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du 16 au 19 septembre 2007 (semaine 38)
 

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2007-09-19 - Inde
LA DÉFENSE DES MINORITÉS AU MADHYA PRADESH

L'Eglise catholique se réjouit de la récente initiative du Parti du Congrès visant à s’engager plus activement dans la défense des droits des minorités et se dit satisfaite du soutien apporté par le Parti du Congrès mais elle déplore son caractère tardif.

Au Madhya Pradesh, Mgr Leo Cornelio, installé ce 16 septembre sur le siège de l’archevêché de Bhopal, s’est réjoui de la récente initiative du Parti du Congrès visant, dans l’Etat, à s’engager plus activement dans la défense des droits des minorités. Il a toutefois ajouté que l’Eglise ne soutenait aucun parti politique et se contentait de servir les pauvres et les exclus.

Le porte-parole des évêques catholiques du Madhya Pradesh, le P. Anand Muttungal, a, quant à lui, indiqué que la décision du Parti du Congrès intervenait un peu tard. Aurait-elle été prise plus tôt, des attaques visant les minorités, notamment chrétiennes, auraient été évitées.

Le Madhya Pradesh, qui compte plus de 70 millions d'habitants, est dirigé par un gouvernement dominé par le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien) depuis décembre 2003. Depuis cette date, on a constaté une recrudescence des attaques contre les chrétiens, qui représentent 0,3 % de la population de l’Etat, et contre d’autres minorités.

On recense ainsi, depuis janvier dernier, une cinquantaine d’actions violentes dirigées contre les chrétiens et imputées aux extrémistes hindous. Ces derniers, dont le BJP est la vitrine politique, militent pour la mise en place d’un Etat théocratique hindou et considèrent le travail de promotion humaine et sociale mené par les chrétiens comme une façade visant à convertir au christianisme les hindous pauvres. De fait, une loi anti-conversion a été votée en juillet 2006, avant d’être déclarée non conforme à la Constitution par les instances fédérales de l’Union indienne.

Pour le Parti du Congrès, il est temps que le gouvernement s’explique sur les mesures qu’il compte prendre pour faire cesser ces prétendues conversions forcées. Selon Manak Agrawal, porte-parole du Parti du Congrès dans l’Etat, qui s’est exprimé à la fin du mois d’août dernier, il est évident que les chrétiens sont pris pour cibles et font l’objet d’accusations calomnieuses.

Le Parti du Congrès demande désormais la publication des résultats d’enquêtes que la police est censée avoir menées à la suite du dépôt de plaintes pour conversions forcées. Le porte-parole a ajouté que le Parti du Congrès avait pris la décision qu’à partir de maintenant, ses membres seront mobilisés pour vérifier la véracité des plaintes formulées à l’encontre des minorités et recenser toute action violente dirigée contre elles.

Selon Mgr Leo Cornelio, si cette prise de position relève d’un réel souci social et non d’une tactique purement politicienne, elle contribuera à aider les minorités, notamment chrétienne et musulmane, à faire face à certaines des difficultés qu’elles rencontrent. Il a aussitôt ajouté que ses propos ne devaient pas être interprétés comme un soutien au Congrès.

Pour sa part, un chrétien, Richard D’Silva, membre exécutif de la branche chargée de la jeunesse au BJP du Madhya Pradesh, a estimé que les chrétiens doivent s’en prendre à eux-mêmes. Ils ne veulent pas adhérer au BJP, a-t-il expliqué en substance, et le BJP ne cherche pas à les connaître. Le « fossé » ainsi creusé explique en grande partie les problèmes que les chrétiens rencontrent dans l’Etat et il leur appartient de créer des groupes de pression au sein même du Parti du peuple indien afin de défendre leur cause, a-t-il déclaré. (source : EDA)

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