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du 20 au 23 septembre 2007 (semaine 38)
 

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2007-09-23 - Indonésie
LES PRESSIONS CONTRE LES NON-MUSULMANS

Depuis 2002, de nombreuses municipalités et districts à travers l'Indonésie ont pris des décrets et ordonnances inspirés de la charia et qui s’imposent en fait à tous et provoquent un certain malaise au sein des communautés non musulmanes.

Passés à la faveur de la décentralisation, ces textes criminalisent des conduites prohibées par la loi islamique, telle que l’adultère, la consommation d’alcool ou encore la prostitution ; d’autres textes imposent le port du voile islamique à toute personne de sexe féminin. Censés être applicables aux seuls musulmans, ces derniers textes s’imposent en fait à tous et provoquent un certain malaise au sein des communautés non musulmanes.

A Padang, dans la province de Sumatra-Ouest, une enquête a ainsi été réalisée par le Centre d’études intercommunautaires. D’avril à octobre 2006, les jeunes filles non musulmanes de six districts et municipalités scolarisées dans des établissements publics ont été interrogées. Il ressort de leurs réponses que, même là où les prescriptions en matière vestimentaire ne sont applicables qu’aux seuls musulmans, dans la pratique, le port du voile s’est imposé à elles.

A Padang, ville où le maire a rendu obligatoire le port du voile pour toutes les élèves musulmanes de l’école élémentaire au lycée, les jeunes filles catholiques ont abandonné jupes et chemises à manches courtes pour les robes longues et à manches longues caractéristiques des habits portés par les musulmanes. Nul n'est heureux de cette solution car « si une non-musulmane porte le jilbab, qu’elle le veuille ou non, elle est identifiée à l’islam ».

Pour Bonifasius Bakti Sirergar, membre du Bureau pour l’enseignement catholique de Sumatra-Ouest, il est évident que les prescriptions vestimentaires prises au nom d’une certaine idée de l’islam ont un fort impact sur les élèves non musulmanes, qui, si elles ne s’y conforment pas, se singulariseront de leurs condisciples de religion musulmane. Il a constaté que, dans bien des cas, les jeunes filles non musulmanes se résolvent à porter le jilbab, mais s’y sentent contraintes et ne sont scolarisées dans ces écoles que parce qu’elles ne peuvent pas être scolarisées dans des établissements gérés par des catholiques ou des protestants.

Selon le Centre d’études intercommunautaires, l’étude menée dans les districts où de telles dispositions ont été prises indique que les droits des groupes minoritaires ne sont pas garantis. « Les élèves non musulmans, qui forment un petit groupe, ne sont pas en mesure de s’y opposer. Ils doivent s’y conformer, ne serait-ce que pour ne pas se distinguer ou se singulariser des autres élèves, musulmans ». (source : Eglises d'Asie-EDA)

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