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du 8 au 11 octobre 2007 (semaine 41)
 

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2007-10-11 - Laos
L'ÉGLISE CATHOLIQUE NE PRÉSENTE PAS DE DANGER

D’après le vicaire apostolique de Paksé, le gouvernement a compris que l’Eglise catholique ne présente pas de danger, dans un pays où les catholiques forment à peine 1 % d’une population estimée à près de six millions d’habitants.

Tel est le message que Mgr Louis-Marie Ling Mangkhanekhoun tient à faire passer, de retour de la visite ad limina de l’épiscopat des Eglises du Laos et du Cambodge, à Rome au début du mois de septembre dernier. Selon le vicaire apostolique de Paksé, « l’urgence », aujourd’hui, est d’assurer la formation des prêtres, peu nombreux, et des séminaristes, dont le nombre augmente, ainsi que celle des catéchistes, agents clefs de la pastorale. « A ce jour, assurer la relève n’a rien d’évident », précise-t-il.

Mgr Ling explique qu’au gré des changements économiques et de l’ouverture mise en œuvre par le gouvernement à Vientiane, les autorités ont quelque peu changé leur perception de l’Eglise catholique. « Les dirigeants ont compris que l’Eglise peut apporter une aide sociale et religieuse. »

Grâce notamment aux visites du nonce accrédité à Vientiane et résidant à Bangkok, bien des préventions sont tombées, tout en notant que ce qui est vrai dans la capitale ne l’est pas forcément dans les provinces ; au niveau local, les fonctionnaires ne connaissent pas l’Eglise et peuvent créer des difficultés pour délivrer les permis nécessaires à la construction de lieux de culte.

Les aides reçues de l’étranger permettent à l’Eglise de construire des dispensaires, des écoles primaires ou encore des centres de formation pour les instituteurs, remis ensuite aux autorités locales et gérés par elles. "Nous agissons ainsi pour faire comprendre au gouvernement que l’Eglise fait bien partie de la nation et qu’elle travaille au développement du pays", souligne Mgr Ling.

Néanmoins, les freins à l’expansion du petit troupeau catholique du Laos sont nombreux. D’une part, la conversion à une nouvelle religion doit être déclarée auprès de l’administration, une démarche qui empêche très certainement un certain nombre de personnes à franchir le pas du changement de religion. D’autre part, les nouveaux convertis ne sont pas accueillis comme ils devraient l’être, faute d’agents pastoraux en nombre suffisant et correctement formés. C’est là « le plus grand obstacle », a souligné Mgr Ling. Dans le vicariat de Paksé, les prêtres, y compris Mgr Ling, sont au nombre de cinq.

Certes, la relève se met en place et le vicariat de Paksé compte aujourd’hui 18 séminaristes ou futurs séminaristes, vivant dans les locaux de l’évêché. Mais Mgr Ling, âgé de 63 ans, s’inquiète de la formation dispensée à ces futurs prêtres ainsi que de la formation de ceux qui les forment dans les séminaires. Très peu de livres en philosophie et en théologie ont été écrits ou traduits en laotien. Il est, par conséquent, indispensable d’apprendre les langues étrangères, l’anglais notamment. "J’ai envoyé un séminariste étudier au Sri Lanka, deux autres aux Philippines pour apprendre l’anglais, mais il y a urgence à former la relève." (source : EDA)

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