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du 27 au 30 septembre 2007 (semaine 39)
 

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2007-09-30 - USA
NOUS SOMMES ALLÉS UN PEU TROP VITE

L'archevêque anglican de l'Etat nigérian de Jos estime que les déclarations des évêques américains sur l'homosexualité n'ont "pas résolu" la crise ouverte depuis 2003 par l'ordination d'un évêque ouvertement homosexuel.

La déclaration adoptée mardi par les dirigeants de la branche américaine de l'Eglise anglicane, dans laquelle ils acceptent de ne plus ordonner d'ecclésiastiques homosexuels et de geler la bénédiction de mariages du même sexe, doit être prise "avec une extrême prudence", selon cet archevêque, Mgr Benjamin Kwashi. "Les évêques américains n'ont rien dit de différent par rapport à leur position libérale précédente, qui soutient les unions entre personnes du même sexe."

Voici deux semaines, la puissante Église anglicane du Nigeria, 17 millions de fidèles, avait annoncé l'envoi prochain de quatre évêques aux Etats-Unis, dont deux Nigérians, qui seront consacrés le 9 décembre par le primat de l'Église anglicane nigériane, Mgr Peter Akinola.

Rentré hier de La Nouvelle Orléans où se tenait la récente réunion, capitale pour l’avenir de la Communion anglicane, l’évêque responsable des épiscopaliens en Europe voit la perspective d’un schisme s’éloigner. Il remarque avec soulagement qu'elle a clarifiée la situation, car rien n’était acquis avant cette réunion des évêques américains. "La perspective d’une rupture était réelle. Il y avait beaucoup d’anxiété," a déclaré au quotidien La Croix, Mgr Pierre Whalon.

"Il y a en fait une profonde crise de confiance au sein de la Communion anglicane. Pour simplifier : plusieurs Églises, dont celles d’Afrique, menacent de quitter la Communion ou d’en exclure d’autres parce qu’elles ne sont pas d’accord avec l’Église épiscopalienne depuis la nomination d’un évêque ouvertement homosexuel, en 2003, dans le New Hampshire."

"Le vote de mardi à La Nouvelle-Orléans confirme que l’Église épiscopalienne applique et appliquera ce moratoire. Ce ne sont pas les Américains qui avaient besoin de cette confirmation, mais les autres provinces de la Communion anglicane."

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Il reste néanmoins une poignée d’Américains, très riches, qui n’ont pas peur du schisme et veulent leur petite Église. Ainsi dans le diocèse de Floride, quatre paroisses ont demandé asile à un diocèse du Nigeria, mais le comportement autoritaire de l’évêque a finalement conduit ces paroisses à sortir de la Communion anglicane : elles sont devenues des Églises évangéliques protestantes"

"Nous avons réalisé que nous sommes allés trop vite sur la question homosexuelle. L’enseignement traditionnel de notre Église sur le mariage reste celui de l’union d’un homme et d’une femme, et il n’y a pas eu d’accord pour le changer. La situation était donc trop contradictoire. Même aux États-Unis, certains diocèses du Sud-Est ne veulent pas entendre parler de cette question, alors que d’autres qui la travaillent depuis trente ans disent savoir ce qu’ils font." (source : La Croix)

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