toutes tendances politiques confondues, parce qu'elles sont le seul monument du village, son symbole le plus visible, alors que le village, devant la poussée d'urbanisation, n'est plus ce qu'il était il y a encore quelques années. Dans les campagnes, l'église est ainsi un "lieu de rassemblement et donc de lien social, donc on y fait attention".

Mgr Dagens décrivit comment le moindre clocher peut être sigificatif. "Dans notre France laïque, les bâtiments catholiques font l'objet d'un intérêt qui va bien au-delà de la population pratiquante", estime-t-il. "L'avenir des églises dépend dans une large mesure de la manière dont la présence catholique peut être reconnue dans notre société".

Toute cela en effet doit être réalisé en concertation avec le diocèse, la population et la municipalité. Il faut, selon Mgr Dagens, que l'Eglise accepte de travailler avec d'autres, qu'elle ait avec les municipalités et les services culturels, des relations "normales", c'est-à-dire régulières, pas seulement quand il y a des problèmes à propos de l'état ou de l'utilisation d'un édifice. Il ne prend pas parti quant à l'usage culturel des églises, mais "ne se résigne pas à une co-gestion cultuelle et culturelle des églises".

Béatrice de Andia, fondatrice du nouvel Observatoire du patrimoine religieux, d'une manière catégorique assura que de nombreuses églises sont menacées de disparition et elle s'alarme de cette atteinte à l'identité nationale. Pour elle, les églises sont des "icônes d'identité". Elle appelle de ses voeux un "clergé rebâtisseur".

A la Conférence des évêques de France (CEF), on parle d'une "petite centaine" d'églises déjà détruites ou menacées dans toute la France.

Ainsi en Champagne, une église a été démolie en 2005 à l'occasion du regroupement de trois villages à Val-de-Velles. A Reims, l'archevêché "réfléchit à l'avenir" de deux églises dans un quartier en reconstruction où vit maintenant une population majoritairement musulmane. Par contre dans la région parisienne, s'il faut prévoir la disparition de certaines églises, dans les nouveles concentrations "pavillonnaires", de nombreuses constructions nouvelles sont entreprises soit pour déplacer les anciennes, soit pour créer de nouvelles paroisses.

Dans les Côtes-d'Armor, la municipalité et la paroisse de Pleudihen-sur-Rance ont passé quatre ans a réunir les aides pour la restauration de l'église. Finalement, la commune n'a eu à supporter que la moitié des travaux mais elle a du différer de trois ans la construction de la salle des fêtes.

A l'occasion de ce colloque, le magazine Pèlerin a publié un sondage selon lequel 53% des Français sont "choqués" quand des églises en mauvais état sont détruites. 21% sont "indifférents". 22% pensent que c'est "inévitable". (information : OPR et CEF)

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